Chapitre 41

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La Reine de Galenna se dirigea vers la chaumière et Dallen lui emboîta le pas. Rob les attendait devant l'entrée et ils entrèrent tous les trois.

—Viens t'asseoir mon enfant.

Akira prit place face à l'inconnue à la peau blanche et à l'anatomie si étrange. Ses bras et ses jambes étaient disproportionnés par rapport au reste de son corps. En gros elle n'avait pas grand-chose d'humain.

—Tes compagnons vont bien ?

—Oui, merci... Akira croisa le regard de Dallen, il semblait perplexe. Qu'y a-t-il ?

—Tu comprends ce qu'elle dit ?

—Oui, pas toi ?

—Non, aucun de nous ne comprend cette langue étrange.

Akira ne s'était même pas rendue compte que la femme ne parlait plus le Galenien, mais une autre langue. Maintenant qu'elle y faisait attention, elle ne souvenait pas d'avoir un jour appris cette langue aux sonorités peu communes.

La femme sortit à nouveau son épée de sous le lit et invita Akira à dégainer la sienne. Elles posèrent les armes entre elles deux.

—Ces lames ont été forgées par mon peuple. Les Honaks. Tu n'as certainement jamais entendu parler de nous. Akira ne dit rien et attendit la suite. Mon peuple vit très loin au Nord, au-delà de l'océan. Je me suis exilée il y a plusieurs décennies et j'ai emporté deux de ces épées avec moi. L'une d'elle est désormais en ta possession. Ce sont des lames jumelles. Elles proviennent du même morceau de métal et elles sont en tous points identiques, mis à part leur poignée.

La femme commença à dérouler la bande de cuir sur la poignée de son arme et indiqua à Akira de faire pareil avec la sienne. Sous le cuir de l'épée d'Akira la poignée était blanche. Elle semblait taillée dans de la corne. Au toucher c'était très lisse, mais pas glissant pour autant. L'arme jumelle quant à elle avait une poignée noire, également taillée dans de la corne. Les gravures incrustées dans la poignée étaient spécifiques à chaque manche.

—Que veulent dire ces gravures ? demanda Akira.

—Elles sont dans un très vieux dialecte. Celle sur le manche de ton épée signifie : "Ce n'est pas la lame qui fait le guerrier, mais la main qui la manie." La femme se pencha sur la lame. Celle-ci indiqua-t-elle, en montrant la lame cette fois, veut dire : "Le vrai courage, c'est d'accepter la mort", et au dos : "L'art que tu apprends devient ce que tu en fais."
La femme prit l'autre arme.
Sur le manche de celle-ci, il est écrit : "Le cœur de mes ennemis est le fourreau de mon épée". Et sur la lame : "Plus de morts moins d'ennemis" et l'autre : "La mort ne fait peur qu'à ceux qui la redoutent".

Akira caressa du bout des doigts le manche de son arme.

—Parlez-moi de votre peuple.

—Je me nomme Lorkanna. Mon peuple vit dans le cœur d'un très ancien volcan. Nous en extrayons ce métal particulier aux propriétés remarquables.

—Dans quel but ? pas pour en faire commerce visiblement.

—Non en effet. Mon peuple vit reclus et son but premier, était de faire la guerre et de s'approprier des terres.

—Pourquoi, était ?

—Parce que bien des choses ont changé depuis. Je me suis exilée il y a une cinquantaine d'années, mais tout ce qui se passe chez moi, m'est connu.

—Comment ?

—C'est difficile à expliquer. Il y a douze ans, alors que mon peuple se préparait à l'invasion, tout à basculé et c'est ce qui nous a probablement sauvés, ainsi que des milliers d'autres vies.

Akira: Tome 2 : L'ombre du souvenir. ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant