-T'es complètement barjo! s'exclama ma meilleure amie, complètement indignée.
Elle se leva, et commença à faire les 100 pas devant nous. Je me levais aussi, incapable de rester assise pour mener ce débat.
-Bah quoi? On est venue en voiture parce qu'on est des fainéantes, alors qu'on à peine 15 minutes de marche, maximum 20! argumentai-je en levant les bras en l'air.
-Il peut se passer n'importe quoi pendant ces 20 minutes!
Une main attrapa mon bras et exerça une légère pression dessus. En baissant les yeux, j'aperçus Mike, assis par terre, qui tenta de me raisonner:
-Elle a raison, c'est pas du tout prudent. Je sais que tu veux rentrer chez toi au plus vite, nous aussi on en a envie, mais il ne faut pas tenter n'importe quoi pour autant.
La voix douce qu'il employa pour me calmer ne fit que m'énerver d'autant plus.
-Ça fait au moins 20 minutes qu'il ne neige plus, et 10 que les autres sont partis! Cet homme qui habite à 5 minutes d'ici est déjà rentré chez lui pendant que nous, on est encore là à en débattre!
Voyant que je n'arrivais pas à les persuader, j'ajoutai:
-Il faut qu'on saisisse l'opportunité.
Robin, qui n'avait pas pipé un mot jusque là, approuva par un simple hochement de tête ce que je venais de dire.
-Mec, c'est la fatigue qui te fais parler ou quoi? s'indigna Mike en le dévisageant.
-Surement, mais si elle veut partir, je la suivrais. Je crèverais pas dans ce cinéma ce soir, répondit Robin en haussant les épaules d'un air las.
Je sautais en signe de victoire:
-C'est décidé!
Je m'abaissais pour récupérer mon manteau, tandis que Victorine s'épouvantait:
-Mais enfin Léni! On joue pas à un jeu là, c'est de notre vie dont il s'agit! Tu peux pas sortir comme ça et espérer rentré saine et sauve!
-Si, je le peux! Et tu me remercieras quand tu seras bien au chaud dans ton lit.
J'enfilai mon manteau et enroulai de la meilleure façon possible mon écharpe autour de mon cou, pour empêcher un maximum le froid de passer.
-Il n'y avait pas une machine à café quelque part? demandai-je subitement.
Victorine et Mike me regardèrent complètement dépité, tandis que Robin m'indiquait où elle se trouvait.
-Je vais aller me réchauffer le sang avant de partir, expliquai-je, toute enthousiaste à l'idée de rentrer chez moi.
Robin se leva d'un bond, et commenta:
-Pas con comme idée! Je vais même venir avec toi.
On laissa nos 2 amis là, et on partis en direction de cette fameuse machine à café, lampe de torche en main.
-T'es sur qu'elle est par là au moins? demandai-je en manque de confiance total.
-Tiens, elle est là justement. Tu pourrais au moins faire semblant d'avoir foi en moi.
Je ris doucement et orientai la lumière vers la machine. Elle proposait également des chocolats chaud, et heureusement, car en réalité, j'avais horreur du café.
Je plaçais un gobelet et appuyai sur le bouton:
-Tu crois qu'il est bien placé? demandai-je à Robin. C'est pas facile de tenir la lampe et de s'occuper de ça, tu pourrais m'aider quand même.
-Recules-toi.
Il me poussa légèrement et attrapa le gobelet au même moment où la machine se mit en route. Je vis MON café coulait sur ses doigts, et me hâtais de le faire reculer. Elle s'arrêta au bout de quelques secondes, et à l'aide de la lumière, je pus observer les dégâts.
-J'ai perdu un tiers de mon café! Si je meurs de froid ce sera à cause de ce un tiers perdu, et donc à cause de toi, et donc tu l'auras sur la conscience!
-Tu t'emballes toujours trop vite toi... dit-il en préparant le sien calmement.
Je souris face à la pertinence de sa remarque et attendis qu'il eut fini avant de reprendre la direction du hall d'entrée.
-Tu veux vraiment y aller? me demanda Robin.
-Je pensais que tu étais de mon coté, répondis-je en le regardant, un peu surprise.
Il passa la main dans ses cheveux (un tic commun aux garçons comme aux filles à ce que je vois):
-C'est pas la décision la plus sage, mais personnellement, je te suivrais. Et pas parce que je t'apprécie, va pas t'imaginer des trucs, ajouta t-il d'un air complice.
Je le bousculais gentiment de l'épaule et il me retourna le geste, me faisant légèrement vaciller. Bon ok, beaucoup vaciller.
Victorine et Mike n'avaient pas bougé d'un millimètre quand on revint. Robin se prépara aussi, sous l'œil inquiet de ma meilleure amie.
-Allez Mike, fais pas ta chochotte, s'exclama Robin en lui tendant la main pour l'aider à se lever.
-Rien à voir avec ça. Vous êtes cons et fous c'est tout.
-Tu sais comment parler aux femmes toi, dis-je à l'intention de Mike.
Il me répondit par un sourire à moitié ironique, mais finit par se lever, à la plus grande irritation de Vic:
-Quoi? Mais tu vas pas y aller aussi? Je pensais que t'étais raisonnable!
-Désolée ma grande, mais ces deux-là ne survivront jamais sans moi, se complimenta t-il en me regardant droit dans les yeux de son regard rieur.
Je détournais le regard et avançais vers la sortie, en pensant à ce qui nous attendra dehors. Robin et Mike vinrent me rejoindre, suivis par une Victorine qui traînait les pieds.
-T'as remis ces chaussures de la souffrance, la plaignais-je en les fixant.
-Tu veux peut-être que j'y aille à pied nus et que je crève dans moins de 10 mètres? rétorqua t-elle avec mauvaise humeur.
Elle n'appréciait apparemment pas du tout l'idée de devoir sortir. Mais comme je l'ai déjà dis, elle me remerciera quand elle sera au chaud sous une couette.
Les portes automatiques s'ouvrirent, et on posa les pieds dehors, qui s'enfoncèrent aussitôt dans la neige. Il ne neigeait plus, mais il faisait très, très froid, et cela se ressentait d'autant plus avec le vent qui transperçais nos vêtements.
-J'espère que tu regretteras de m'avoir fais bougé les fesses, maugréa t-elle en s'agrippant au bras de Robin pour marcher.
VOUS LISEZ
Blizzard
Mystery / Thriller"Ce n'était pas croyable. C'était tout simplement irréel, cela semblait tout droit sorti d'une scène de film apocalyptique. J'avais bien compris grâce à la météo que l'hiver serait rude à Philadelphie, mais je ne m'attendais pas à ça. Je ne m'attend...