Chapitre 11

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Le vent n'allait pas fort, mais il était glacial, il transperçait mes vêtements et me faisait l'effet d'aiguilles qui transperçaient ma peau. 

-T'es vraiment folle, j'en reviens pas de t'avoir suivi la-dedans! s'exclama Victorine derrière moi. 

Elle marchait avec une extrême lenteur, s'accrochant avec précaution au bras de Robin. On avait même pas fait 5 pas depuis qu'on était sorti du cinéma, on se trouvait toujours sur le parking.

-C'est sur qu'à cette allure là on va pas mettre 15 minutes, lui lançais-je, à moitié sur le ton de la plaisanterie. 

Mes pieds s'enfonçaient dans la neige et à chaque pas de plus elle pénétrait dans mes chaussures, refroidissant ainsi mes pieds. 

-Tu ferais mieux de la porter, suggéra Mike à Robin. 

Celui-ci réfléchit à cette éventualité puis finit par répondre:

-Ça me fera de l'exercice. 

-Euh les gars j'ai une jupe, intervint-elle en les regardant comme des idiots. 

Ils éclatèrent de rire en se regardant avec complicité, puis Robin haussa les épaules d'un air de dire "Je peux rien faire pour toi alors". Victorine lui lança un regard noir, et je la vis frissonner. J'eus mal au cœur, car je l'ai presque forcé à sortir dehors et je n'ai même pas prêté attention à elle. 

J'attendis qu'elle arrive à ma hauteur pour passer un bras autour d'elle, et on marcha ainsi, blotties l'une contre l'autre.

On avançait pas vite, vraiment pas vite. Il fallait faire attention où on mettait nos pieds, et on ne voulait pas risquer de tomber. De plus, on y voyait vraiment rien, la lampe de poche n'éclairant pas des kilomètres à la ronde. Surtout quand c'est Robin qui la tenait: il s'amusait à faire des "appels de phare", il l'orientait dans toute les directions sauf dans celle où on allait... Un enfant.

-Je dois faire pipi, déclara t-il même pas 2 minutes plus tard. 

Victorine se retourna vivement, la bouche grande ouverte:

-C'est une blague j'espère?! On vient de quitter le cinéma, t'aurais pas pu y penser sur place? 

J'entendis Mike rire tandis que Robin rétorquait, en pointant un doigt accusateur sur moi:

-Avec la pression qu'elle nous a mit, j'ai pas eu le temps d'y songer. 

-Moi?! m'exclamai-je, tombée des nu. T'étais tout aussi partant que moi je te rappelle!

Il ne sut répondre et j'affichais un sourire triomphant, avant de lui proposer:

-Bon, soit tu te retiens, soit tu sors ton petit zizi dans l'air glacial du vent très loin de nos yeux. 

  Robin leva les yeux au ciel et tenta de chercher du soutien auprès de son ami. 

-Très très très loin de nous, renchérit Mike avec une mine de dégoût qui nous fit rire, Victorine et moi. 

 Robin finit par lever les mains en l'air en signe de défaite, et se remit à marcher, de mauvaise foi, en nous dépassant:

-Vous avez de la chance que je ne devez pas faire caca! Cependant, je peux devenir très très insupportable quand mes besoins naturels ne sont pas libérés. 

-T'étais déjà chiant au début du film, ça changera pas! lui criai-je en gloussant. 

Vic ria aussi, mais l'instant d'après, elle cria de surprise, sa voix raisonnant dans le calme de la ville. Je m'apprêtais à lui demander ce qui se passer, quand quelque chose de terriblement froid vint s'écraser sur le bas de mon visage. 

-Désolé Vic, c'est pas toi que je visais à la base, s'excusa t-il sur le point d'éclater de rire à ma meilleure amie.

-Abruti! 

-Elle a pas tort, approuva Mike, qui reçu une boule de neige dans la figure de la part de Robin même pas 2 secondes après. 

-Bon, c'est fini vos gamineries? m'énervai-je tout en tentant d'enlever la neige qui s'était enfouie sous mon écharpe. 

-T'en re-veux une toi, me taquina Mike en se rapprochant de moi. 

Il se rapprocha jusqu'à se retrouver coller contre mon dos, et je sentis ses bras s'enroulaient autour de ma taille. 

-Qu'est-ce que... commençai-je alors que mon rythme cardiaque s'accélérait.

Il fut trop rapide pour moi: sa main se retrouva en un éclair face à mon visage, et j'aperçus que trop tard qu'il tenait de la neige entre ses doigts. Il me l'écrasa en plein sur ma tête, tandis que son rire résonnait à mon oreille. Je poussais un cri de frustration et j'entendis les deux autres se moquaient de moi également. 

La chaleur du corps de Mike s'éloigna à mesure qu'il reculait, et mes 3 compagnons se remirent en route,tandis que je continuais de fulminer, seule derrière eux, pestant contre cette maudite neige.

BlizzardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant