Huitième chapitre.

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Sasuke tentait de se battre du mieux qu'il pouvait. Du moins, c'était ce qu'il faisait avec brio. Il tenait tête à son ancêtre avec une hargne encore jamais vue. Il lui en voulait en tout point, en ce qu'il était devenu et surtout, en ce qu'il avait fait d'Itachi. Jamais, durant toute les années où le cadet de Mikoto et Fugaku avait couru après le fantôme de son aîné, il n'avait cessé de l'aimer. Une simple voix sans autorité avait crié, tout au fond de son coeur, clamant l'innocence de son grand frère, et cette petite voix innocente ne s'était jamais trompé. Aujourd'hui, il sentait qu'elle lui disait de tuer cet homme. Le ténébreux fixait toujours son aïeul de son regard si transperçant et si rancunier. Il lui en voulait et cela se voyait. Pire, ça se sentait dans tous les gestes de l'homme. Il ne cherchait nullement à l'épargner, bien loin de là, mais la majeure partie de ses tentatives se révélaient futiles. Il ne faisait jamais assez de dégâts, il ne lui mettait jamais assez de coup à son avis. Il voulait toujours faire plus et surtout faire pire que tout ce qu'il avait pu faire les secondes auparavant.
Et tout en continuant cet affrontement, le dernier représentant des Uchiha - du moins si l'on prenait en compte la non-appartenance de Madara à ce monde - scandait nombres de phrases pleines de colères à son aïeul.

- Pourquoi, Madara ? Pourquoi tu as fait ça ?
- Tss, soufflait son ancêtre. Tu es si bête, tellement idiot pour un Uchiha.
- Toi, tu n'es même pas digne d'être un Uchiha ! Hurlait Sasuke, plein d'une rage sans pareille.

Il bondissait alors sur l'homme, lâchant son épée pour empoigner le cou de Madara qu'il serrait de manière compulsive entre ses mains. Il allait tuer s'il ne bougeait pas. Mais le vieil Uchiha se contentait de sourire de manière vicieuse. Il attendait de voir cette rage dans les yeux de ses descendants. Et avant que le jeune homme n'ai pu dire quoique ce soit, il le soulevait d'une seule main. Sous la surprise, le ténébreux lâchait prise, devenant un pantin dans les mains de son ancêtre. Il ne savait plus quoi faire, ne savait même plus comment bouger. Mais comment pouvait-il bien résister devant cet homme qui, de toute façon, était plus fort que lui ? Le pire de toute cette histoire étant qu'il le savait pertinemment mais qu'il ne pouvait pas renverser la situation, et ce, d'aucune manière possible.

Sakura s'était rapidement avancée vers celle qui possédait des cheveux similaires aux siens, se préparant d'ors et déjà à la soigner aussi vite que cela lui semblait possible. Néanmoins, la belle empoisonneuse l'arrêtait d'un cri, la repoussant en même temps d'un geste de la main dans sa direction. Il ne fallait surtout pas que Sakura imbibe son chakra sur son sang, sans quoi, la Rose s'exposait à un danger dont elle ne mesurait pas l'ampleur. Devant les yeux incrédules de la première, Makkura soupirait légèrement, dévoilant une main enrobée de son propre chakra, prête à se soigner elle-même. Elle allait lui expliquer pourquoi, tentant en même temps de se dépêcher pour prêter main forte au jeune Uchiha qui semblait vouloir en finir dès maintenant.

- Si tu fais ça, tu vas mourir. Il y a du poison dans mon sang, tu ne peux pas y toucher avec ton chakra, avouait-elle alors.
- Mais... Mais comment cela est-il possible ?
- Je t'expliquerais peut-être un jour.

Néanmoins, la vitesse de soin n'était pas suffisante pour la jeune femme. Et avant qu'elle n'ait pu réagir convenablement, Naruto avait bondit sur le vieil Uchiha. Il allait s'en charger et, par la même occasion, il allait sauver son meilleur ami qu'il ne pouvait laisser périr ainsi. Le blond décroché un magnifique coup du droit au ténébreux, le faisant vaciller mais il ne lâchait pas encore. C'est à ce moment que Sasuke réalisait un geste qu'il n'aurait jamais auparavant : il croquait volontairement dans le bras qui le tenait, avant de lancer son chidori. Les crépitements de l'éclair avait alors résonné, mordant avec sauvagerie le derme de Madara. Celui-ci se couvrait de petites brûlures et, enfin, il lâchait prise.
Durant ce temps, Makkura passait doucement son autre main sur son front, soignant la coupure qu'elle avait créer en assénant le coup de tête au revenant. Sakura en restait étrange, elle avait déjà vue Tsunade à l'oeuvre, mais c'était rare qu'un eisei-nin soit en mesure de guérir deux blessures différentes dans le même temps. Et pourtant, la jeune femme le faisait devant ses yeux, alors qu'elle ne semblait pas être plus âgée qu'eux tous. Peut-être avait-elle vingt ans, peut-être même moins. Et devant ce savoir et ces capacités, la jeune Konohajins esquissait une grimace. Elle aurait aimé avoir le même niveau, mais ça n'était pas encore le cas. Cependant, sa déception passait rapidement, et elle se concentrait derechef sur ses deux coéquipiers. Naruto assénant un nouvel orbe à son ennemi, cependant que Sasuke reprenait son souffle, haletant comme un boeuf. Devant la détresse de ses deux amis, elle fonçait alors, son poing atteignant cette fois sa cible. A l'instar de Makkura, elle avait frappé en plein ventre et l'Uchiha avait fait un vol plané, pour atteindre le sol quelques mètres plus loin.

