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J'observai ce paysage, que je voyais chaque jour, chaque matin, chaque soir ... Le trajet du bus quoi ! J'appuyai ma tête sur ma main, le bras posé sur le bord de la vitre. Perdue dans mes pensées, je fermai les yeux, en écoutant ma musique.

Angella, ma meilleure amie, m'appela soudainement, en me touchant l'épaule, et je sursautai en me cognant la tête à la vitre. Je tournai la tête dans sa direction, et vis qu'elle me regardait bizarrement.

-Qu'est-ce qu'il y a ?, demandai-je.

- Ça va ?

- Ben ouais pourquoi ?

- Je te parlais, mais tu réagissais pas, tu m'as fait peur!

- Oh! Non ça va t'inquiète. Musique, dis-je en désignant mes écouteurs que je retirai.

- Tu as entendu quelque chose ?, s'inquit-elle.

Je detournai les yeux et regarda par la fenêtre.

En effet, depuis la mort de mon frère aîné, je me suis découverte, euh, un don ? Bref, j'ai la capacité de lire dans les pensées, et d'autres trucs... Je ne me l'explique pas. Et parfois, j'ai des moment d'absence, car je peux me perdre dans les pensées d'autres personnes (expérience que je n'apprécie d'ailleurs pas ).

- Alice!, s'écria Angella.

Je soupirai, et me décidai à lui répondre.

- C'est celle de Mickaël.

- Les pensées de Mickaël ? Tiens tiens, et à quoi pense mon frère ?

- Le bal de Noël, il se demande qui il va inviter, et il veut faire le mur ce weekend pour aller à une soirée chez son pote.

Angella eut un léger sourire ; je n'eus même pas besoin de lire ses pensées, je devinai immédiatement ce à quoi elle pensait. Tout d'abord, elle avait donc un élément de chantage par rapport à son frère (elle excellait dans l'argumentation, la manipulation, et le chantage ) et se demandait ce qu'elle pourrait lui demander en échange de son silence.

Je soupirai, et reporta mon regard par la fenêtre du bus. Le ciel nuageux assombrissait encore plus ciel dont la nuit s'était presque entièrement emparée, et la brume commençait à s'élever, comme tous les soirs depuis ce début du mois de décembre. Je regardais la légère dorure du ciel, là où le soleil avait disparu quelques minutes plus tôt.

Les vacances étaient presque là, plus que trois semaines à patienter.

- C'est enfin le weekend, soupira Angella, avec un sourire heureux.

Effectivement, le weekend, que je passerai avec elle, avec une viré au magasin car elle voulait absolument acheter de nouveaux vêtements, et sa robe de bal.

Le bal, je n'aimais pas. J'étais nulle en danse, et je ne supportais pas de porter une robe, quelle qu'elle soit. Et de plus, je n'avais jamais de cavalier... Enfin je les envoyais tous voir ailleurs.

Bref, j'adore Angella, donc j'irai à ce bal.

Je sursautai lorsqu'Angella me toucha le bras. Je la regardai, perplexe.

- C'est notre arrêt Alice, et puis tu ne me répondais pas.

Je haussai les épaules ; j'ai vraiment l'impression d'être plus distante que d'habitude, et ça ne me plait pas. Je suivis donc Angela hors de bus, et nous rentrâmes chez elle.

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