V. Goûter, jalousie et Le Beau Deen

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Lou tentait d'agripper le pot de confiture en hauteur. Avec sa petite taille, elle ne faisait qu'effleurer le pot tant convoité. Elle gesticulait tant bien que mal sur la pointe des pieds et une main sur le plan de travail pour gagner quelques centimètres. Quelques centimètres qui n'étaient pas encore suffisant.

Un corps se colla légèrement à elle et un bras tendu attrapa le pot convoité. Deen. Il posa le pot à côté de Lou avant d'ouvrir le tiroir des couverts et d'en sortir une cuillère qu'il tendit dans un sourire.

- Ça avance dans tes révisions ? Fit-il, curieux et sans revenir sur son aide spontanée.

- Plutôt bien, oui. Je viens reprendre du poil de la bête.

- Je vois ça, sourit-il. Si tu en as marre, sache que je serais ravi de te distraire.

Lou leva les yeux au ciel alors qu'il se mit à rire.

- En vrai, je serais ravi de rediscuter de théories sur l'amour parisien, ajouta-t-il, taquin.

Lou ne put empêcher un sourire.

- Crétin d'obstiné.

Ce fut au tour de Dean de sourire avant de se mettre à rire.

- Au fait, merci pour la confiture et tout.

Deen releva une tête surprise et fit un geste pour dire que cela n'avait pas d'importance, qu'elle n'avait pas à le remercier pour ça.

- Merci quand même.

Lou quitta la cuisine pour le salon, pour retrouver les garçons. Le jeune homme les rejoignit également, quelques secondes après.

A sa vue, ils sourirent tous et Jake lui fit une place à côté de lui. Son verre étant vide, elle s'approcha de la petite table, où les bouteilles étaient à foison, et cherche du regard une boisson ou un cocktail qui l'inspirerait. Devant sa recherche, Thomas se redressa et lui tendit une bouteille qu'il avait visiblement ramenée à la manière dont il avait de la brandir :

- J'ai ramené du pastis, t'en veux ? Pour une fois qu'il y en a.

- Non, désolé, je n'aime pas l'anis.

- C'est vrai que tu préfères l'anus, blagua douteusement Thomas.

Lou ouvrit grand les yeux d'effroi, prête à répliquer un « Connard. »

- Et toi, c'est mon poing dans ta gueule que tu préfères, gronda Deen, peu amène à plaisanter d'une telle manière.

- Déstresse mon gars, c'est juste pour déconner.

Deen ne répondit pas. Ce n'était pas le dernier à faire des blagues salaces douteuses mais dans la mesure du possible il évitait d'en faire sur des nanas qu'il connaissait et encore moins d'insinuer qu'elles étaient des putes. A part peut-être pour Julie, son ex, qui était vraiment devenue une pute. Enfin escort-girl à ce qu'elle disait, ça fait moins pute comme appellation. En tout cas, dire ça de Lou et à elle lui déplut totalement.

- Hakim n'est pas là ? Emit Lou, surprise de ne pas le voir et désireuse de changer d'ambiance.

- Il s'arrange avec sa copine, répondit évasivement Hugo. On l'a fait cogiter la dernière fois et à ce que j'ai compris il va enfin prendre ses burnes en main pour lui parler franco.

Lou fronça les sourcils et ne répondit qu'un petit « Oh. » hésitant.

- Il faut croire que tous les jeunes parisiens n'ont pas encore anéanti tout romantisme et espoir en l'amour, lui glissa Deen, discrètement.

« Loveur à deux balles. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant