Chapitre 10 : Flash black

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Assise sur les marches de mon perron, je regarde le soleil se lever. Il est 7h30. Samedi. Je n'ai pas réussi à faire une grasse matinée, troublée par Louis, Edward, Luka, ma vie en générale. Je ne sais pas ce que j'ai avec la gente masculine mais je semble les attirer d'une bonne ou d'une mauvaise manière.

Une lumière dorée commence à émerger de derrière la première rangée de maison. Comme des lingots d'or sagement alignés, un silence endormi régnant dans chacune d'elles. Quelque voitures passent de temps à autre, des hommes en costard sérieux conduisent. Aller travailler, même un samedi, ça me déprime rien que d'y songer.

Que doivent t'ils penser ? Encore une journée de moins, surement, alors que c'est justement une journée de plus. Une journée de moins, à travailler grisement dans un endroit qu'ils n'aiment sûrement pas, avec un salaire sûrement déplorable, et un boss sûrement exécrable. Une journée de moins à ne pas profiter, alors que d'autres sont réellement priver de cette chance la. Inconsciemment, je suis prise d'une haine pas vraiment raisonnée pour ses hommes. Alors que je serre les points, Luka apparaît calmement alors qu'un voiture passe, avec un nouvel homme au teint livide a l'intérieur.
Ma peur me fait subir l'ascenseur émotionnel, j'ai l'impression qu'il va se faire écraser, puis quand le coupé le traverse sans aucune difficulté, je soupire en me rappelant.

- Mademoiselle philosophe dès le matin ? Me lance t'il en s'avançant vers moi, avec une démarche nonchalante.

De la buée sort de sa bouche rougie à cause du froid, ses cheveux noirs sont toujours en batailles et ses yeux bleus un peu plus foncé que d'habitude. Il porte un sweat gris clair, un jean noir, ainsi que des chaussures de la même couleur.

- Disons que "mademoiselle" aimerait plutôt dormir mais oui, "mademoiselle" philosophe.

- Tu sais que ruminer ce qui s'est passé avec Edward ne t'aidera pas pour ton fameux sommeil.

- Je lui ai envoyé un message pourtant. J'aimerais tellement qu'on s'explique, je veux dire, oui j'ai été une pure idiote. Oui. Mais il reste mon meilleur ami, et à la base, je faisais ça pour moins le faire souffrir.

- Résultat il a le cœur en miette, dit il d'un ton fataliste.

Il s'est maintenant assis à côté de moi, j'en profite pour lui donner un coup de coude qui, désespérément, part dans le vent, c'est le cas de le dire.

- Cœur brisé ou pas, c'est moi qui vais finir en miette si tu ne m'aides pas sur ce coup la.

- Chérie, je ne peux pas changer ce qu'il pense sur toi, ni même faire que rien de tout ça ne ce soit passer. C'est inéluctable, la vie est inéluctable.

Je fais passer ma lèvre inférieure en haut en guise de mécontentement.

- Il t'a répondu ?

Je fais non de la tête.

- D'ailleurs, le Don Juan d'hier soir a bien abusé avec son cadeau a 800 balles...

Je le regarde surprise et rigole.

- Tiens, Monsieur Luka peut se permettre de juger maintenant ? Je trouve que c'était la moindre des choses. Et puis il a de l argent. Tout ce qui n'est pas donné est perdu tu sais, c'est mère Térésa elle même qui l'a dit.

- Depuis quand tu cites du mère Térésa ?

- Depuis que je suis une sainte.

- Laisse moi rire.

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant