Les 42ème Hunger Games : Comme si nous n'avions pas vécu

Mesdames et Messieurs, que les 42ème Hunger Games commencent !

Cette nuit, Iris et moi restons ensemble. Nous discutons pendant environ une heure, nous jurant de ne pas nous séparer. J'hésite à lui parler de l'arène mais je ne lui dis rien.
Tandis que Iris s'endort, la tête reposant sur mes épaules, je contemple la Lune qui ne brille pas dans un ciel rougis par les lumières du Capitole. La Lune. La vraie Lune, celle que ma famille peut voir de sa fenêtre. Dans l'arène, nous serons 24 enfermés sous un dome où le jour et la nuit seront contrôlés par les juges.
Je m'endors pourtant assez vite afin de ne pas être fatigué pour demain.

Ilda vient nous réveiller très tôt.

- Vous devez être dans l'arène à 9h. Nous dit-elle.

Neuf heure du matin. Alors que mes petits frères déjeunerons sur la table de la cuisine, je m'apprêterai à me jeter sur une montagne de cadavres. Je ne pense pas qu'Olga autorisera James et Ike à regarder les jeux. Cependant je sais que mon beau père, Joey, restera les yeux rivés sur son écran, se délectant de chaque coup de canon qui résonnera à ses oreilles.
Mes petits frères me manquent tellement...

Je suis tirailler entre la volonté de les revoir un jour et le fait de sauver ma soeur, comme je me le suis promis.

Mon sacrifice sera le dernier tribut que j'accepterai de livrer pour Snow.

La larme à l'oeil, Ilda nous intime de nous dépêcher. Je sens bien qu'elle s'est attachée à nous, et qu'elle se rend compte au fond, de l'atrocité des Hunger Games.

Nous prenons le petit-déjeuner en silence. Je mange beaucoup pour me donner des forces, et puis je sais que je ne mangerai difficilement dans l'arène.

Marks annonce qu'il nous accompagnera jusqu'à l'overcraft qui nous transportera jusque dans les tubes qui nous feront monter dans l'arène.

- Poénus n'est pas là ? Je demande.

- Il est partit avant que vous vous leviez afin d'étudier ce que vous allez porter pendant les jeux. C'est lui que vous verrez en dernier. Iris et toi allez être séparés à la montée dans l'arène. Vos tubes ne seront pas côte à côte. Poénus n'accompagnera donc que l'un d'entre vous jusque dans les tubes et nous avons convenu que ce serait Iris. Alors après ta montée dans l'overcraft tu seras seul Shelk. Mais j'ai confiance en toi.

Ilda nous accompagne jusqu'à notre montée dans l'ascenseur. A ma grande surprise, elle nous enlace tout les deux et nous promet de tout faire pour nous aider. Je vois de la peine dans ses yeux, malgré les tonnes de maquillage.

- Pour vous montrer mon soutien... murmure-t'elle, enlevant sa perruque pour la première fois et laissant apparaître de splendides cheveux bruns bouclés.

Je sais à quel point la valeur de ce geste est considérable. Soudain, je me souviens de ce que je lui est fait supporter.

Alors que les portes se referment, je la regarde droit dans les yeux et lui dit :

- Je m'excuse.

- C'est moi qui... Si vous saviez comme je suis désolée !

Elle tente de passer sa main dans l'ascenseur mais les portes se referment avant, nous laissant seuls Iris, Marks et moi, dans notre marche vers la mort.

- Quand vous serez dans l'arène, n'allez pas à la corne d'abondance, là où seront entreposées toutes les armes. Ce sera un massacre. Plus d'un quart des tributs meurent à ce moment là. On appelle ça le bain de sang.

Iris et moi hochont de la tête pour signifier que nous avons compris.

Avant l'entrée dans l'overcraft, Marks nous serre une dernière fois dans les bras.

- Vous pouvez y arriver. Cherchez un point d'eau, un abri en hauteur et retrouvez vos alliés. J'ai discuté avec leurs mentors, ils n'iront pas à la corne non plus. Ah et au fait, un dernier conseil. Evitez de vous faire tuer par la mine qui explosera si vous descendez trop tôt de votre piedestal.

Une dame sort alors de l'overcraft et nous demande de monter. Nous nous exécutons et elle nous fait assoire dans des sièges avant de nous injecter notre mouchard dans le bras gauche.

Le vol se passe très rapidement et nous attérissons dans un hangar. Nous sommes guidés par des pacificateurs jusque dans nos salles de lancement respectives où se trouvent nos combinaisons et les tubes.

Je me retrouve seul dans cette petite pièce froide et lugubre. J'enfile un pentalon beige, un T-shirt gris et un menteau en toile noir. Je me chausse de baskettes noires elles aussi et conserve mes bracelets bréziliens que j'avais trouvé dans ma chambre.

Un compte à rebour indique que nous devrons être dans les tubes dans trentes secondes.

J'observe l'aiguille de l'horloge qui se déplace à leur rythme.

Vingt secondes.

L'aiguille se rapproche dangereusement du sommet.

10 secondes.

Je monte lentement sur la plateforme.

0 secondes.

Le tube de verre se referme autour de moi. L'air se fait plus chaud. Je me sens monter petit à petit. Je me retrouve dans le noir avant de resurgir à la lumière artificielle de l'arène.

Je suis éblouis par tant de luminosité mais après quelques secondes de réadaptement, je peux enfin observer l'arène de mes propres yeux.

Comme je l'avais vu sur l'holograme, une imposante forêt tropicale se dresse devant moi. La corne d'abondance se trouve au centre de la forêt. Les plateformes où se tiennent debout les 24 tributs sont disposées tout autour de la forêt. Par conséquent, je ne vois que quatre plateformes en plus de la mienne. Je repère la fille du 2 et celle du 10, le garçon du 4 et celui du 12. Je n'ai aucun moyen de repérer mes alliés.

Derriére moi coule une rivière qui me semble peu profonde. Au loin, j'aperçois la montagne où je compte me cacher, dominant l'arène de toute sa grandeur.
Je sais grâce à l'holograme qu'à ses pieds, se tiennent les mystérieuses ruines qu'il me faudra étudier.

Une voix vient briser le silence.

- Mesdames et Messieurs bienvenu aux 42ème Hunger Games.

Puis le décompte commence. Cinquante neuf, cinquante-huit, cinquante sept,...

Le temps semble se suspendre durant une minute. Mes pensées filent à toute allure, comme si elleq essayaient de courir après le train de la vie qui s'éloigne de moi.

Comment retrouver Iris ? Que faire pour la garder en vie ?

La chaleur entrave mes pensées. Les battements de mon coeur suivent le décompte du haut-juge.

Trentre-deux, trente et un, trente,...

Je cherche encore et toujours un moyen de rejoindre ma petite soeur.
Les secondes passent sans que je puisse les saisir pour les sortir de ce cycle infernal que sont les jeux.

Quinze, quatorze, treize,..

Je pourrai courir autour de la forêt dans l'espoir de la retrouver. Mais si elle se mettait à courir dans le sens inverse ?

Neuf, huit, sept,...

Je me remémore nos années passées à vivre au district 7. A traverser les prés en jouant au chat et à la sourie.

Couper à travers champs.

Une dernière possibilité s'offre alors à moi.

Trois, deux, uns,...

Le décompte s'arrête, les tributs se lancent dans des directions différentes.

Et moi je coure droit vers le centre de l'arène.

Droit vers la corne d'Abondance.