[48] Terreur Estivale

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Voici un court texte, une nouvelle si vous préférez, que j'avais rédigée l'été dernier, inspirée par les évènements.
J'espère qu'elle vous divertira !

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-Allez ! hurla ma jeune sœur, tout en tirant sur le bas de ma robe.

Je n'aurais jamais pu imaginer qu'un si petit être puisse pousser un cri de la sorte, si strident. Toutefois, cela ne parvint pas à me convaincre et je balancai la tête en signe d'hésitation, sans toutefois la quitter du regard, désireuse qu'elle me supplie une enième fois. J'adorais me faire désirer, la voir se démener de la sorte, pour m'arracher une information m'amusait.

-Raconte-nous ! insista l'autre, d'une voix plus posée, mais qui laissait transparaître une excitation hardemment dissimulée.

J'esquissai alors un sourire devant ces petits bouts de femmes en quête de distraction, par cette longue après-midi estivale, et consentis finalement à me laisser tomber dans l'herbe.

Celles-ci, après avoir échangé un regard victorieux, firent de même.

-Voulez-vous vraiment que je vous conte ma rencontre avec la plus horrible créature que la terre ai portée ? demandai-je alors en adoptant un air réellement terrifié.

-Oui ! s'écrièrent en chœur les fillettes, qui semblaient se réjouir de cet avertissement.

-Je vous aurai prévenues, conclus-je alors avant d'entamer mon récit.

Je fis appel à tous mes souvenirs relatifs à cet évènement. Aussitôt, un poids se matérialisa à l'intérieur même de mon estomac et la sueur gagna mes mains, serrées fermement l'une contre l'autre.
Décidément, je n'avais besoin d'aucun artifice pour amplifier encore ma terreur. Celle-ci était bien réelle, tout comme le monstre, dont je m'apprêtais à relater l'histoire à mes deux jeunes sœurs.

Mais quelle inconsciente je faisais !

-C'était une journée comme celle-ci, commençai-je, alors que d'opaques nuages avançaient dans notre direction. Le soleil était au zénith et la chaleur m'avait arrachée à mon enfermement et poussée à mettre le nez dehors.
Un livre dans la main, je m'allongai distraitement sur le bain de soleil et laissai la vitamine C et cette chaleur réconfortante s'infiltrer dans tous mes pores.
Sur le moment, je n'avais pas réalisé que je glissais lentement vers l'inconscience.

Les filles retenaient leur souffle, attendant la suite de mon périple.
Quant à moi, je tentais de garder un rythme cardiaque régulier et relativement calme.

-Ce n'est que lorsque je sentis une force s'exercer sur mon ventre que je réalisai mon erreur. Un sursaut de peur rompit le contact entre le monstre et moi. Alors que je me retrouvais debout sur le bain de soleil, le souffle coupé, mes yeux cherchaient déspérément la source de ce désagrément. Toutefois, ils n'eurent pas à le faire longtemps.
Celui-ci était si impressionant, si... terrifiant.

Le soleil avait disparu.

-Ses grands yeux noirs se posèrent sur moi. Ma propre peur se reflétait dans ses pupilles. En l'espace d'une seconde, je vis ma vie défiler devant mes yeux. Je n'avais aucune échappatoire, cet immonde monstre m'aurait rattrapé bien avant que je n'ai eu le temps d'esquisser un pas. Je fermai les yeux, la peur au ventre, attendant le coup fatal, et sachant pertinament que son corps jaune et noir serait la dernière chose que je n'aurai jamais perçu...

-Arrête Alix ! cria ma mère depuis la fenêtre de la cuisine. C'était juste une guêpe !

Rantbook d'une fille avec des rondeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant