Septième chapitre.

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  Meï Terumi passait encore en revue le physique de la jeune femme. Comment n'avait-elle pas pu la reconnaître plus tôt, comment n'avait-elle pas tout de suite compris qui elle était. Avec ses cheveux roses, aux lueurs sanguines et ses tatouages innombrables, elle aurait dû la reconnaître tout de suite. Et le pire, était qu'elle se souvenait parfaitement de cette fameuse personne.
L'histoire de la jeune femme avait de quoi marqué les esprits les plus volages, notamment de part son atrocité. Elle était née en prenant la vie de sa mère. Cette fameuse mère qui était reconnue dans le village de Kiri pour être l'une des plus meurtrières, à l'instar de son mari. Et pourtant, aucun d'eux ne montaient jamais au front. Ils étaient des médecins ninjas de renoms et plus particulièrement, ils étaient connus pour l'élaboration des pires poisons au monde. Kiri se trouvait être particulièrement fier de posséder un duo semblable. Ils suffisaient qu'ils donnent quelques fioles aux ninjas qui partaient au front, et le village gagnait à coup sûr. Néanmoins, le jour où la femme était morte, l'homme s'était effondré. Et pas de la meilleure manière possible.
Cet homme était un fou, un véritable fou, et devant cette mort accidentelle, il avait vu un geste du malin. Il avait vu là un horrible meurtre et en avait tenu sa fille unique pour responsable. Par la suite, elle avait eu vent des sévisses que la petite fille qu'elle était encore avait dû enduré. Elle avait été littéralement un cobaye pour son père, lui qui essayait les pires poisons sur le corps du fruit de sa chair. Elle avait frôlé la mort de nombreuses fois, mais à chaque fois, il la faisait revenir des méandres du trépas au dernier instant. Le temps lui avait donc donné ce corps étrange. Tout d'abord, ses cheveux, noirs comme la nuit de base, étaient devenues rose, presque rouge au fur et à mesure qu'elle emmagasinait les poisons. Puis il y avait eu sa peau qui avait blanchit, et enfin, elle avait maigri.
Malheureusement, la déchéance ne s'était pas arrêté là. Esclave et cobaye durant presque dix ans, elle avait par la suite couvert son corps de tatouage, la plupart fait de sa main. Et puis, un jour, l'irréparable avait été commis. Makkura avait tué son père, lui insufflant son propre poison pour lui faire perdre la vie. Mais ça, aucun membre de Kiri ne le savait à ce moment. La jeune femme avait assisté aux funérailles de son géniteur comme tout enfant l'aurait fait. Elle avait même pleuré, mais lorsque tous avaient su qui était le véritable meurtrier, ils avaient compris que ça n'était pas de la peine, mais de la joie qui allait en perles salées sur ses joues pâles. Après tout, qui n'aurait pas ressenti de la joie devant cette délicieuse libération ? Personne n'aurait pu se sentir indifférent.
Et puis, deux ans plus tard, elle avait déserté Kiri en laissant une lettre simple, expliquant son geste et les années qu'elle dû subir au lieu de les vivre. Personne n'avait bronché, pas même Meï. Mais aujourd'hui, elle se retrouvait face à cette jeune femme, et elle comprenait qu'elle avait changé. Elle semblait s'être radoucie en dépit de tout, mais par-dessus tout, elle dépassait nettement ses parents dans leur domaines. Et aux yeux de la Mizukage, les progrès de la Rose n'avaient pas encore atteint leur point de non-retour, bien loin de là. Elle deviendrait encore plus forte dans l'avenir. Après tout, la belle brune avait compté, elle n'avait que vingt ans, mais elle avait désormais un niveau déjà bel et bien incroyable. Un sourire venait éclairer le visage de la chef du pays de la pluie devant cela, elle était fière qu'elle soit devenue quelqu'un de ce genre. Cela avait dû être difficile, quand on voyait comment elle était partie.

Sakura avait fini d'ausculter le poignet blessé de la belle tatouée. Celui-ci était désormais comme " neuf " si toutefois l'on pouvait se permettre ce genre d'expression pour un membre. Makkura était prête à revenir sur le devant de la scène, prête à donner un coup de main à ses deux coéquipiers. Et ces deux personnes, elle les chérissait à un point inimaginable.
Elle les avait rencontrés un jour, dans un petit village presque abandonné. Ils étaient tout deux attablés ensemble et avaient fixés la jeune femme d'un oeil mauvais, méfiant mais également plein de curiosité. Quelque chose chez eux avaient incroyablement attirés la belle Rose et, tout naturellement, elle s'était assise avec eux. Ils avaient ensuite discutés, se confiant chacun leur histoire et ils avaient compris une chose : le destin les avait réunis, eux trois, et ils devraient à tout prix mettre cette alliance à bien, pour mener des plans qui mériteraient beaucoup de temps. Mais elle avait sourit devant ces deux bruns et avait ainsi commencer la route à leurs côtés. Depuis, ils étaient restés ensembles et elle avait pu constater quel étrange amour liait Hannibal et Redrum. Ils ne formaient pas un couple normal, ils n'étaient pas sans cesse dans les bras l'un de l'autre et se contentaient quelque fois de se donner quelques accolades presque timides. Toutefois, leur amour se voyait dans leurs pupilles respectives, Hannibal vibrait de l'envie incessante de protéger sa compagne, et celle-ci voyait en le jeune homme une espèce de bouée de sauvetage qui lui permettait de garder les pieds sur terre comme il le fallait. Cette situation avait fait sourire la Rose.

Tout en se souvenant de cela, elle était venue se poster près de ces deux personnes, leur offrant son sourire le plus confiant. Hannibal gardait son expression dure et impassible, fixant leur ennemi. Non, il ne le fixait pas, il le foudroyait de ses beaux yeux. Redrum était derrière lui, mais son visage ne montrait rien. Absolument rien. Makkura comprenait à cet instant que son amie était encore plongée dans l'une de ses transes. La voix avait dû renaître dans sa tête, et malgré les réactions d'Hannibal, elle restait plongé dans son stoïcisme morbide et étrange.
L'équipe sept avait repris une formation à peu près convenable. Ils se tenaient ensemble, tous prêts à attaquer. Sasuke fixait son aïeul d'un oeil mauvais, à l'instar de Naruto et Sakura regardait ses deux compagnons, le tout, avec une lueur déterminée dans les yeux. La Rose relançait le combat à elle seule, bondissant vers l'Uchiha avec son poing armé. Celui-ci atteignait la pierre sous les pieds du fantôme revenus d'un autre temps, faisant éclater la terre en de multiples morceaux qui s'envolaient dans le ciel. Certains avaient dû atteindre Madara, mais il n'en montrait rien. Et cependant que la Fleur se reculait prestement, ce fut au tour de Sasuke de lancer l'assaut, il assénait un brusque coup de sabre, frôlant le cou de son ancêtre. Celui-ci avait esquissé un petit mouvement en arrière, et ainsi, il avait évité son descendant. Mais c'était mal connaître les deux assassins derrière lui.
Hannibal avait avancé son tranchoir, menaçant le cou du vieil homme. Ce dernier assénait alors un coup de coude en plein estomac du renégat, le faisait se cambrer en avant sous la douleur. Il n'avait rien vu venir sous le coup de l'excitation, et de ce fait, il avait relâché son arme. Naruto arrivait au même instant que Redrum, ce premier assénant un coup de pied en pleine poitrine de l'homme, alors que la lame de la jeune femme avait passé à quelque centimètre de percer le torse de leur assaillant. Si Naruto n'avait pas frappé, elle l'aurait tué sur le coup. Mais de toute évidence, ce dénouement lui aurait semblait être trop simple.

- Putain, Redrum, avait soufflait Hannibal tout en se tenant encore l'estomac.

Et déjà, Madara se retournait pour attaquer la belle brune. Ce fut au tour de Makkura d'intervenir, plaquant sa paume sur le front du brun. Elle avait employé une nouvelle technique de Kabuto, créant un champ magnétique pour déstabiliser complètement les influx nerveux venant du cerveau de l'ultime adversaire. Il tombait alors, cependant qu'il avait été près de trancher la tête de sa coéquipière. Mais c'était mal le connaître, et s'il était vieux, il avait de l'expérience à un point ineffable. Rapidement, il se remettait de ce petit dérangement, se retournant vers la jeune femme qui l'avait mis à terre.
Le visage de celle-ci était dur, elle avait les lèvres pincées et elle fixait droit en face d'elle. Il n'y avait pas une once d'hésitation dans son regard, pas comme le jour où elle avait décidé de tuer son géniteur. Ses mains se couvraient à nouveau de son chakra verdâtre, cependant qu'elle tendait ses doigts, bandant les muscles de ses bras pour attaquer. Madara se rappelait d'avoir vue ce genre de regard dans sa vie, mais cela n'était arrivée qu'une seule fois. Et la ressemblance de la jeune femme face à lui avec celle de la femme qui était morte depuis des années le frappait. Il pensait là à la femme d'Hashirama Senju : cette belle et déterminée Mito Uzumaki. Néanmoins il savait, la Rose face à lui n'avait rien d'une Uzumaki à part le regard. Cette vision l'avait glacé sur le champ, mais il se reprenait rapidement. Et doucement, il énonçait alors d'une voix froide et déterminée.

