9- Enfant et problèmes

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Nous étions trois. Trois adolescents presque adultes à la base. Maintenant, nous sommes toujours trois, heureusement d'ailleurs puisque cela prouve que personne n'est mort mais à la place d'un des adolescents, on retrouve... une gamine.

Le gloussement de rire qu'eu Líam menaça de me faire perdre les pédales et de me plonger dans un fou rire incontrôlable. Je réussi à reprendre mes esprits tandis que je m'approchai d'Uf, espérant établir un contact plus sympathique que le précédent.

- Maï, je dis pas ça pour toi mais je pense qu'elle ne t'aime pas... rigola mon frère alors que l'enfant hurlait en me voyant approcher.
- Nan, sans blague !?

Le silence se fit dans la forêt et je m'assis par terre. Bon, nous allons tenter une autre approche. Tout d'abord, éloigner le gêneur.
- Líam, il y a de quoi manger à environ cent mètres à l'ouest. Tu trouveras une biche dans la même direction.

Il n'attendit pas que je me répète, il hésita un seul instant sur la position de l'ouest mais s'y dirigea rapidement. En attendant de pouvoir manger, je fit venir du bois des alentours sans bouger de ma place. Uf resta ébahi devant les bûches volantes qui sortaient de l'ombre pour venir se poser devant moi. Une fois qu'un tas suffisamment gros était constitué, j'y mis le feu, avant d'attendre une réaction.

- Qui a fait ça ? Dieu ?
Ok, premier contact non violent établi.
- Non, c'est moi.
- Tu es Dieu ?
- Non, si Dieu existe, il n'aurait pas laissé tes amis et ta famille mourir.
- Des gens sont morts ?
- Dis moi de quoi tu te souviens
Elle hésita un instant avant de contempler le feu qui formait une séparation entre nous deux. Elle s'assit et commença.
- Je me souviens d'une maison, de deux personnes. Un homme et une femme, un garçon de mon âge mais il me paraît grand... un peu plus que toi. Et une ville. Une belle ville, pleine de vie mais après, je ne vois que des ruines, des corps, un brasier et vous.
Mission accomplie, je répète, mission accomplie.

Le silence repris ses droits avant que je ne le brise. Encore.
- Ylt. Le garçon s'appelait Ylt. Et toi tu t'appelle Uf. Je ne te connaisais pas assez pour pouvoir te détailler qui tu es et d'où tu viens. Mais le plus important est de savoir que tu as rajeuni. Le virus qui a tué toute ta famille et Ylt est entré en petite quantité dans ton corps. Je pense que c'est pour ça que tu es devenue minuscule.
- Je vais mourir ?
- ...
Un autre silence advint avant que Lìam, revenant avec une biche et des fruits ne l'interrompe.

- Hey ! Encore agressive ?
- Un peu moins, repondit l'enfant le sourire aux lèvres.
- Nickel parce que je vais avoir besoin d'aide !

Lìam entraîna la petite dans la forêt pour chercher de quoi faire une broche et un trépied pour faire cuire la viande.

Je restai seule au près du feu tandis que mon estomac gargouillait. Un instant passa durant lequel j'eu une idée.

Je me levai doucement, ayant repris des forces et observa les hauteurs. Assez de place ? Pas assez de place ?

D'un coup, j'ouvre mes ailes et je m'envole vers la cime des arbres. L'envie de retrouver ma liberté c'est fait ressentir. Quelques battements d'ailes plus loin et j'aperçois la lumière au travers du feuillage.
La haut, c'est la paix qui règne, le calme et le chant des oiseaux. Encore un battement d'ailes et mon corps émerge d'un océan de feuilles et le vent me renvoie cette sensation de bien être et de liberté que me procure toujours le vol.

Je continue toujours plus haut, oubliant Daïling, Lìam, le gouvernement, les ruines, le mort, l'enfant,... Les nuages sont tellement loin... Je veux aller les toucher du bout des doigts... Un rêve de gamine sans doute. La douleur du à la surexploitation des muscles de mes ailes et le manque d'oxygène me font revenir au monde réel. Surtout, que quelqu'un venait de crier en bas...

Alors je lâche tout. J'arrête de voler, mes ailes se stopent, je tombe. Le temps c'est arrêté une demi - seconde avant que la gravité ne me rattrape.

Puis se fût la chute. Longue et lente à la fois. La tête en bas, je voyais la cime des arbres s'approcher à grande vitesse mais les nuages, eux s'éloignaient lentement. Très lentement.

Un second cri retentit, plus fort et plus horrifié que le précédent. La peur me glaça le sang imaginant ce qu'il se passait sous le feuillage. J'étais partie depuis dix minutes maximum, qu'est ce qui avait bien pu se passer en dix minutes ?? Lìam peut avoir fâché la petite, un ours mécontent que l'on traîne sur son territoire, la mort d'Uf, une chute, ...

Je ralenti en ouvrant mes ailes au dernier moment et je pénétrai une nouvelle fois dans la forêt cherchant l'origine du cri d'Uf puisque c'était bien sa voix que j'avais entendu.

J'atterris à côté du petit feu de camps que j'avais allumé un peu plus tôt avant de me figer et de mettre les mains en l'air.

Se n'était pas un ours qui nous avait trouvé. C'était Daïling et ses officiers qui nous avaient tracés.

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