Akira: Tome 2 : L'ombre du souvenir. ( Terminé)

Chapitre 31

Devait-il ouvrir les yeux pour voir qui venait lui rendre une petite visite, mais en était-il seulement encore capable ? Cela devait faire une éternité qu'il était attaché par les poignets à un crochet au plafond. Ses pieds ne touchaient pas le sol et la douleur qui lui avait vrillé les épaules jusqu'à présent, s'en était allée pour faire place à une sorte d'état second presque apaisant.

—Arian ?

L'homme reconnut son nom et avec beaucoup d'efforts il parvint à relever la tête et à ouvrir les yeux.

—Akira, c'est toi ?

Il battit des paupières, sa vue était désagréablement trouble.

—Tu m'as déçue.

—Pardonne-moi, j'ai échoué. Je n'ai pas réussi à te rejoindre... je t'aime mon amour et je vais t'attendre dans l'autre monde...

—Tu ne vas pas mourir.

Arian sentit une main douce se poser sur sa poitrine meurtrie et une vague de chaleur apaisante parcourut tout son corps. Il se sentit tout de suite beaucoup mieux. Il releva à nouveau les yeux et vit clairement qui se tenait devant lui.

—Laisse-moi donc crever en paix !

Akira n'avait jamais été là.

—Pourquoi as-tu tenté de t'enfuir, je t'avais pourtant prévenu que c'était impossible ?

—Tu le sais très bien, alors laisse-moi maintenant.

Elle s'approcha et posa ses deux mains de part et d'autre du torse d'Arian. Les chaînes à ses poignets s'ouvrirent et tout son corps s'affaissa. Shaïmaë amortit un peu sa chute. Il était recroquevillé sur le sol et elle se pencha au-dessus de lui. Elle voulut poser à nouveau ses mains sur lui.

—Non, je préfère souffrir mille tourments, que de sentir encore tes mains sur moi ! Si je suis dans cet état, c'est entièrement de ta faute, alors ne fais pas comme si tu avais des remords !

—Comme tu voudras. Elle se recula légèrement.

—Qu'est-ce que tu veux, une promesse de ne jamais recommencer ? Tu peux rêver ma grande, je récidiverai à la moindre occasion.

—Je sais. Relève-toi.

Shaïmaë se redressa et attendit.

Arian grogna et ramena ses jambes sous lui. Il souffrait d'à peu près partout, mais il comptait bien se relever seul. Il se mit à genoux. Il respirait avec difficulté.

—Pourquoi tu ne t'es pas occupé de moi toi-même ? Tu aurais certainement été beaucoup plus imaginative que tes pseudo-bourreaux. Après ce que tu as subi toi-même, tu devrais être une experte. Toi aussi tu m'as déçu.

—Il n'est pas trop tard.

—Et bien qu'est-ce que tu attends ? Rends-moi service et achève-moi.

—Tu ne tiens donc plus à la vie ?

—Quelle vie ? Si vivre au gré de tes caprices est tout ce qui m'attend, je ne vois pas où en est l'intérêt.

—Tu ne souhaites donc pas revoir ta tendre épouse ?

Il releva la tête et fixa son interlocutrice, droit dans les yeux.

—Je ne la reverrai jamais, c'est bien ce que tu ne cesses de me répéter !

—Tu doutes donc d'elle ?

Arian parvint à se relever, mais ses jambes menaçaient de le trahir.