5 Personnes, 1 Schizophrénie

Chapitre IV. Tome II : Quand l'Inattendu Frappe le Déchu

Dimanche 17 Janvier 2016

Nayla chopa un stylo noir indélébile et comme chaque matin, traça les chiffres qui constituaient la date.

- Pourquoi tu fais ça ?

- Faire quoi ?

- Ça. Marquer, tout les jours, la date au marqueur sur ton poignet ?

- C'est pas important.

- Pourquoi tu veux rien me dire ?

- Pourquoi tu me poses plein de questions ?

- Bah je sais presque rien de toi.

- Et c'est très bien comme ça.

- Juste le truc de la date alors !

- On dirait un gamin de 8 ans qui tente un compromit.

- Ca tombe bien, c'est mon âge mental.

- Sérieux... souffla-t-elle.

- Allez, dit-moi.

- J'en ai vraiment marre de toi.

- La plupart des gens s'y habituent.

- Je suis pas la plupart des gens.

- Ouais j'avais remarqué. Alors, pourquoi la date ?

- T'arrêteras jamais ?

- Non. Allez ! Ça peut pas être ultra secret non plus !

- Je sais que j'ai perdu 2 jours de ma vie dans le coma. Voilà, content ?

- Ça sert qu'à ça ?

- Non. C'est bon, t'as fini ?

- Pourquoi le temps t'importe tant ?

- Le temps est mon ennemi et celui qui m'indique le chemin. J'ai besoin de lui pour voir la fin.

- La fin ?

- La mort.

- Je suis pas sûr de comprendre... ?

- Voilà pourquoi je te dis rien. Tu peux pas comprendre, personne le peut.

Mathieu souffla à cette remarque. Il voulait juste en apprendre un peu plus sur cette fille qu'il avait trouvé au milieu de sombres ruelles. Pourquoi était-elle si distante et froide ?

Il se sentait perdu dans le mensonge et le mystère, ça ne lui plaisait en rien.

- Arrête de faire cette tête, dès que je vais mieux, je pars d'ici et tu oublies mon existence.

- Aucune chance !

Apprendre que sa meilleure amie n'avait aucun souci de santé était plutôt positive mais si c'était pour apprendre en contre parti qu'elle s'était faites tirer dessus... Et puis c'était quoi cette lettre administrative complètement mensongère ? Pourquoi voulaient-ils brouiller les pistes jusqu'à impliquer les médecins dans la falsification ? Et pourquoi il fallait qu'il sache la vérité par le billet d'une fille trouvé à même le sol ? Mathieu était bien trop septique pour croire aux coïncidences. Ils aideraient Nayla, peu importe ce que ça lui en coûterait, il voul... il devait savoir la vérité !

- Hors de question que tu m'aides ! Tu ne sais rien de l'histoire !

- Je veux juste savoir pourquoi Eléanor s'est faite tirer dessus... supplia le châtain.

- On le saura quand je l'ai aurait trouvé, pas avant.

- Donc tu les cherches ?

- J'y crois pas... s'engueulait-elle de ne pas tenir sa langue.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Qu'est-ce qui me garanti que tu me veuilles du bien ?

- Tu penses que je fais parti de ceux qui ont essayé de la descendre ?! Rien ne m'attache vraiment à ce monde ! Plus personne, sauf elle !

Elle prit une grande inspiration en repensant à sa famille. Pouvait-elle vraiment mettre encore plus de gens en danger ?

- Mathieu, écoute-moi bien. Tu ignores ce dont ils sont capables. Si tu entres dans cette histoire, tu n'en ressortiras plus jamais et tu mourras dans la peur de ce que tu as laissé à tes proches. Je ne prendrai pas la responsabilité d'une âme en plus !

- C'est pas à toi d'assumer les dommages collatéraux qui m'affecteront !

- Bien sûr que si !

- De quel droit ?!

- « De quel droit ?! » T'es sérieux là ?! Ma famille me pense morte et ma sœur l'est ! Ils ratent jamais leur coup, tu comprends ça ? Quand une personne de trop est impliquée, ils la tuent ! La vie de trop de gens dépend de mes actions ! Je vais me débrouiller seule, faire ce que j'ai à faire et les sauver !

- Eléanor est dans le coma en ce moment même. Peu importe ce que tu veux faire, je veux et je vais t'aider !

- Tu comprends donc rien ?! Elle va mourir ! Si elle se réveille, ils vont la tuer ! Dans le cas contraire, ils feront passer sa mort pour le résultat d'un certain matériel défectueux ! J'arriverais pas à la protéger ! T'as aucun intérêt à m'aider.

- T'arriveras pas seule, d'accord, mais si je t'aide ?

- Mais non putain ! hurla-t-elle. Dans quelle langue je dois te le dire ?!

- Raconte-moi l'histoire. Sinon, je continuerai, chanta le garçon.

- Tu penses que c'est facile ?! Ma sœur est morte à cause de cette histoire et ma meilleure amie va bientôt y passer aussi et tu veux que je te sorte ça comme ça ?! Ok, très bien ! On a « travaillé avec eux » comme ils disaient. En réalité, ils nous utilisaient comme des objets ! Ils nous ont traité de pire en pire pendant 5 ans ! 5 ans là-dedans sans jamais voir la lumière du soleil ! Et puis un jour, Leesy est entrée en trombe dans notre chambre avec un gun. On a rassemblé tout les plans du bâtiment qu'on avait réussit à faire et on a couru vers la sortie. Eléanor était déjà dehors quand le patron a menacé de lui tirer dessus. Alors Leesy a été la plus rapide et la descendu. Il est tombé raide mort sous nos yeux alors avant que les gardes s'agitent au bruit du coup de feu, on a rejoint Eléanor dehors. Après ça, j'ai dit à ma sœur de changer de ville et Eléanor la suivit sans même savoir pour la mort du boss. Leesy a changé de nom et de vie, elle a repris contact avec notre famille, mais pas avec moi. Je n'avais plus non plus revu Eléanor, jusqu'au jour où elle est venu m'annoncer la mort de ma sœur. Ils l'avaient retrouvé et poussé au suicide. Ils nous espionnent en permanence et au moment où l'on pense enfin être libre, ils reviennent. Ils ont tué Leesy, ils vont tuer Eléanor et je serai la prochaine. Tu comprends un peu ce que je vis ?! Et encore, j'appelle pas ça vivre ! Je ne peux pas faire un pas en ville sans me retourner ou dévisager chaque personne que je croisse parce qu'elles sont potentiellement toutes mes ennemies ! Je longe presque les murs quand je sors, je mets des couteaux dans mes poches et dans mes bottes et j'ai toujours aucune certitude que tu me veilles du bien !

Elle tremblait. Tétanisée par ce qu'elle avait vécu, ce qu'elle vivait et ce qu'elle vivra. Ses yeux et son visage d'habitude tellement impassibles trahissaient la peur d'avoir son ennemi de toujours en face d'elle. Elle avait appris à ne plus ressentir ça, mais elle était encore si faible. En réalité, elle n'avait jamais réussi à surmonter ça. Cette histoire lui collait à la peau et elle mourrait avec. Elle le savait, elle en était sûre.

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D'abord, désolée pour le temps que j'ai mis à sortir ce chapitre mais cette histoire ne m'intéresse plus trop et je pense que c'est pareil pour vous.

J'espère tout de même que ce chapitre avec (beaucoup trop) de révélations vous à plus. Des bizus <3