9 - Entrevue avec le Professeure Arkiansas

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Dring ! Dring ! Dring !

Le bruit strident du réveil résonne dans la chambre et Arina tend le bras pour l'éteindre et je la vois se rendormir aussitôt. Moi, j'étais déjà réveillé et ce depuis longtemps.

Ce que j'ai bien dormi aux côtés d'Arina !...

Pendant une nuit, elle avait pris la place de ma mère. La place d'une présence chaude et réconfortante à mes côtés. Je me redresse en position assise sur le lit et remarque que le réveil indique sept heures trente. Je décide de me lever et d'aller me doucher.
J'avais pensé que, si je me décide à prendre ma douche le matin, il y aurait moins de monde, mais je me suis trompée : lourdement trompée ! Dès que j'arrive là-bas, je vois autant de monde que la nuit dernière.
Je pousse un profond soupir de lassitude et comme je vois qu'il y a beaucoup de filles qui patientent, je décide de commencer par me brosser les dents. Je suis en train de me rincer la bouche quand une main se pose sur mon épaule. Je me retourne, la bouche remplie d'eau et souris.

- Muz ! Comment ça va ? 

- Bien et toi ? dis-je en crachant et en m'essuyant la bouche à l'aide de ma serviette.

Antonio sourit. Il a un de ces sourires ! Dès que vous le voyez votre journée ne peut que bien se passer.

- Ouais cool. C'est juste que je n'ai pas beaucoup dormi.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Les gars qui dormaient dans le dortoir juste à côté du nôtre avaient décidé d'inviter d'autres mecs et d'autres filles des dortoirs et c'est parti en soirée et ils étaient vraiment bruyants !

- C'est bizarre parce que nous, nous n'avons rien entendu.

- Bizarre ! dit-il. Normalement, ça s'entendait jusqu'au dortoir des filles.

Je secoue négativement la tête et Antonio finit par hausser les épaules.

- Ils ont arrêté il y a deux heures je crois. Au total, je crois que j'aurai dormi à peine quatre heures.

- T'as essayé de prévenir le surveillant du couloir ?

- Ça n'aurait servi à rien de toute façon. me répond-il en haussant les épaules.

Il m'offre ensuite un grand sourire, me souhaite une bonne journée et s'en va ensuite dans les douches communes côté garçons. Je range ma brosse à dents dans ma trousse, je me retourne et tombe nez à nez sur une fille que je bouscule sans faire exprès.

- Pardon ! me suis-je excusée.

- Pas grave. dit-elle.

Je l'ai tout de suite reconnue : c'est la brune avec qui le « bel Apollon » traîne souvent.
Elle se dirige vers les lavabos et asperge son visage d'eau. Elle remet ses longs cheveux en place et commence à se ronger les ongles. Elle semble être... Impatiente peut-être ?

On dirait qu'elle attend quelqu'un....

Soudain, je vois son regard s'illuminer. Je me retourne et constate qu'au groupe de garçons vient de faire son apparition. Plusieurs sifflets ne tardent pas à résonner dans la pièce et, dans toute la flopée de ces nouveaux venus, un seul attire mon attention.

Arden....

Il est torse nu et porte un caleçon : je vois nettement la longue bande élastique noire de son sois-vêtement, et il a noué par-dessus, une serviette blanche.
Rien qu'à sa vue, le seul fait de le regarder, de le décrire à l'aide de mes yeux me procure des sensations étranges : je sens mon cœur qui se met à battre un peu plus fort contre ma poitrine, ma respiration qui se fait plus haletante et je sens me ventre se nouer.

Que m'arrive-t-il ?...

Je vois alors la fille que j'avais bousculée se jeter dans ses bras. Il l'attrape par la taille puis la porte en maintenant ses mains sous ses cuisses. Il lui chuchote quelque chose dans l'oreille qui la fait rire puis il l'embrasse dans le cou et ils s'en vont tous les deux dans les douches communes côté garçons.
Sans réellement m'en être aperçue, je me suis mise à serre le poing et à froncer les sourcils. Pourquoi ai-je réagi de cette manière, je l'ignore. Mais ce dont je suis sûre, c'est que je n'ai pas spécialement envie d'apprendre à faire leur connaissance. Que ce soit Arden ou bien la fille. Vu leur complicité, il est clair qu'ils vont de pairs tous les deux. Et de plus, si à tout hasard, nous venons à nous connaître, je ne la porterais pas dans mon cœur. Et cela, pour une raison que j'ignore. Pourtant, je sais très bien, que c'est bizarre de ma part de réagir et de penser de cette manière : nous ne nous connaissons pas et elle a bien le droit de faire ce qu'elle veut sans que je n'ai à y redire que ce soit. Je n'ai aucun droit de la juger après tout.
Une fille m'interpelle pour me prévenir qu'une cabine vient de se libérer juste sous mes yeux et que je peux donc y aller. Je la dévisage de haut en bas : elle aussi n'est vêtue que d'une serviette. Alors elle aussi, « Arden »l'emporterait si elle se jetait dans ses bras vêtue d'une simple serviette ?
Il m'a fallu plusieurs secondes avant d'arrêter de dévisager cette pauvre fille et d'arrêter de la mettre mal à l'aise. Je rentre enfin dans la cabine et referme la porte derrière moi. Je me déshabille, ouvre le robinet et je laisse l'eau quasi brûlante glisser sur ma peau.
Quand je reviens dans la chambre, je vois Arina, toujours endormie dans son lit. Profitant du fait qu'elle ne me voie pas, je m'habille en deux minutes éclairs et je me jette sur son lit :

- Debout ! C'est le matin ! Il faut se réveiller !

Destiny High, L'École pour Anges et Démons - Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant