Chapitre 14

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Je suis maladroitement assise sur la confortable banquette arrière de la voiture de Jamey Wills. Il voulait que je m'assois à côté de lui mais j'ai décliné, prétextant que je voulais pouvoir m'allonger un peu. La vérité est complètement différente.

Je suis simplement et atrocement gênée depuis sa déclaration. Enfin, peut-on dire que c'était une déclaration ? C'était.. Comme une demande, qui semblait sincère qui plus est, plus comme une supplication je dirai même. C'était.. Plaisant, romantique et juste.. Étrange.

Oui, c'est ça. Étrange. Et aussi imprévisible.

Comme Jamey je dirai..

J'ai l'impression que mes joues ne vont jamais décolorer. Je suis ridicule. Rien de nouveau vous me direz. Je suis ridiculement gênée mais heureuse. C'est idiot, niais et naïf mais, j'ai l'impression quelque part que ça pourrait marcher. Aller savoir ce qui me prends. J'ai toujours les mêmes appréhensions qu'au début, et toujours une sorte de dégoût envers le caractère et la personnalité de Jamey. Mais je me dis que, peut être, je pourrai trouver quelqu'un de bien derrière cette façade. Je pourrai peut être, doucement et prudemment, apprendre à connaître l'homme derrière la bête, le prince je dirai même.

Amara dirait que Disney m'est monté à la tête. Je ne me priverai pas de la contredire, sans pour autant être d'accord avec elle.

Honnêtement ? J'ai beau être la femme la plus déterminée au monde, je suis comme toutes les autres. Je veux connaître Jamey. Il croit peut-être que ce n'est pas le caq, et tant mieux, qu'il ne me prenne pas pour n'importe qui, mais c'est plus fort que moi.

Cet homme m'attire. Pas dans le sens charnel ni passionnel. Mais dans le sens où je veux le connaître parfaitement.

Je suis carrément flippante.

Je parle comme une obsédée psychopathe non ?

Je me mords la lèvre inférieure et joue avec mes doigts avant de lever les yeux vers le rétroviseur. J'y vois un regard sérieux, dirigé vers la route. Ca commence à être une habitude, me faire accompagner ou ramener à la maison par Jamey. Où sont passées mes bonnes manies de femme indépendante ?

Tandis que je me pose des questions sur le, "comment suis je devenue aussi attirée par ce prétentieux salopard", Jamey dévie son regard lui aussi vers le rétroviseur et m'observe. Il m'observe l'observer.

- Il y'a un problème ?, je demande l'air de rien. Essayant de me calmer mentalement, afin de ne pas faire apparaître l'afflux sanguin de mon visage.

- Non non, il répond avant d'allumer la radio.

Une musique de Taylor Swift vient briser le silence s'étant installer. J'hésite quelques minutes à chanter ces paroles que je connais par coeur puis me décide, au moment où je vois que Jamey s'apprête à changer de station.

Je sais que je chante plus ou moins bien, on m'a quelques fois complimenté. Rien d'extraordinaire ceci dit. Mais je me fiche de savoir bien chanter ou non. Je préfère m'amuser à crier sur cette chanson où Taylor Swift se vante d'avoir un si bon style au côté de celui au regard de James Dean.

Ca semble amuser Jamey. Jamey, James Dean. Je rapproche ma tête de son siège. Elle est presque collée entre les deux de devant. Je le regarde, arque un sourcil et l'examine. Il se retourne alors vers moi et me scrute attentivement lui aussi.

Après quelques secondes, je prends enfin la parole, enlevant tout le semblant de charme qui se dégageait de la situation : -Tu ressembles, un tout petit peu, à James Dean.

-J'ai les yeux verts, les siens sont bleus.

-Hmm. Je préfère les yeux verts. Les yeux bleus c'est beau, mais c'est devenu trop "parfait". Le vert c'est plus mystérieux, plus naturel et sauvage.

Accident d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant