5h34.
« Znvie dz tz voir »
Deen cligna des yeux. Son téléphone ne déconnait pas, il était bien cinq et demi du matin.
« Déjà réveillé ? » Répondit-il immédiatement.
« Pzs encore couchée J pzu passser ? »
Deen resta perplexe face à l'orthographe de la jeune femme. Soit elle avait froid soit elle était bourrée. L'une comme l'autre, il n'aimait pas ces options.
« L'appart' n'attend que toi. »
« Z arrrive »
- Lou va passer, annonça-t-il.
- A cette heure-ci ? S'interloqua Greg.
- Ouais, à cette heure-ci.
- Elle dort pas ta nana ? Questionna Hugo, tout aussi perplexe.
- Elle doit sortir de boite, coupa Jake. Elle doit vouloir taper l'incruste pour dormir.
Deen affirma les dires de Jake d'un hochement de tête. Elle lui avait fait part d'une virée en boite avec l'une de ses amies. Deen avait voulu l'accompagner avant de se rétracter, pour une Lou paniquée par les relations, il fallait lui laisser un peu de son indépendance.
Lou finit par arriver une demi-heure plus tard. Ou plutôt ils commencèrent par entendre un bélier s'abattre contre la porte, ce qui les inquiéta légèrement. C'est Deen qui partit ouvrir et c'est une Lou lui sauta immédiatement dessus.
- Bonjour, vrilla-t-elle dans ces oreilles puis elle l'embrassa langoureusement.
Ensuite elle se dirigea vers le salon où elle s'exclama :
- Oh, l'équipe des nounours en guimauve est là ? Bonjour !
Deen souffla. Elle avait bel et bien bu. Trop bu.
- T'es sacrément allumée, toi, la gronda-t-il gentiment sous les rires et les exclamations des autres garçons face à ce surnom des plus originales.
- Voui. Mais un verre gratuit ça ne se refuse pas m'a dit Auriane.
Deen frémit. Il n'était pas sûr de beaucoup l'aimer cette Auriane.
- Combien de verres gratuits ?
- Deux. Ou nan peut-être cinq. Oui, c'est ça quatre.
- Ta pote est généreuse ma belle, souffla Jake, admiratif.
Parce qu'à plus de douze euros, on ne pouvait que l'être -ou complètement bourrée- pour en offrir cinq.
- Oh, mais elle, elle m'en a offert qu'un. Le preum's ! Pour décoincer mon p'tit cul de petite brunette qu'a-t-elle dit.
Deen se tendit. Définitivement, il ne l'aimait pas cette inconnue.
- Et les autres ? Sonna Deen, inquiétant.
- Un offert par le barman parce que quand même je l'ai attendu grave trop longtemps mon verre ! Puis, le reste c'est un brun. Mais quel brun ! Trop beau j'te jure. Genre grand avec des putains d'yeux bleus. Mais pas genre bleu ciel pas beau, nan genre bleu nuit trop profond. Trop beau le gars. Totalement trop beau ! S'extasia-t-elle alors que les garçons hésitaient entre rire et malaise.
Il n'y a que Deen qui n'hésitait pas sur ce qu'il ressentait. Ces poings se serraient de plus en plus.
- Mais, continua-t-elle, il avait un peu les mains trop baladeuses. La première fois, j'ai rien dit mais je l'ai repoussé. Mais la deuxième fois, je l'ai envoyé chié le gars parce que nan mais sérieusement quand on a un amoureux aussi beau que le mien bah on fait pas des folies avec un autre !
Les garçons éclatèrent de rire, même Deen, qui vit la pression descendre d'un coup, et malgré l'haleine peut alléchante de la jeune femme, l'embrassa avec passion.
- C'est uniquement parce que je suis plus beau que lui ?
- J'sais plus trop si t'étais plus beau que lui mais toi t'es mon copain alors ça change tout. Parce que toi je t'aime, et lui j'le connais même pas.
Deen l'embrassa de nouveau. Lou le surprenait à chaque fois. Elle pouvait faire les plus belles déclarations avec tant de naturel et sans s'en rendre compte que cela gonflait un peu plus son cœur de bonheur. Bien que cela reste rare ; qui a dit que toutes les filles étaient romantiques et fleur bleue ?
- Hopopop, jeune homme, où allez-vous ? Tenta-t-elle de l'arrêter alors qu'il se levait.
- Te chercher un verre d'eau.
- Non, non, contra-t-elle alors qu'il était déjà en train de remplir un verre.
- Si, cela va te faire du bien.
Elle fit la moue et fit mine de réfléchir avant de lâcher un « okay. ». Puis Lou s'assit sur un pouf et attrapa une chips qu'elle mangea avant de la recracher en lâchant un « pas bon, ça, pas bon pour mon ventre. ».
- Crache le pas là, s'exclama Hugo dont la chaussure évita le projectile de peu.
Elle accepta le verre que son petit ami lui tendait avec joie. Elle but doucement avant de s'arrêter et de reposer le verre brutalement sur la table basse.
- Deen !
- Oui, princesse ?
- Embrasse-moi !
Le concerné rit avant de l'embrasser.
- Ah nan nan nan, ne m'embrasse pas je dois avoir une haleine de chacal du Sahara, s'horrifia-t-elle, les mains sur la bouche.
- Trop tard pour se rendre compte de ça.
Lou se referma sur elle-même et s'excusa d'une petite voix enfantine, qui fit fondre Deen. Même bourrée, sa copine restait craquante en toute circonstance. Il la fit lever pour s'asseoir sur le pouffe et la garder dans ses bras, sur ses genoux. Immédiatement, Lou se lova contre lui, la tête plantée dans son torse puis dans son cou. Elle se gratta contre sa joue mal rasée en ronronnant, ce qui déclencha de nouveaux rires, quelques fois avant de définitivement la laisser dans son cou.
- Dodo, Deen, reprit-elle d'une petite voix, toujours la tête visée dans son cou, un coup de fatigue la prenant.
- Je vais la coucher, indiqua Deen alors qu'il se levait.
- Tu peux rester avec elle, proposèrent les garçons tout gentlemen qu'ils étaient et compréhensifs.
Deen secoua la tête.
- Non, non, je ne vais pas vous abandonner comme ça.
- Dis plutôt que tu veux pas faire le canard devant nous, mon gars.
- Peut-être bien, ria-t-il sans le nier.
Il la porta jusqu'à son lit où il l'allongea. Lou se déshabilla comme un automate avec difficulté. Deen dut l'aider un peu en réalité. L'euphorie apportée par l'alcool passée, ses yeux se fermaient tout seul. Deen l'empêcha de tomber deux fois alors que ces gestes étaient brouillons. Allongée, le jeune homme rabattit la couette avec soin et l'embrassa doucement sur la bouche puis sur le front.
- Dors bien, princesse, lui chuchota-t-il.
Elle attrapa son bras, ou plus exactement tenta-t-elle d'attraper son bras en le suppliant de rester avec elle. Il ne put, comme à chaque fois, lui résister.
- Je préviens les gars.
Quand il revient, après que les gars l'aient chaudement charrié cette fois-ci, il retrouva Lou déjà assoupie en travers du lit.
- Pas possible cette nana-là, lâcha-t-il, néanmoins attendri.
Il la poussa pour pouvoir s'installer et de ce fait la réveilla légèrement. Elle se colla automatiquement à lui alors qu'il passait un bras sur son ventre et glissait un tendre bisou sur le sommet du crâne.
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« Loveur à deux balles. »
Teen FictionPeur de l'engagement. C'est ce qui définit le mieux Lou. Ajoutons à cette peur le fait que le nouveau bellâtre rencontré et si attirant soit le frère de son plus proche ami, fraichement revenu et tout aussi fraichement nouveau colocataire de son ami...