Grossesse perturbée.

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-Mohammed Habibi, c'est vraiment bizarre que tu refuses de me dire ce qui te tracasse à ce point !

-Très bien ? Tu tiens vraiment à le savoir ?!

Son ton m'étonna, nous étions dans l'avion de la famille royale saoudienne en direction de Riyad. Notre court séjour à Londres étant fini.

-Oui, bien sûr que je veux savoir. Si cela a un rapport avec moi, avec une erreur que j'aurai pu avoir commis je tiens à le savoir !

-Je me demande ou tu as bien pu t'éclipser comme sa toute la journée, sans tes gardes du corps, et au faite bravo tu as réussi à les faire virer...

-Comment ça ? Tu les as renvoyés ?

-Oui, leurs travail est simple, te suivre partout et assurer ta protection... Bref passons, tu as disparu sans même me dire ou tu étais et laisse-moi te dire que je ne crois pas à ton histoire de vente privée. Tes yeux mentaient.

Je ne peux vraiment rien lui cacher. Nous venions de décoller et j'avais remarqué sur le trajet vers l'aéroport qu'il avait adopté un comportement curieux. Je me suis lever et m'assis sur le même fauteuil que lui, qui est vraiment petit mais je l'ai forcé à se tasser.

-Je comptais te le dire à la maison, mais bon puisque tu sembles insister...

-Qu'est ce qui se passe ? Dit le moi !

Je me mis bien face à son visage et assez près pour ne pas rater une miette de sa réaction.

-Mohammed... Je suis enceinte.

Je suis donc enceinte. Aujourd'hui je suis enceinte de douze semaines et mon ventre est beaucoup plus gros que pour la normale. Normal vous dirai je. J'attends des jumeaux.

-Ecoutes Shahrazade, je veux une seule chose, me dit Mohammed en arrangeant sa tenue, je veux que tu fasses le moins de chose possible. Alors pourquoi t'obstines-tu à faire exactement le contraire ? Etais tu obligée de porter de satané vase ?

Je laissais Mohammed s'exprimer, se plaindre, crier tandis que je l'observais depuis un fauteuil. Il était en train de piquer une crise à cause d'un vase en argent et en or que j'ai soulevé. Il était lourd, très lourd, pour cela il n'y avait pas de problème j'avais anticipé le poids. Par contre je ne savais que c'était glissant. Le résultat fut qu'il me glissa des mains, heurta mon ventre avant de finir sur le tapis. Et maintenant j'ai un vilain bleu sur le ventre et c'est ce qui choque le plus Mohammed.

-Shahrazade ! Tu m'écoutes ?!

Il s'était assis pour lacer ses chaussures et attendais clairement une réaction. Je me suis levée l'ai embrassé sur le front avant de lui murmurer doucement qu'il avait raison, mais qu'il n'y avait rien de grave. Je m'enfuis ensuite de la pièce vers le salon en larmes.

Je courus à travers tout le palais pour ne pas pleurer devant Mohammed, qui de toutes les façons ne comprendrait rien. J'entendis ses pas derrière moi. J'accélérais la cadence et dévala les escaliers à toute allure, mais il m'attrapa par le bras et me tira vers lui. Il me tira tellement fort que je ne pus même pas réagir. Il m'attira vers lui et me serra dans ses bras.

-Excuse-moi, pardonne-moi. Je suis inquiet, je n'arrive pas à me tranquilliser. Tu te rends compte que tu es tout ce que j'ai de plus important ?

Mes larmes redoublèrent sur son torse, il me caressa doucement les cheveux, encore et encore. Il ne me lâcha qu'au moment où mes larmes séchèrent entièrement, entre temps j'ai entendu plusieurs domestiques passer devant nous.

-« Ya nur aayouni inti, Ya habibat gualbi » me chuchota-t-il doucement à l'oreille.

Un silence pesa sur nous et nous apaisa.

Epouse du Prince TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant