chapitre 18

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(Chapitre corrigé et modifié le 17/12/2018)


Neymar


Ça fait maintenant deux semaines que Maya est revenue définitivement. Tout se passe bien sauf concernant ses shootings. Je lui ai dit que je serais son partenaire pour éviter des scènes de jalousie mais forcément elle ne peut pas toujours choisir.

Je la suis à chaque séance pour vérifier qu'elle ne se fasse pas draguer. Je suis un peu son garde du corps sauf que je suis bien trop léger pour faire ce métier.

Aujourd'hui on a rendez vous pour une échographie, celle des douze semaines qu'elle aurait du passer avant, mais comme elle ne savait pas qu'elle était enceinte bah voilà.

Je garde ma jalousie pour moi, j'évite de me prendre la tête avec elle étant donné notre histoire compliquée, pour l'instant tout reste fragile. Sans compter les hormones qui la travaillent. Elle peut passer du rire aux larmes en moins d'une minute, hier encore elle pleurait parce que ses chaussettes étaient dépareillées... j'ai eu du mal à me retenir de rire !

- T'es prête ? On va être en retard dépêches toi !

"Arrête de me presser comme ça bébé, je suis prête depuis un moment je dois juste enfiler mes chaussures. C'est toi que je regarde depuis une bonne quinzaine de minutes, te coiffant comme si tu allais à un défilé. Pire qu'une princesse haha !"

- JE NE SUIS PAS UNE PRINCESSE ! J'aime être beau c'est tout.

"Je suis mannequin et je passe moins de temps que toi devant le miroir mon cher..."

- T'es simplement jalouse de ma beauté, parce que tu n'es belle qu'en photo. Mais je t'aime quand même bébé.
Et c'est au moment je vois le visage qu'elle fait que je me rend compte de mon erreur. Elle se trouve déjà grosse mais là ça ne va pas aller en s'arrangeant.

"ok."

- Bébé... je suis désolé je voulais pas dire ça tu sais... Mais tu sais aussi que je déteste quand on se moque parce que j'aime prendre soin de moi. En plus c'est totalement faux tu es vraiment magnifique.

"La moche va attendre dans la voiture que la petite princesse qui passe son temps à se regarder dans le miroir daigne descendre."

- T'abuse quand même. Tu prends tout super mal, je veux bien que tes hormones te travaillent mais ça commence à me saouler. T'es trop susceptible.

"Mes hormones et moi allons parfaitement bien. Puis au moins si je vais voir ailleurs j'aurais une bonne excuse, tu sais, l'appétit sexuel. Celui que tu ne comble que très rarement ces derniers temps."

- Retires ce que tu viens de dire. Tout de suite.

"Oh je suis sincèrement désolée mais mes hormones murmurent à mon oreille que je ne devrait pas obéir."

Quelques minutes après j'entends la porte d'entrée claquer et la voiture partir en trombe. Bah bien je vais devoir la rejoindre, elle sera de mauvaise humeur et la tension dans la salle d'examen sera palpable. Je dois me calmer avant d'y aller sinon la situation va empirer.

Je sors donc 10 minutes après dans le but de trouver un bar tranquille, ce que je réussi à trouver assez simplement. Je commande un verre puis deux, et sans que je ne me rende compte de quoique ce soit, ça fait déjà quatre bonnes heures que je suis là. Je jette un oeil à mon portable et un frisson me parcourt. Ma fin est proche vu le nombre de messages et d'appels que j'ai reçu.

"Premier message reçu à 15h30"
Mais t'es où putain ? On passe dans 5 minutes dépêche toi crétin et oui je sais qu'en ce moment je suis infernale je suis désolée mais la grossesse c'est comme ça.

"Reçu à 15h50"
C'est une fille il semblerait mais c'est pas sur à 100%... j'espère qu'il ne t'ai rien arrivé, écoute bébé je suis vraiment désolée pour mon comportement s'il te plait rejoint moi vite je t'aime.

"Reçu à 16h32"
Monsieur Da silva Santos je suis infirmière à l'hôpital **** de Barcelone je vous contacte car votre amie à eu un accident. Elle s'est faite percuter sur un passage piéton. Son état est stable pour le moment mais nous avons besoin d'intervenir rapidement, elle est actuellement en préparation pour le bloc opératoire. Il semble qu'elle vous ait demandé à plusieurs reprises.
Merci de venir le plus rapidement possible.

"Reçu à 18h05"
Monsieur c'est encore l'infirmière en charge de votre amie. L'intervention s'est bien déroulée et son état est stable pour le moment, cependant je suis désolée de vous annoncer cela par téléphone mais-

"Reçu à 18h40"
Je te déteste tellement pour ne pas être là quand j'ai besoin de toi, mais j'aimerais tellement être dans tes bras, s'il te plait rejoint moi. Ne soit pas étendu quelque part, seul et inconscient je crois que je ne m'en remettrais jamais.

"Reçu à 19h30"
J'aurais dû faire attention, à cause de moi notre fille n'est plus là. Je suis tellement désolée... Mais où es-tu ?


Je ne prends pas le temps d'écouter les nombreux messages qui suivent et sors afin de prendre un taxi le plus rapidement possible. Elle a traversé ça toute seule et je n'ai vraiment aucune excuse pour ne pas avoir été là.
J'arrive rapidement sur place et après quelques minutes je suis renseigné sur le numéro de sa chambre et son état. Lorsque j'entre j'ai du mal à garder les yeux sur elle.

Elle dort, mais ses yeux sont gonflés. Elle a des hématomes un peu partout sur les bras et même sur le visage. Ma chérie, quand je pense à notre dispute tellement stupide de tout à l'heure, je remercie le ciel de l'avoir gardée en vie.

Je prend un siège et m'assois près de son lit en prenant soin de ne pas la réveiller. Je prend sa main et après l'avoir embrassé sur le front je lui caresse les cheveux en pleurant.

"Neymar..."

- Bébé je suis désolé, je t'aime tellement j'ai cru mourir quand j'ai su que tu avais eu un accident. Je suis désolé... tellement désolé.

"Mais où est ce que tu étais ? Je croyais qu'il t'était arrivé quelque chose, j'ai eu peur je te croyais seul et en train d'agoniser. Et je repensais à notre dispute puis j'ai traversé sans vérifier que le feu était rouge et... Je suis désolée"

- Je... je me suis endormi une fois que tu es partie je suis désolé mon amour. Je voulais me calmer pour ne pas envenimer les choses et je me suis allongé, quand je me suis réveillé j'ai tout de suite foncé à l'hôpital.

"C'était une fille. On allait avoir une fille"

- Ma chérie... je t'aime et je te promet de t'aider à surmonter ça et on essayera quand tu te sentira prête d'accord ? Après le mariage on essayera

"Pour le moment je veux juste aller mieux et tout oublier. Je sais que ce mariage est important à tes yeux mais je veux juste... Je veux..."
Ses larmes coulent à nouveau et je me sens tellement coupable et impuissant face à ça. J'aurais être là. Je l'embrasse doucement pour la rassurer et fixe mon regard au sien.

- Shhh amour ne t'inquiète pas. Le plus important est que tu te sentes mieux, le reste est secondaire. Je suis là je ne bouge pas, repose toi et detends toi bébé, ça va aller, on va réussir à traverser cette épreuve ensemble.
Je t'aime ma chérie

"Je t'aime aussi"

Elle ne résiste pas bien longtemps avant de s'endormir à nouveau et je ne peux que la regarder. Le traumatisme qu'elle vient de vivre va mettre du temps à guérir et il laissera sûrement quelques séquelles. La perte d'un enfant à naître est une épreuve douloureuse que je ne souhaite à personne. Et c'est d'autant plus difficile pour elle car elle a vu son petit coeur battre à l'intérieur de son corps.

Alors que je commence à fermer les yeux, le bip régulier se transforme en un bruit agaçant, et lorsque mon regard se pose sur la machine qui prend ses constantes, le tracé est plat.

Son coeur vient de s'arrêter.

je t'aime, mais ne le dis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant