AIRSTRONOMY EST EN COURS D'EDITION CHEZ LES EDITIONS MOTS EN FLOTS
LA SORTIE EST PREVUE AUTOUR DE JUIN 2018
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J'ai toujours imaginé commencer mon histoire par « Il étai...
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Je m'appelle Maïa, en référence à une étoile de l'amas de la Pléiade. C'est mon père qui a insisté pour que je porte ce prénom et je l'en remercie, car c'est la seule chose qui me raccroche à lui désormais. J'ai 23 ans et je suis née en 2192 à l'heure de la nouvelle ère Cassiopée.
Ces pages sont mes derniers écrits et penser qu'ils proviennent d'une cellule sombre et insalubre me brise le cœur. Vous tenez entre vos mains la trace de mon passage sur cette Terre, alors, prenez en soin. J'ai essayé d'y conserver les documents, souvenirs, tout ce qui pourrait vous servir pour lutter contre le système entier.
Le temps passe, trépasse...
J'ignore quelle heure il est, la lumière du jour a disparu à travers ces murs froids qui me retiennent prisonnière. Enterrée, j'en suis privée. Jamais je n'aurai pu imaginer que l'absence de soleil puisse être un calvaire.
Assise sur un matelas crasseux qui me sert de couchage, j'observe les murs qui me plongent dans l'oubli. Seul un néon jaune vitré trop puissant éclaire ma misère. La nuit, le silence m'oppresse, la migraine me guette et les larmes ruissellent sur mes joues. Le jour semble identique au précédent. Une nouvelle poche parentérale m'est greffée à la peau. Elle me nourrit. J'ai vite compris que je devrais me contenter de ces nutriments dissous, mais combien de temps vais-je encore pouvoir l'endurer ?
Le froid s'est insinué jusqu'aux confins de mes os. Mes dents claquent, mais la douleur physique a disparu depuis longtemps. J'imagine qu'elle s'est enfuie, qu'elle a deserté mon corps, comme tout le reste. On m'a jeté là, comme une ordure, un détritus qu'on balaye loin pour ne pas l'avoir sous le nez. Cela doit faire plusieurs semaines maintenant. Du moins, c'est ce qu'en témoignent mes dernières phrases écrites.
Ce carnet et un crayon mal taillé sont mes seules armes. Elles me donnent envie d'exister. Pour elles j'ai tout sacrifié. Dernier lien d'humanité qui me raccroche au monde, je me cramponne à cette mine de charbon et à ces pages blanches comme si ma vie était en jeu. Je dois avancer, remonter la pente. Ne pas devenir folle. Repousser l'hystérie hors de ces murs.
Ils tentent de me faire tout oublier, s'amusent à mélanger les secondes, secouent mes souvenirs entremélés. Le chemin que j'emprunte est de plus en plus sinueux. Je m'enfonce dans le néant.
Le compteur au-dessus de la porte est passé au rouge. Couleur de la mort. Mauvais présage.
Ma fin approche. Je la sens me frôler. La sentence a sans doute déjà été votée dans une illégale unanimité. C'est la dure loi du plus fort qui hante mes songes ...
Soudain, un bruit. Quelqu'un arrive.
J'attends mon prince charmant comme une âme en peine. Quelle Ironie... cela fait bien longtemps que les contes de fées sont morts et enterrés. C'est sur moi seule que je dois compter.
Je n'ai plus qu'un objectif : m'échapper.
Mais revenons tout d'abord en arrière, cliquons ensemble sur pause et remontons le temps...
