Chapitre II . Parle.

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Un hurlement déchira l'air.

En arrachant le bout de tissu qui l'empêchait de parler, Hoseok avait rouvert la plaie infectée qui striait les lèvres de Jimin.

Le plus vieux s'était baissé, enlevant son talon de la joue meurtri et attrapant rageusement le tissu rugueux. Il fixa quelques instants la chair rosé devenue carmin du plus jeune. Il finit par lâcher, presque à mi-mots, une réplique des plus dérangeantes.

« Tu saignes. Ca fait ressortir tes lèvres. »

Il y eut un blanc de quelques millièmes de secondes. Mais ce fut comme une éternité.

« C'est magnifique. »

Les paroles aliénées donnèrent envie au roux de rendre le peu de matière qui se trouvait encore dans son estomac. C'était répugnant.

Au même moment, le chef de gang sortit un morceau de miroir brisé de sa poche déchiquetée et le plaça devant le visage de son amant, un sourire trop sincère aux lèvres.

« Tu ne trouves pas que j'ai raison Jiminie ? »

Ce dernier ne répondit pas aux mots provocateurs, se murant un peu plus dans son silence rassurant. Ses yeux, par contre, ne lâchait plus le fragment devant lui. Il crevait d'envie de prendre le morceau de verre et de le lancer contre le mur poreux de la pièce ; étais-ce vraiment son reflet sur ce miroir ? Il ressemblait à un mort-vivant, le teint pâle et les cernes creusés en plus.

« Tu ne réponds pas mon ange ? Tu ne veux pas que j'entende ta voix emplie de désespoir, prête à se briser, à se décomposer au moindre souffle ? Aller, fais moi plaisir ... »

En prononçant ceci, Hoseok vint prendre la mâchoire de Jimin entre les doigts de sa main gauche. Caressant d'abord la ligne saillante, il marqua du bout de ses ongles la peau de lait d'où sortit de nouveau le liquide carmin. La langue taquine du trafiquant vint lécher les gouttes de sang qui s'écoulaient dans le cou du plus jeune, arrachant un nouveau frisson de dégout à celui-ci. Remontant lentement son membre rosé, « JHope » finit par atteindre la bouche du roux, qui tentait tant bien que mal de ne pas laisser s'échapper une plainte. Ce serait une occasion rêvée pour son amant qui n'hésiterait pas à violer sa bouche.

« Aller, dis quelque chose ... »

Mais le policier resta de marbre, énervant quelque peu Hoseok qui perdait lentement mais sûrement son sang froid.

« Parle. »

Le meneur attrapa le morceau de miroir laissé à l'abandon par les deux jeunes hommes.

« Parle ou je vais commencer à regretter de ne pas t'avoir interrogé comme les autres. »

Le verre brisé vint effleurer le bras nu et meurtri de l'attaché. Devait-il parler ? Non. Il serait capable de lui couper la langue.

« Jimin. »

Le ton se faisait un peu plus menaçant encore. Mais le roux ne dit toujours rien, il devait lutter contre l'envie de crier son mal-être ; devant le manque de réaction, Hoseok vint planter le côté tranchant du miroir dans la chair tendre et pâle de l'avant bras de son vis-à-vis. Et cette fois, le policier ne put en rien empêcher l'ouverture de sa bouche qui s'étira pour laisser passer un hurlement déchirant, dernier appel à l'aide vers l'extérieur. Et de nouveaux les perles salées dévalaient la face malade du jeune homme.

« Enfin j'entends ta voix ... Il va falloir songer à m'obéir plus rapidement Jiminie, ou sinon j'utiliserai plus souvent la manière « forte ». »

Psychose _ h.minOù les histoires vivent. Découvrez maintenant