Chapitre 7 : Tout va bien 2

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Nothing arrived - Villagers

Allongée dans l'herbe humide, un bouchon en plastique dans les mains, je regarde le ciel. Je regarde  l'infinité de ce ciel noir, profond, rempli de petites tâches lumineuse. Je tripote nerveusement le bouchon dans mes mains pour évacuer l'angoisse. Je viens de faire une nouvelle erreur. Je me sens sale, j'ai l'impression d'être victime d'une fille que je ne connais pas mais qui pourtant est bien moi. Pourquoi ai-je gâché une amitié pareil en couchant avec lui ? Pourquoi ? Je sens la rage monter en moi, comme si la tristesse enfilait un nouveau masque pour sortir de moi. Comme si la colère était un laissé passé. La musique derrière moi ne semble même plus m'atteindre, plus rien ne m'atteint. L'alcool s'est totalement évaporé lorsque je suis sortie de la chambre. Peut-être aurait-il du s'évaporer avant.

 Et inconsciemment je me met à parler a mon père.

-   Oui, pour la énième fois, je vais te parler. Pour la énième fois, tu ne vas pas me répondre. Pour la énième fois je vais me sentir seule. Pour la énième fois je vais me sentir abandonnée. Comment ai-je pu faire ça Papa ? Tu te le demandes ? Je me sens tellement seule, je me sens tellement laisser pour compte ! Pourquoi es-tu parti si vite ? Pourquoi tu n'étais plus là pour mon anniversaire ? Pourquoi tu n'étais plus la pour me disputer quand j'avais des mauvaises notes ? Pourquoi n'es tu pas la, tu aurais pu m'empêcher de briser une énième chose, un énième bonheur. Après toi, après maman, après Edward, qui vais je briser ? Qui vais je décevoir ? 

Sans m'en rendre compte, j'étais redressée, en larmes. Complètement  à la ramasse, la tête tournant à cause de ma soirée. L'effort que me demandait ces larmes était inouïs, tellement j'avais usé de ça auparavant. Je grelottais en même temps, malgré le pull que j'avais pris au hasard sur un canapé. J'étais complètement terrorisée, prête à appeler Luka, comme s'il allait changer quelque chose.

Tu es plus forte que ça, tu le sais.

- Papa ? Papa ?

Je criais tellement fort. Je voulais tellement qu'il réponde encore dans ma tête.
Mais plus rien. Plus de voix.

- Tu n'es qu'un lâche , je murmure.

Je me rassois et passe le devant du col du pull sur mon nez, comme pour me créer une bulle. Un parfum de vanille et de lessive vint tout de suite m'apaiser. Cette odeur est tellement agréable. La vitre s'ouvrit et un visage apparu.
Louis.
Je sursaute puis fais la fille naturelle en espérant qu'il n'ai pas entendu mon monologue.

- C'est mon pull ? Je le cherche depuis 30 minutes putain ! Tu peux pas... Ambre ?? Dit il étonné en prenant conscience de qui je suis. 

-  Oui.. Desolé, j'avais peur d'attraper froid et j'ai trouvé le pull sur un canapé, dis je en butant sur chaque mots, puis j'essuie une larme et continue. Mais tiens reprends le, dis je en commençant à l'enlever.

-   Non ! Non, non garde le. Désolé d'avoir crié, j'y tiens juste beaucoup.

Je ne réponds pas et essaye de cacher mes yeux bouffis du mieux que je peux. En vain.

-   Tu pleures ? M'interroge t'il en se rapprochant aussitôt.

- Non, non dis je en reculant. Je vais bien, c'est le.. Le froid. C'est prenant à cette heure. 

C'est très étrange de se retrouver comme ça, en tête à tête avec quelqu'un que l'on a connu par un accident hasardeux. Mais au final, je ne savais pas réellement qui il était. 

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant