XIV.

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  Quelques secondes plus tard, la porte du service s'ouvrit sur une fille d'une trentaine d'année. 

Le visage fermé, elle était suivie de près par un homme à la carrure plutôt massive et à la voix grave :

- C'est qui ? Lui lança-t-il 

 - C'est pour une urgence relative à l'Oxycaptor ? me demanda la jolie brune. L'entrée se fait par le côté Nord du bâtiment, ici c'est l'entrée réservée au personnel soignant.

 - Justement, je rejoins votre équipe pour mon premier jour aujourd'hui. J'ai été affectée ici sous la responsabilité du Professeur Hermanst. 

Elle me jeta un regard étonné et plutôt sceptique ce qui me poussa à lui tendre mon badge médical.

 - IRZLAND !? Tu es la fille de Hélios Irlzand le fondateur prodige de l'unité ? 

Elle me scruta quelques secondes sous le choc et c'est avec tout autant d'étonnement de ma part qu'un silence s'installa entre nous. Vu son jeune âge cela m'étonnait qu'elle ait entendu parler de mon père, mais c'est finalement avec un grand sourire que je lui répondis : 

 - Effectivement c'est bien moi ! 

 - Helenia Stanport ravie de te connaitre ! dit-t-elle dévoilant des fossettes sur ses joues à chaque fois qu'elle souriait. Je suis l'infirmière assistante du professeur Hermanst. Rentre !  ajouta t-elle en ouvrant grand la porte. 

Tout en arborant un grand sourire, elle me présenta avec beaucoup d'entrain les différentes salles ainsi que le personnel soignant composé d'une dizaine de personnes, dont l'homme que j'avais entraperçu tout à l'heure : Azel. 

Une certaine unité se dégagea immédiatement du petit groupe et je me sentis immédiatement à l'aise avec chacun d'eux. Après un petit temps d'adaptation, je me jetais alors dans le bain en assistant dès la matinée Azel dans toutes ses tâches. 

C'était un jeune professeur qui venait d'être diplômé. Son visage ne m'était pas inconnu d'ailleurs. J'avais eu l'occasion de le voir au cours de la cérémonie de la Consécration en septembre dernier. Retransmise sur dans tout le pays et mettant à l'honneur les étudiants les plus prometteurs du pays qui recevaient un prix d'excellence ainsi qu'un avenir assuré! Azel était de ceux-là. Il avait reçu le prix de médecine et c'est ses yeux vairons l'un bleu et l'autre noir qui m'avaient marqué. C'était un modèle pour moi, un objectif vers lequel je devais tendre. Et c'était donc avec beaucoup d'admiration que j'observais ses gestes instinctifs, précis. Il semblait rayonner dans tout ce qu'il entreprenait et c'était un pilier fiable et solide sur lequel les gens se reposaient ici. 

Malgré la pagaille et le travail débordant de toutes parts, il gérait avec brio chaque situation ne s'accordant que très peu de pauses et me donna des conseils à chaque nouveau patient. 

La salle d'attente ne désemplit pas une seule fois au cours de la matinée. C'était une masse grouillante de malheur se répandant à travers les couloirs qu'il fallait traiter avec méthode et efficacité.. 

 - J'espère que tu es suffisamment accrochée ! me dit Azel 

- Ici pas de place aux sentiments ni aux émotions ! Les patients sont plutôt instables et ont souvent de gros problèmes psychologiques. Comme celui-ci ! ajouta t-il en pointant un Monsieur d'une cinquantaine d'année bedonnant et qui semblait voir le diable aux quatre coins de la pièce. 

Il m'amena vers une pièce un peu à l'écart et ajouta : 

 - Les gens ici sont persuadés que l'Oxycaptor leur veut du mal. Que la société les espionne, les manipule et qu'ils sont devenus des pantins. La paranoïa leur fait voir la mort partout. Alors méfie-toi c'est un conseil ! Je préfère te prévenir dès le premier jour pour que tu ne sois pas étonnée. Ne t'attarde pas sur eux et leur situation. 

 Le regardant avec attention, j'étais un peu déboussolée m'attendant à tout sauf à ça. Et c'est avec attention que j'assimilais chaque mot sortant de sa bouche comme s'il valait de l'or. Etais-je assez forte ? Arriverais-je à mettre mon empathie de côté ? 

 - Bref, j'espère que tu auras les nerfs assez solides et il n'est pas rare qu'un dérapage arrive sans crier gare. 

 - Comment ça ? Répondis-je estomaquée.

Aucun son ne sortit de sa bouche, rien. Il pointa simplement son doigt en direction d'une porte fermée tout au fond du couloir. 

 - Je te laisse découvrir ça par toi-même ! me répondit t-il tout en s'éloignant. 

La peur m'envahit pendant quelques secondes. En m'approchant à pas lent, j'arrivai devant une porte métallique blanche où on pouvait lire distinctement en lettres capitales : 

SALLE D'ISOLEMENT N° 1

 Je me retournai vers Azel qui me fit signe d'utiliser mon badge pour déverrouiller la porte. Était-ce risqué ? Qu'y avait-il derrière cette porte blindée ultra sécurisée ?  

Airstronomy ( EN COURS D'EDITION SORTIE 2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant