Le Côté Obscur du Passé

Chapitre 16

Kylo:

J'emmenai mon prisonnier à mon maître. J'étais honteux de faire cela à Rey, mais je ne pouvais plus être affaiblie. Je me devais d'avoir toute ma force. J'étais donc dans l'obligation de dévier l'attention du suprême leader sur un autre souffre-douleur. C'était certain que Luke ne le méritait point. Néanmoins, c'était le meilleur choix. Le meilleur choix qui n'incluait pas Rey.

Luke se tenait droit, il n'avait pas peur. Il marchait d'un pas sans retenu. Je n'avais même pas besoin de le menacer pour qu'il avance dans la salle où se trouvait le Snoke. Il savait que Rey était la plus importante. Il ne flancherait pas. Le jedi avait une force qui me rendait presque jaloux. L'humanoïde approcha son énorme visage hideux près de celui de mon ancien maître. 

-Je dois dire que tes troupes ce sont bien renseigné cette fois-ci, me félicita-t-il tout en regardant autour. Où est la fille?

Je savais qu'il n'était pas si dupe. Toutes les excuses que j'avais préparé dans mon esprit disparurent en un instant. Toutefois, je ne pouvais pas me résoudre à ne rien répondre. Je devais trouver quelque chose à dire et en vitesse. J'ouvris la bouche, mais je me fit devancer par Luke. 

-Vous ne la trouverez jamais!

Snoke n'eut pas l'air de prendre les paroles pour une menace. L'humanoïde se tourna vers moi. Son regard soutenu le longuement le mien. Je savais que mon casque ne l'empêcherait pas de lire mes pensés. Alors, je le repoussai le plus possible avec la force. Lorsque je ne sentis plus le malaise, je me concentrai sur l'interrogatoire. 

-Luke Skywalker, vous savez très bien que rien ne peut m'échapper. Alors pourquoi la petite voleuse d'épave ferait exception?

Je savais que mon ancien maître luttait. Cependant, j'étais certain que la force du prisonnier était plus puissante. Il n'était peut-être pas du côté obscur, mais disons simplement que le côté lumineux lui avait été généreux. 

-Kylo Ren, que sais-tu sur la fille?

La voix du suprême leader me fit presque trembler. Que devais-je dire? Il ne fallait surtout pas que je fasse une erreur. 

-Elle vient de Jakku. Elle n'a aucune famille.

-Je sais tout cela, m'interrompit-il. Je veux savoir des choses utiles sur elle. 

-Sa puissance dans la force est...

Je m'arrêtai soudainement. Je cherchais mes mots. Je n'étais pas en mesure de placer mes idées. Comment pouvais-je décrire son pouvoir sans trop en dire? Je devais être clair et ne pas l'être à la fois. Je fermai les yeux tout en essayant de penser à tout allure.

-Sa puissance est... me pressa Snoke qui était plus qu'impatient. 

-Inhabituellement forte, finis-je par avouer.

C'était bien à contre-cœur que je lui avouais cette information. Puis son regard passa de Luke à moi. Snoke nous examina pendant quelques instant. Luke n'osait pas le regarder. Il fixait ses mains solidement liées. Le silence était lourd. Je redoutais les futures paroles du suprême leader. Même la respiration lente de l'humanoïde me donna des sueurs froides dans le dos.

-L'élue, soupira-t-il.

Mon cœur s'arrêta. La partie était terminé. Je fermai les yeux, je suppliais intérieurement la force pour qu'elle m'aide à passer au travers de ce bourbier. Maintenant, Snoke sera dédié à la recherche de Rey.

-Je veux la fille. C'est le seul élément manquant.

Il se leva d'un bond. Je me sentis minuscule, le dévisageant de toute sa hauteur.  

-L'élément manquant? demandai-je intrigué.

Snoke leva les bras au ciel en signe d'exaspération. Pour lui, tout était évident. Je détestais lorsqu'il me pensait aussi stupide qu'un droïde.

-Elle est celle qui nous aidera à démolir à jamais la rébellion et d'exterminer tous les jedis de la galaxie.

Je déglutis en baissant la tête vers mes pieds. Je sentais mes mains devenir moite dans mes gants. Capitaine Phasma dans la pièce avec un casque. Il n'était pas compliqué comme le mien où celui des stormtroopers. Il était d'un gris argenté. 

-Euh... il sert à quoi? questionnai-je subitement.

Attendant la réponse de la femme, je fus presque surprit d'entendre Snoke. 

-Cela l'empêchera de les contrôler par l'esprit. Ils sont si simplet que ce serait un jeu d'enfant pour lui. 

Luke leva la tête. Il eut un petit sourire sournois. 

-Cela doit être un compliment, je suppose.

Snoke le dévisagea, puis il fit signe au capitaine de faire taire mon ancien maître. Le visage de l'homme disparue et on n'entendit plus un son de sa bouche. Pourtant, je savais qu'il voulait dire quelque chose. Le rire de Snoke me glaça le sang pendant une fraction de seconde. 

-Il peut bien parler, hurler et même pleurer, cela ne servira à rien.

Je savais bien que Luke ne pleurais pas. Il était trop patient pour cela. J'examinai ses yeux camouflé par un voile noir. Je ne voyais aucune pupille. Le casque fit un petit clic et cela m'intrigua encore plus. Luke se démena, même si ses mains étaient liées.  Je ressentais la force qu'il utilisait pour se libérer. S'il était dans l'impossibilité de s'en sortir, je doutais en être capable. 

-Capitaine, aller le mettre en cellule. Il nous est inutile pour l'instant. 

La femme hocha la tête. Elle saisit violemment Luke par le bras. Quand ils eurent disparus, je me retournai vers le suprême leader. Il se grattait le menton distraitement. Comme s'il pensait à la prochaine souffrance qu'il allait me faire subir. 

-Tu l'avais sentit. Tu savais que cette fille était l'élue.

Ce n'était pas une question. C'était une constatation. Je devais trouver quelque chose à dire. Il était d'humeur à me faire tuer, si je n'avais rien à lui répondre. Allez cerveau, pense à quelque chose d'intelligent qui le surprendra...

-Je n'en était pas certain. Donc je n'ai pas ouvert le sujet.

C'est tout ce que j'avais trouvé, alors là bravo. Il ne goberait jamais cela. Snoke n'était pas si dupe. Il s'approcha de moi, mon cœur se mit à battre la chamade. Je n'osai même pas lever les yeux. Je sentis son souffle bouger ma robe noire.  Je retins ma respiration. J'étais cerné. 

-Maintenant, que tu en es certain... TROUVE-LA!!!!

Mes os se mirent à trembler. Je déglutis fortement avant de sortir de la pièce. Ma peur avait été à son paroxysme. Je m'appuyai sur le mur et je me calmai un peu. J'étais dans un énorme bourbier et je ne savais pas comment m'en sortir de là vivant.