4- Blessures, forêt et décision

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Je me réveilla avec un mal de crâne impossible et avec une incapacité totale de respirer. J'ouvris rapidement les yeux, cherchant une solution à mon problème du regard. Quelque chose était sur mon ventre et me bloquait la respiration. Je gigota dans tous les sens pour retrouver un semblant d'air et me rendis compte que c'était Lìam qui était allongé sur moi. Je le poussa sans état d'âme et pris une immense inspiration pour remplir mes poumons.

Je tourna la tête vers mon frère allongé sur le sol et m'approcha de lui a quatre pattes, me demandant pourquoi cet idiot c'était endormi sur moi. Je le mis sur le ventre et poussa un cri de surprise.

Une dizaine de flèches étaient plantées dans son dos, transperçant vêtements, chair et muscle. La quantité de sang présente sur ses vêtement me fit tourner la tête. Je déchira ma cape et la sienne qui allaient me gêner dans mon entreprise, retroussa mes manches et commença à retirer les flèches une par une. À chaque pointe enlevée, je cicatrisais la plaie, me donnant une envie de vomir à cause de tout le sang qui se déversait par flots ininterrompu. Une fois que tous les trous furent rebouchés, je me releva et m'approcha doucement d'un arbre sur lequel je pris appui avant de vomir tout le contenu de mon estomac. Je me redressa et respira un bon coup essayant d'oublier que je venais de charcuter mon petit frère. C'est à cet instant que je fis attention à l'endroit où je me trouvais.

Nous étions dans la forêt. La lumière du jour commencait à décliner au travers le feuillage. Je jetta un coup d'oeil au corps allongé par terre. Lìam avait donc réussi à nous sortir de la ville. Étant donné que je n'entendais aucun bruit trahissant une autre présence que celle des animaux, je deduis que le semblant de cadavre sur le sol m'avait porté sur plusieurs kilomètres avant de s'effondrer, exténué.

Je ferma les yeux et essaya de détecter la présence de nourriture et de bois mort. Une fois le tout trouvé, je parti chercher nos moyens de survie. Je m'éloigna de mon frère et m'enfonça un peu plus dans la forêt. La luminosité diminuait rapidement et j'accélèra le pas pour finir avant la nuit.

Je revins vers Lìam une demi heure plus tard avec deux lapins, des fruits, des baies et du bois. Le tout flottant derrière moi depuis que je les avaient ramassés. Je fis tomber le bois à quelques mètres du malade et y mis le feu d'un regard. Je mis les fruits, les baies et les lapins de côté et installa Lìam autrement. Je fis un rapide tour de ses blessures, vérifia sa respiration et attendit en silence son réveil, assise a côté du feu.

La nuit tomba quelques minutes après et blottie auprès de la chaleur, je repensa à notre journée mouvementée. Je m'étais réveillée comme chaque matin, en réfléchissant à mes futurs "accidents" que j'aurai provoqué "accidentellement". Nous avions déjeuné avec Lìam puis il était sorti faire un tour. C'est à ce moment là que tout avait changé. La foule, mon frère, la nouvelle, la fuite, l'entrepôt, le plan, les capes, les sorts, la grande rue, le barage, les elfes, ... Le trou noir. Que s'est t'il passé après notre passage de l'arche ?

Mon regard se perdit dans le feu et je m'amusa à contrôler les flammes, essayant de ne pas me poser de questions sur la raison de tout ça. Je ne voulais pas penser au fait que maintenant, tout le pays, voir le monde, nous courait après.

- Merci.
Je me retourna vers mon presque jumeau et lui sourit.
- Merci à toi de m'avoir sauvé.
- Tu as gagné sur cette partie. m'annonça il en baillant. La pluie avant que tu ne t'évanouisse, c'était un coup de génie.
- J'y ai mis toutes mes forces.
- J'ai vu ça ! C'est une tempête qui leur est tombé dessus. Leurs flèches on fusées dès que tes ailes sont apparues. Je t'ai protégé mais au final, c'est toi qui nous as protégés tous les deux. Ils ne savaient plus où tirer et j'ai pris le temps de leurs envoyer quelques une de mes "conceptions". Une fois que j'ai entendu des cris, j'ai couru en te portant. Et nous avons disparus dans la forêt. J'ai marché pendant des heures avant de m'effondrer.

Je souris devant son récit. Il n'avait pas chaumé.
- A table ?
Il me regarda avec amour et me remercia en silence. Il s'approcha en grimaçant.
- Doucement ! Force pas trop.
Je lui donnais le premier lapin que j'avais cuisiné pendant son sommeil et entama le mien.

Le repas se fit en silence mis a part les bruits de déglutitions et les grognements quand Lìam n'arrivait pas à manger toute la viande. Je lui donna ce qui restait du mien quand je fus rassasié. J'entama les fruits puis les baies tandis qu'il arrachait chaque parcelle de viande de la pauvre bête.

- On va où maintenant ?
Mon frère rota et ne repondit pas.
- On ne va pas vivre comme des hermites dans la forêt quand même !
Il prit le temps de réfléchir avant de me répondre.
- On pourrai aller dans la vallée. Comme ça on s'éloignerait de Daïling et on pourrait réfléchir plus clairement, loin de tout ça.

Le silence se fit pendant que j'attendais la suite.
- Ou alors on va dans la capitale et on secoue les puces au président pour savoir la raison de la chasse.

Un sourire carnassier apparut sur mon visage.
- Là ça me plait.

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