Akira: Tome 2 : L'ombre du souvenir. ( Terminé)

Chapitre 23

Arian se réveilla en sursaut. Il était attaché à un mur par des chaînes qui lui entaillaient les poignets. Il avait un mal de crâne atroce. Une forte odeur de moisissure lui agressa les narines. Il observa la petite pièce dans laquelle il se trouvait. Une torche brûlait sur le mur à côté de la porte. Il était dans une cellule, ça ne faisait, aucun doute.

Comment il était arrivé jusqu'ici, il n'en avait pas la moindre idée ? Il se souvenait juste des derniers instants avant de disparaître.

L'image de sa femme tombant à genoux de chagrin, resterait gravée à jamais dans sa mémoire et le cri de désespoir qu'elle avait poussé ensuite, lui enserra le cœur. Il avait assisté à la scène, impuissant. Alors que visiblement, ses amis et sa famille ne le voyaient déjà plus. C'était sûrement voulu par cette garce qui l'avait arraché à sa tendre épouse. Où était-il et que lui réservait l'avenir ?

Un bruit l'incita à relever la tête.

—Bonjour.

La sœur d'Akira se tenait face à lui. Il ne l'avait pas entendue entrer, mais la connaissant, ce n'était pas étonnant. Il détourna le regard de ce visage ô combien familier.

—Il est plus que temps que je me présente, il me semble. Arian la fixa intensément. Je m'appelle Shaïmaë. Tu te demandes certainement où nous nous trouvons ; le savoir ne t'avancerait à rien. Nous sommes dans un lieu dont tu n'as jamais entendu parler et très très loin du Milyan.

—Tu comptes me laisser moisir ici ?

—Non pas du tout. Une petite nuit au frais ne pouvait te faire que le plus grand bien. Si tu es coopératif, tout se passera pour le mieux.

—Et sinon ?

—Tu meurs.

—Et bien qu'est-ce que tu attends alors ?

—Arian, voyons. Elle s'approcha de lui et lui caressa les cheveux. Ta femme s'est lancée à ta recherche, tu t'en doutes. Cette idiote ne te retrouvera jamais. Mais tu ne voudrais pas mettre ta vie en danger pour autant. Parce que, qui sait, elle pourrait réussir. Il y a une chance pour que tu la revoies un jour, juste quelques instants avant que je ne la tue ; mais ne serait-ce pas déjà une chose merveilleuse pour toi ?

Il n'était pas étonné qu'Akira se soit lancée dans cette folie, il aurait fait pareil à sa place. Mais Dieu sait quels dangers elle allait devoir affronter, pour peut-être ne jamais atteindre son but. Sa sœur allait certainement la traquer et attenter à sa vie.

Shaïmaë voulait qu'il soit docile ; et bien soit, il le serait, un temps tout du moins. Un jour, il s'évaderait, il s'en faisait la promesse.

Il fixa sa geôlière.

—Bon, mettons les choses au clair dès le départ, déclara-t-elle, impassible.Tu vas vivre avec moi et tu feras tout ce que je t'ordonne. Désobéis ou bien déçois-moi et tu le regretteras amèrement. Ne tente pas de t'évader. De toute façon, tu te rendras vite compte que c'est impossible. Quand tu t'adresses à moi, appelle-moi par mon prénom. Respecte mes règles et tu auras une certaine liberté. Tu es coincé ici que tu le veuilles ou non, alors à toi de voir si tu veux vivre bien ou pas.

—Qu'est-ce que tu sous-entends, quand tu dis que je dois vivre avec toi ?

—Rien, juste ce que ça veut dire. Tu prendras tes repas avec moi et le soir tu rentreras dormir chez nous.

—Tu rêves, si tu crois que je vais encore partager ta couche.

—Ce n'est pas ce que j'ai dit, tu auras ta propre chambre. Mais si l'envie t'en prend, ma chambre te sera toujours ouverte.