- Ne touche plus jamais à l'un de mes amis, énonçait brutalement la Rose, le visage crispé par la colère.

Sakura avait été claire, et chacun de ses coéquipiers semblaient être étonnés par la mystérieuse force de la jeune femme, et, par-dessus tout, par la froideur dont elle avait preuve dans sa voix. Cependant, leurs faciès à tous étaient restés durs, rongés par la haine qu'ils ressentaient tous. Cet homme allait détruire leur monde s'ils ne faisaient rien. Et qu'importe ce qu'ils faisaient, il finissait toujours par se relever. A croire qu'il était réellement un fantôme. A moins que tout cela ne soit qu'un rêve. Mais la douleur et la tristesse étaient trop réelles pour cela. Alors comment tout cela pouvait être vrai ? Ils n'en savaient rien, mais une chose restait étrangement claire dans leurs esprits : ils ne devaient pas perdre la moindre seconde. La Mizukage était déjà tombée et bientôt, s'ils ne faisaient rien, ils tomberaient tous.
Redrum entendait toujours cette voix dans sa tête. Et lorsqu'Hannibal contemplait son si beau visage, il comprenait que rien ne changerait tant que Madara ne serait pas à terre, gisant dans son propre sang. Il se disait, au final, que cela ne pouvait pas être une mauvaise chose. La folie était le moteur de sa belle, au final. Comme il était le moteur de chacun d'eux. Makkura avait vécu avec un être fou, et lui avait été élevé par des fous, à l'instar de celle pour qui il aurait déployé tout ce qu'il pouvait, et même plus encore. Ils étaient des pantins de la folie et il comprenait alors qu'ils ne devaient certainement pas refouler cela au fond d'eux. Ce serait jeter un pouvoir formidable, même si celui-ci pouvait faire mal par moment. D'un regard vers la Rose, il comprenait qu'elle aussi avait saisi l'ensemble des choses. Elle avait également saisi une chose qu'il ne voulait pas s'avouer : Personne ne devrait retenir Redrum. Pire encore, personne ne devrait s'interposer à partir du moment où la belle brune bondirait de là où elle se trouvait pour aller assassiner le vieil Uchiha sans attendre. Sans le vouloir, elle avait été contrainte d'accepté cette part de folie et il résidait en elle une force qu'ils ne possédaient pas. Ou du moins, qu'ils ne possédaient pas encore complètement.
Un silence de deuil s'en suivit alors chez les deux ombres. Ils cherchaient à comprendre comment ils pourraient accéder à cette source de puissance. Hannibal avait compris le procédé assez simplement, il devait provoquer la voix pour qu'elle le guide, comme elle guidait Redrum en cet instant précis. Il se remémorait alors l'une de ces dernières séances de torture mentale avec précision.Flash-Back : Hannibal Ikari Saeki." Hannibal, avait commencé cette voix qu'il connaissait parfaitement. Tu sais bien ce que tu seras. Je veux que tu sois le sauveur de ce monde. Que tu punisses celui qui fera le mal, celui qui voudra détruire ce qui reste de ce monde sans attendre. Tu es une Bénédiction, Hannibal, même si ton nom semble mauvais, n'oublie jamais ce pour quoi tu es fait et tu deviendras une parfaite Bénédiction quand le moment sera venu. Je veux que tu n'hésites nullement à faire tomber la tête de celui qui fera le mal. Que tu n'hésites nullement à arracher les entrailles de celui qui portera le coup à la femme à terre. Que tu n'hésites nullement à arracher le coeur de celui qui mettra au sol un innocent vagabond. Mais surtout, je ne veux jamais que tu oublies ceci : la victime aussi à sa part de responsabilité. Ce n'est pas parce qu'elle pleure, parce qu'elle est à terre ou parce qu'elle est blessée que tu dois l'épargner. Si l'un des membres de ce litige survit, le litige survivra avec lui. Et alors, tu aura échouer dans ta tâche. Tues ceux qui se battent, tues ceux qui frappent et ceux qui se font frapper, Hannibal, tu connais ta tâche et tu n'hésiteras jamais. Tu as été fait pour cela, tu n'as jamais été fait que pour cela. Ne l'oublie jamais. "

Et devant cet homme vêtu de noir, le jeune homme n'avait pu que hocher doucement la tête, acceptant ce qu'il lui demandait. Il n'avait que seize ans à ce moment et il était déjà un pantin. Néanmoins, au fond de lui il savait. Il savait pertinemment qu'il ne pourrait jamais s'opposer à cette voix qui continuerait de l'oppresser des années durant. Il ne pourrait jamais renoncer à sa véritable nature et serait forcément obligé de capituler devant son instinct. Devant ce pour quoi il avait été programmé sans jamais pouvoir protester. Il n'était qu'un pantin et il devait obéir aussi docilement que cela pouvait être possible.
Et c'est ce qu'il ferait et ce qu'il avait fait.
Fin du Flash-BackAlors que le jeune homme se tirait de ses souvenirs, ses pupilles perdaient tout éclat d'humanité. Makkura l'avait vu, elle avait parfaitement vu l'éclair qui avait traverser ses yeux et qui était parti l'instant d'après. Hannibal aussi s'était plongé dans une transe. Il serait désormais impossible de les faire sortir de leurs idées tant qu'ils n'auraient pas accompli la chose pour laquelle ils avaient tout deux étaient programmés : tuer. Et rien ni personne ne pourrait les stopper tant que cela ne serait pas fait comme il fallait.
La jeune femme aux cheveux roses se sentait alors effroyablement seule. Les consciences de ses amis n'étaient plus présentes et ne reviendraient pas avant un bon moment. Néanmoins, elle se reportait alors sur le combat. Contemplant l'Uchiha qui revenaient encore une fois à la charge. Il allait les attaquer, il allait faire de son mieux pour les tuer. Cette sensation se lisait dans ses yeux, mais rien de toute la haine qu'elle voyait ne faisait frissonner Makkura. Elle avait vue déjà des choses bien pires dans le regard de son propre géniteur et ne craindrait jamais plus le regard plein de haine d'un homme qui viendrait se poser sur elle. Tout ce qu'elle ferait serait de tenir tête et de résister du mieux qu'elle le pouvait pour ne jamais plonger. Elle se battrait et elle gagnerait quoiqu'il lui en coûte.
Madara revenait sur le terrain en essuyant le filet de sang qui traversait son visage, partant de sa lèvre inférieure pour longeait son menton. Il souriait, tel un fou à lier. Il souriait d'une manière totalement folle et tous savaient ce que cela signifiait : Le véritable combat allait commencer. Mais alors que l'équipe numéro sept de Konoha se préparait à attaquer, deux ombres vives comme l'éclair bondissaient sur l'homme, toute armes dehors. Hannibal et Redrum avaient cédé à leurs pulsions, et désormais, il n'y avait plus qu'à prier pour qu'ils réussissent.

- Laissez-les, ne vous approchez pas, prononçait simplement la jolie tatouée.
- Et pourquoi ? avait osé l'Uchiha d'un ton insolent.
- Parce qu'ils sont des machines à tuer, et si vous vous approchez, vous vous prendrez dans l'engrenage.

Devant cela, Naruto avait grimacé cependant que le visage de Sasuke se refermait brutalement. Sakura, quant à elle, fixait les deux jeunes gens avec une inquiétude non dissimulée dans le regard. Elle espérait réellement qu'ils allaient réussir à l'amocher et que, pour cette fois, il ne s'en sortirait pas aussi facilement.
Makkura, de son côté, cherchait dans sa mémoire un souvenir brutal qui lui permettrait d'atteindre le même état que ses compagnons. Elle savait déjà qu'il n'y avait qu'une personne à qui elle pouvait penser pour cela. Mais elle redoutait avec force la haine qui pourrait naître en elle. Néanmoins, elle craignait surtout ce souvenir en lui-même. Elle soupirait déjà rien qu'à l'idée de devoir s'y confrontait une nouvelle fois, sa peau se couvrait de chair de poule, ses poils se hérissaient horriblement. Elle mourrait de peur mais elle ne pouvait refuser. Malgré l'ampleur de cette action. C'était comme de vouloir volontairement revivre un cauchemar encore et encore. Elle savait ce que Hannibal et Redrum avaient dû essuyés pour arriver à cet état, et elle se serait trouvait égoïste de ne rien faire elle-même. Néanmoins, elle redoutait cela tellement fort qu'elle hésitait profondément. Son père était son plus affreux cauchemar et elle aurait souhaité ne plus jamais être confronté à son souvenir, même en rêve. Et pour cela, elle avait prié durant de longues heures.
Et pourtant, malgré tout, nonobstant la souffrance, elle acceptait sans se soucier de quoique ce soit d'y repenser encore une fois. Juste une toute dernière fois. Et peut-être que cette dernière fois serait celle qui aiderait à sauver le monde. Elle espérait silencieusement que cela puisse être réellement le cas.

Au sein de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant