Mysterious A

Chapitre 3

Je ne répondis pas instantanément à la lettre de Taylor car je voulais profiter des autres plaisirs de la mort, de la liberté que j'avais des a présent.

J'ai eu envie de retourner dans ce qui auparavant, était mon chez moi et me sentir proche de mes parents.

Ma mère ne s'était pas remise de mon décès et, dans l'espoir d'apaiser ses peines, elle se rendait tous les soirs dans ma chambre, s'asseyait dans mon lit et relisait sans cesse la lettre que j'avais écrite mais,bien au contraire, ce geste répétitif ne faisait que lui faire du mal.

Lorsqu'elle finissait de la lire, son cœur se serrait, ses organes respiratoires se bouchaient, l'empêchant ainsi de respirer, puis elle suffoquait, pleurait toutes les larmes de son corps. À vrai dire, elle s'en voulait de ne pas avoir remarqué que je souffrais et, tout ce qu'elle voyait ou touchait lui rappelait ce fait.

La voir ainsi me fit mal au cœur et je me mis à regretter mon acte. Je n'avais pas réfléchi aux conséquences.
Alors, pour l'aider, je décidai d'écrire une lettre dans laquelle je lui expliquerai les différentes raisons qui m'ont poussée à agir ainsi.

Je m'empare d'un stylo, d'une feuille et me met à écrire de telle sorte qu'elle croit qu'il s'agit d'une lettre écrite le jour de mon suicide.

Chère maman,
Tu ne verras probablement pas cette lettre mais je tiens quand même à l'écrire. Sache que tu n'as pas à t'en vouloir de ne pas avoir vu que je souffrais, tu étais très occupée et je n'étais pas ouverte avec toi. Ne pense pas non plus que tu es la principale raison de mon suicide car tu ne l'es pas.

J'ai décidé de mettre fin à mes jours ce soir car je pense que ma place n'est pas dans ce monde. Bon nombre de personnes me le répétaient et peut-être avaient-ils raison ?
Au lycée, je me faisais harceler par une bande de garçons et les autres se moquaient de moi mais ce n'est pas grave.
Je veux dire, peut-être que c'est également de ma faute, si j'en avais parlé, le problème aurait été résolu. Je veux dire...je sais que tu auras du mal à survivre mais dis toi que dans l' au-delà, je veillerai sur toi nuits et jours et que je serai heureuse ; reste forte pour moi, pour papa, pour Nina, Jordan[...]

Les larmes coulaient le long de mon visage et j'avais du mal à achever ma lettre.

Pour toutes ces personnes qui t'aiment et que tu aimes, qui n'aimeraient pas te voir dans un mauvais état. Je sais que tu penseras que ce que je te demande est impossible mais essaie.
Maman, je t'aime et je t'aimerai toujours.
Anna.

Ma mère ne vit pas immédiatement ma lettre.

Un soir, elle décida de mettre de l'ordre dans ma chambre encore en désordre, cette chambre où personne n'osait rentrer depuis mon suicide et la vit. Elle stoppa toute activité, s'assit sur la chaise de bureau et se mit à la lire à voix haute, comme si elle voulait qu'une quelconque personne l'entende. Au fur et à mesure que sa lecture avançait, un sourire se dessinait sur son beau visage.

J'étais près d'elle, avec une seule envie qui était de la prendre dans mes bras mais je ne le pouvais pas, alors je me contentais de l'admirer.

Et qu'est-ce que c'était douloureux, elle me manquait, je ressentais comme un vide au fond de moi.

Pas ce vide que l'on ressent lorsqu'on perd contact avec quelqu'un. Non, c'est le genre de vide qu'on ressent lorsqu'on perd quelqu'un de très cher, ce vide qui fait que l'on se sent désemparé et je me sentais vide. Certes j'étais heureuse en n'étant plus vivante mais j'étais malheureuse de ne plus me savoir près d'elle.