- Tu commences réellement à trop me gêner, je crois qu'il est temps d'en finir avec toi.
- Essaies seulement, soupirait Makkura.

Derechef, il avait obéit à cette demande. Il avait foncé vers elle, cependant qu'elle esquivait avec une grâce déconcertante, assénant un coup de son Scalpel de Chakra sur l'omoplate du fantôme Uchiha. La peau se mettait à noircir dès ce contact, se rongeant en une petite plaie infectée. Si seulement elle avait un peu plus de temps dans ses assauts, elle pourrait rapidement sectionné une artère ou atteindre une veine qui transmettrait sa toxine dans tout le reste du corps. Mais elle ne pouvait pas resté longtemps près de lui puisqu'il bondissait déjà sur elle une nouvelle fois.
Et pour ce coup, elle n'avait rien pu faire, il lui avait planté un kunaï dans le bas-ventre, dévoilant une blessure sanguinolente cependant qu'il retirait l'arme avec une lenteur morbide. La Rose tombait à genoux, les yeux écarquillés et les mains sur sa blessure.
C'est à ce moment-là que l'équipe sept chargeait en même temps, Naruto en tête. Ce premier avait asséné plusieurs coups au vieil homme, lui rendant avec hargne ceux qu'il parvenait à lui mettre. Sakura avait une nouvelle fois fait explosé une parcelle de terre aux pieds de l'Uchiha. Quant à Sasuke, il assénait une violente boule de feu dans le visage de son aïeul.

En voyant la jeune femme aux cheveux roses, Meï ouvrait doucement la bouche. Elle voyait déjà la mort plané sur Makkura, elle voulait faire quelque chose, et elle réagissait directement. L'attaque des trois membres de l'équipe de Kakashi n'avait suffit à déranger Madara que durant quelques instants, et, alors qu'il s'apprêtait à attaquer derechef sa première victime, la Mizukage faisait barrage de son corps.
Tous s'étaient arrêtés devant cela, regardant la femme aux longs cheveux auburn d'une manière incrédule. Tous, sauf les Kage qui étaient déjà dans la confidence et qui comprenait une telle réaction. Meï allait trépasser et personne ne pouvait rien y changer. Elle survivait simplement parce que l'Uchiha n'avait pas encore tiré l'arme de son corps, mais elle savait. Et elle ne pouvait nullement s'y résigner. D'un regard, elle cherchait à capter celui de la Rose qu'elle avait protégé, mais elle n'y parvenait pas. Alors, d'une voix éraillée et tremblante, elle s'adressait à elle sur un ton étrange.

- Makkura..., soufflait-elle d'abord. J'ai fini par te reconnaître tu sais et... Quelqu'un comme toi, qui a déjà affronté tant de choses ne peut mourir maintenant. Nous avons besoins de toi comme nous avons besoins de vous six...

Et devant cette effusion de sentiment, Madara souriait à la manière d'un vautour, arrachant avec hâte l'arme. C'est à ce moment que la Mort posait sa cape noire sur le corps de la Mizukage. Elle tombait à terre, comme au ralenti, les genoux en premier puis le reste du corps. Elle était tombé alors qu'elle n'était déjà plus qu'une enveloppe charnelle incroyablement vide qui avait cessé de respirer depuis quelques instants. La Rose se mordait alors les lèvres, sachant pertinemment de quoi voulait parlé la brune. Elle s'en voulait inconsciemment et ne comprenait pas ce geste. Elle n'était plus ninja de Kiri depuis des années et avait même enlevé au village deux forces incommensurables et inégalables, simplement par sa venue au monde. Elle soupirait alors, se relevant malgré sa blessure. Et dans un accès de rage, elle assénait un violent coup de tête à Madara qui tombait à son tour. Sakura accourait pour la soigner, cependant que ce fut au tour de Sasuke de faire barrage de son corps, repoussant encore son aïeul, aussi fort qu'il le pouvait. Les quatre shinobis restant avaient bondis sur le vieillard, sonnés d'avoir vue la Mizukage tombait sans vie.
Néanmoins, Meï Terumi n'était que la première victime de Madara, ou du moins directement. Et elle ne serait pas la seule. Ils avaient tous compris que le combat prenait désormais un tournant tout autre et que des nouvelles choses entreraient en compte.   

Au sein de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant