Vendredi, samedi et dimanche se sont écoulés à la vitesse d'un escargot. Durant ces trois jours, je n'ai vomi qu'une seule fois. Je suis aussi retournée au pont, juste pour m'asseoir à notre place (à Fiona et à moi) et pour réfléchir.
Papa et moi avons passé une journée entière ensemble, dehors, en ville. Juste nous deux. Un vrai moment père-fille. Ça nous a fait du bien, à tous les deux.
À chaque fois que papa essayait de dériver la conversation sur Louis, je la remettais dans la bonne direction. Je redoutais les questions du genre de : "Tu l'aimes ? Il t'aime ? Tu es sûre de ton choix ? Tu es sûre qu'il ne te nuira pas ? Vous vous protégez ?"Pas très agréable, comme je le disais.
~
Lundi, autour de quinze heures, j'ai entendu le bruit d'un moteur que l'on coupait devant la maison.
Je descends rapidement les escaliers et avant même qu'il ne puisse soner, j'ouvre la porte pour laisser apparaître Louis.
-Ça alors ! Tu as réussi à prédire ma venue, ou comment ça se passe ?
-Disons que le bruit de ta moto est reconnaissable.
Louis sourit légèrement.
-Je peux rentrer ? Il fait froid, dehors.
-Oui, bien sûr. Entre !
Cela me paraît étrange de voir Louis dans ma maison.
-Bonjour, Monsieur !
Papa, assis dans le canapé et plongé dans son journal, lâche un vague :
-Bonjour jeune homme.
Je fais visiter Louis. Ensuite, nous nous retrouvons dans ma chambre.
-Tu peux me parler de ce Zayn ? je lui demande.
-Si tu veux. Je te préviens, tu risques de t'ennuyer.
-Ne t'en fais pas. Je peux affronter une petite histoire.
Louis s'assied à côté de moi, sur mon lit.
-Zayn est notre pote depuis des années. Tout le monde l'aimait bien, c'était un gars super sociable. À nous cinq, on faisait les cinq cent coups dans le lycée.
-Désolée de t'interrompre, mais vous n'êtes pas tous dans la même classe, non ?
-Non, Harry est en cinquième secondaire, Niall, Liam et Zayn sont en sixième et j'ai fini le lycée l'an passé. Liam et Zayn était dans la même classe, mais après le clash, Liam a demandé à être avec Niall.
Bref. Malgré la différence d'âge, on s'est trouvé, heureusement d'ailleurs. Sans mes super meilleurs amis, je serais sans aucun doute perdu.
Le truc, c'est que si on était tellement soudé, c'était grâce à l'absence de filles. Un jour, Zayn s'est ramené avec une fille. Perrie, elle s'appelait. Ils étaient en couple. Je voyais qu'ils étaient éperdument amoureux l'un de l'autre, au point même à laisser tomber ses meilleurs potes pour une fille.
Zayn ne venait presque plus chez nous, on ne se parlait presque plus. Quand il était là, c'était plutôt gênant, parce que sa petite amie l'accompagnait partout où il allait. On a commencé à s'ignorer, et finalement à se détester. C'est là que Liam a changé de classe.
Vendredi, Zayn nous a demandé à tous les quatre de venir. Il nous a annoncé que sa petite amie chérie l'avait laissé tomber pour un boxer professionnel, quelque chose dans le genre. Il nous a demandé de le pardonner. On a attendu dimanche pour lui dire qu'il ne sera pardonné qu'une fois qu'il viendra de lui-même nous voir. Parce que Zayn nous a demandé à tous les quatre de venir le voir, il aurait pu faire l'effort de venir ici. C'est de ça qu'on parlait l'autre jour, avec les gars.C'est sans doute le plus long récit que Louis ne m'aie jamais dit. J'en reste sans voix. Puis, un détail de son histoire me revient en tête.
-C'est très convaincant, mais quand tu dis si vous êtes tant soudé, c'est grâce à l'absence de filles, et que-
-Je t'arrête immédiatement. Tu n'es pas comme elles. En plus, les gars t'apprécient, eux ici. Et puis, tu n'es en couple avec personne, du coup... Ben, c'est pas grave.
-Oh.
Je ne trouve rien d'autre à dire. Oh.
-Voilà... Tu ne t'es pas trop ennuyée ? me questionne Louis.
-Non, non, c'était plutôt intéressant.
-Oh. D'accord. Si tu le dis.
Un silence gênant s'installe. J'ai comme l'impression que Louis voudrais me dire quelque chose, mais qu'une chose l'en empêche.
-Louis, tout va bien ?
-Oui... Dis, Emelyne, tu me permets d'essayer quelque chose ?
-Ça dépend quoi...
-Fais-moi confiance.
Louis se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. D'abord choquée et ensuite émerveillée, je ferme les yeux et me laisse aller dans le baiser. Il embrasse tellement bien...
-Hé, toi ! Lâche ma fille !
Papa débarque soudainement, nous obligeant à nous séparer.
-Papa ! je m'exclame.
-Dehors ! Personne ne touche à ma fille ! s'emporte papa.
Il pousse littéralement Louis hors de la pièce, hors de la maison. Je reste sans voix.
Papa remonte après s'être assuré que Louis ait disparu en moto.-C'était quoi, ça ? s'énerve papa.
-Louis-
-Qui t'embrassait !
-Et alors ? En quoi cela te dérange-t-il ?
-Personne ne touche à ma fille ! Pas sans ma permission !
-Papa !
Je suis vraiment énervée, maintenant.
-Papa, il m'a juste embrassé, rien de plus ! Ce n'était qu'un simple baiser ! Tu n'avais pas le droit d'entrer !
-Je voulais juste te protéger...
-Je sais, papa. Mais s'il te plaît, laisse-moi faire mes propres choix...
-Comme tu le souhaites. Mais sache que je ne veux que ta santé et bonne humeur. Ce garçon brisera ton coeur, plus rapidement que tu ne le penses. Évite de le revoir.
Sur ces mots décourageant, papa quitte ma chambre. Je me laisse tomber sur mon lit, essayant de me souvenir du baiser.
Cette sensation était juste merveilleuse... Louis embrasse tellement bien ! Et je ne vois pas de quoi papa parlait quand il disait qu'il allait bientôt briser mon coeur. En plus, rien n'est officiel... Pour le même prix, ce baiser ne signifiait rien.
Non, Emelyne, arrête de penser comme ça. Ce baiser avait une signification plus profonde. Il était intense, et tellement agréable. Il signifiait vraiment quelque chose.
Mais maintenant, j'ai comme l'impression que Louis a baissé dans l'estime de papa. "Évite de le revoir." J'ai comme l'idée que quelque chose m'échappe...
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Stay, Please ? ||TERMINÉ||
FanfictionEmelyne est une adolescente anorexique et dépressive. En quelques années, elle a vu sa meilleure amie et sa mère mourir. Son père désespéré, ne sait plus quoi faire pour rendre le sourire à sa fille unique. Mais il connaît peut-être la solution...