Alone [bxb] (Terminé)

Chapitre 21

Pdv Bastien

Il est dans ce lit. Encore dans ce lit. Toujours dans ce lit.

Je ne le connais pas. Je ne lui ai parlé à peine quelques heures, mais j'ai l'impression de l'avoir toujours connu. De l'avoir depuis toujours réclamé à mes côtés.

Un instant. Un seul petit instant. C'est tout ce qui m'a fallu pour adopter ses prunelles océans et son rire qui résonnait doucement dans mes oreilles tel le gazouillis d'un oiseau au printemps. Et il ne fallut qu'une seconde, pour que ses jolies fossettes de bébé ne disparaissent de ma vue.

Comment ai-je pu croire que quelqu'un pourrait tenir à moi de toute façon ?..

Cela faisait 5 jours que j'attendais, assis sur la chaise à côté du lit d'hôpital, qu'il se réveille.

Cela faisait 5 jours que je ne dormais plus, ne fixant que ses paupières closes, attendant un quelconque mouvement.

Mais rien.

Même pas un cillement.

Il paraissait juste endormi, semblait si paisible...

Comme ça, à cet instant, tout semblait être loin de lui.

Il semblait être dans un autre monde, loin de tous les problèmes qui s'accrochaient à lui.

Il semblait être loin, très loin, du monde réel, de la réalité...

Et c'est à ce moment que je me rendis compte d'à quel point il avait raison.

Ses parents n'étaient pas là.

Ses parents n'étaient même pas passés voir leur fils.

C'est ironique.

Moi, un mec banal, qui ne lui avait parlé que quelques heures, restais avec lui tous les jours.

Tant dis que ses parents, ceux qui étaient censé l'aimer plus que tout, n'étaient même pas allé le voir un fois. Une minuscule, petite et insignifiante fois.

Même ma mère, la personne la plus irresponsable du monde, serait à mon chevet jours et soirs, faisant la pute la nuit. Mais au moins elle aurait été là.

Mes yeux se refermaient tout seuls, mais je luttais contre la fatigue. Mon ventre réclamait un quelconque aliment, mais je ne voulais point bouger de là. Je voulais, même si cela n'a aucun sens, être le premier qu'il verrait en se réveillant.

Et je voulais être éveillé quand cela arriverais.

Même s'il me rejetait, juste pouvoir voir ses magnifiques iris bleus profonds me contenterais.

Juste pouvoir voir qu'il va bien, qu'il n'est pas mort. Qu'il ne s'est pas tué.

Avant, je ne croyais pas au coup de foudre.

Maintenant, si...

Parce que je l'aime. J'aime ce garçon allongé sur ce lit d'hôpital, qui est dans le coma...

-Je t'aime, Ryan...