Chapitre 13

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-Connard.. Connard.. Connard..., je murmure pour la vingtième fois depuis une demi-heure.

Je ne cesse de me mordre et me remordre la lèvre inférieur. Ce connard est en retard. C'est bien un truc de riche ça. Enfin non, pas vraiment... Mais quand même, quand on a une limousine avec chauffeur à disposition on ne peut pas se permettre de faire attendre un rendez-vous.

Hier, quand je l'ai appelé et que je lui ai dit que je devais parler de quelque chose d'important, il semblait fatigué et énervé, puis m'a proposé de se voir demain, matin, à 8 heures et demi au June coffee, un petit café tout simple pas loin de chez moi. J'étais surprise d'y trouver une ambiance chaleureuse et minimaliste. Enfin, ça fait bientôt 30 minutes que j'attends, je ne cesse de zyeuter sur l'horloge murale qui indique 9:57.
C'est la deuxième fois qu'il est en retard, ce gars ne connaît donc vraiment pas la ponctualité.

J'ai hésité, à plusieurs reprises, à l'appeler. Mais je ne veux pas paraître insistante, déjà que je suis celle qui va lui demander un service. Oh mon Dieu, plus j'y pense et plus je me dis que c'est une mauvaise idée. Une très mauvaise idée.

Entre Regina et Jamey, la pire personne pouvant se moquer de moi est probablement Jamey, mais lui je ne serai pas contrainte de le voir toute ma vie en tant que belle-soeur. Alors bon, le choix est vite fait. Je m'amuse encore une fois à examiner le café et lorsque un serveur, plutôt mignon du nom de Nathan passe à côté de moi, je lui demande un cappuccino et un donut. C'est le deuxième cappuccino que je prends. Je joue avec les pailles en zig-zag sur la table et décide presque de partir.

Peut être que, tout simplement, Jamey Wills est un connard et un prétentieux salopard qui m'a posé un lapin ? Ca n'aurait rien d'étonnant après tout.

Je m'apprête à partir, énervée et bien décidée à annuler ma commande afin de rentrer chez moi lorsqu'apparaît, subitement et comme par magie Jamey Wills. Habillé très simplement, il porte dans ses mains un plateau sur lequel est posée ma commande. Fois trois. Trois donuts sont posés. Je fronce les sourcils et me rassoit. Très vite, mes yeux oublient le magnifique plateau pour se concentrer sur la carrure et la tenue de Jamey Wills. Pourquoi les connards sont ils toujours beaux ? C'est horrible.

Il porte un tee-shir blanc, mettant en avant son teint légèrement nacrée et un torse bien bâti, un jean noir, une simple et legère veste bleue marine. Une tenue très simple, qui pourtant l'embelli tellement. Ses cheveux sont encore mouillés et, pour changer, il n'a aucune cerne.

Cependant, je ne le laisse s'apercevoir de rien et fronce les sourcils. Je suis celle qui a quelque chose à demander mais je ne compte pas non plus le laisser croire que je suis une fille stupide.

-Salut, ça va ? Il demande en s'asseyant face à moi.

Je plisse les yeux et les cligne plusieurs fois, complètement abasourdie. C'est tout ?

-Décidément, tu ne connais pas la politesse. Tu es en retard, c'est la deuxième fois.

-C'est vrai, j'étais sous la douche et n'ai pas vu le temps passer. Enfin bref, pardon, contente ?

Je ferme les yeux, prends une grande inspiration et me pince l'arête du nez.

Dis donc, ça commence bien. Je sais que je n'ai pas à le contrarier, après tout je suis celle qui a quelque chose à demander. Mais non. Plus fort que moi. Impossible, je n'y arrive pas. Au fond de moi, c'est comme l'histoire avec les commandes de fleurs. Je voulais le revoir et le faire venir à moi pour pouvoir m'énerver sur lui. Je n'aime pas avoir des petits soucis qui me taraudent l'esprit. Obligée de soulager ma conscience. Tant pis si Regina se moque de moi et prend cet air hautain toute ma vie.

Accident d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant