Je me réveillai dans une pièce qui ne semblait comporter aucune porte ni fenêtre. J'étais couchée, nue, dans un lit, sous des draps frais et branchée à plusieurs machines. Je remarquai aussi qu'une bande en cuir m'empêchait de me lever.
J'avais gagné les 61e, c'était bien réel. Mes parents, Felicity et Lux devaient être aux anges. Personnellement, je n'arrivais pas à ressentir le moindre soupçon joie. Pour survivre, j'avais tué quatre personnes, dont une ancienne alliée. Je détestais le Capitole pour m'avoir fait subir tout cela, je détestais mes parents pour m'avoir forcée à me porter volontaire et je détestais les Juges pour m'avoir presque fait perdre le bras.
Mon bras !
Je passai ma main sur mon épaule et réalisai qu'elle ne me faisait plus mal du tout. Un simple regard dans sa direction me permit de remarquer qu'elle ne saignait plus et que la peau s'était réparée, laissant une énorme cicatrice. On voyait trois lignes rosées où les dents du requin avaient pénétré dans mon épaule.
Je me mis à observer mon corps. On m'avait nettoyée, limé les ongles et enlevé toute blessure. Il ne restait que des petites cicatrices où j'avais été coupée par des branches ou durant un combat. Je me sentais étrange, comme une nouvelle personne. J'avais l'impression de ne plus avoir ma place dans un véritable lit et je trouvais la sensation d'être complètement propre bizarre après dix jours dans la nature.
Le mur coulissa à ma droite et un Muet entra en évitant mon regard. Il me donne un plateau de nourriture et me redressa en position assise à l'aide d'un bouton. J'aurais voulu lui demander quand j'allais pouvoir sortir, mais je savais qu'il ne pouvait pas parler et, de toute façon, on m'avait répété des milliers de fois qu'il ne fallait pas adresser la parole aux Muets, car ils étaient des traîtres au Capitole. Il sortit de la pièce et je me concentrai sur mon repas.
Le plateau comportait un bol de bouillon, de la compote de pommes et un verre d'eau. C'était assez petit, mais je n'avais pas très faim alors ça me suffisait.
Quand j'eus finis, j'attendis qu'on vienne chercher mon plateau, mais je sentis un liquide froid couler dans mes veines et je m'évanouis à nouveau.
La même chose arriva plusieurs fois. À chaque réveil, j'avais l'impression que mes cicatrices s'effaçaient de plus en plus, même si celle de mon épaule restait la plus visible. Je détestais ne pas savoir quel jour nous étions et j'haïssais encore plus devoir manger à chaque fois pour me rendormir ensuite.
Le jour où je me réveillai sans machines autour de moi et sans bande qui m'empêchait de me lever, je me retins de pousser un cri de joie. Je m'assis tout de suite et m'étirai en levant les bras au-dessus de ma tête. C'est à ce moment que je réalisai que ma cicatrice à l'épaule avait complètement disparu. J'avais la peau douce et sans le moindre défaut. Je n'avais plus les muscles douloureux et, quand je posai les pieds par terre et me levai, mes jambes étaient aussi fortes qu'avant mon entrée dans l'arène. Mon moment de joie fut gâché par la vue de la tenue qu'on avait placée pour moi au pied de mon lit.
C'était la même combinaison que j'avais portée dans l'arène. Celle dans laquelle j'avais tué quatre personnes, celle dans laquelle je m'étais fait piquer par un insecte mortel et celle dans laquelle je m'étais presque noyée. J'avais envie de détruire cette combinaison, mais je dus me mettre à l'évidence que je devais recevoir mon équipe comme cela.
À contrecœur, je l'enfilai et me plaçai devant le mur où j'avais vu le Muet entrer. Le pan du mur coulissa et je sortis aussitôt. J'entendis quelqu'un crier mon nom. Je fis tournai la tête vers la voix et vit que c'était Felicity qui m'avait appelée. Elle était dans une pièce au fond du couloir avec Frima, Hestia et Bliss. Quand je les aperçus, une sensation de joie et de soulagement me parcourut la poitrine. Je fus enfin capable de me satisfaire quelque peu de ma victoire. La vue d'une partie de l'équipe qui m'avait préparée aux Jeux me donnait l'impression de revoir de vieux amis. Ma mentor me souriait de toutes ses dents et je courus en sa direction et je me jetai dans ses bras, les larmes aux yeux.
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La Carrière [Hunger Games]
Fiksi PenggemarBlaze Gold avait 10 ans lorsqu'elle s'est fait recruter pour devenir ce qu'on appelle une « tribut de carrière ». Avec la pression de ses parents et de ses instructeurs, elle n'eut d'autre choix que de se prêter au jeu. À 17 ans, Blaze était devenu...