XXXXIII.

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Demis Roussos – Quand je t'aime


Ils s'étaient d'abord regarder un peu perdu, la tension emmagasinée entre eux avait emmené un léger malaise. Puis, petit à petit, ils s'étaient embrassés, touchés, aimés. Ils avaient fait l'amour, là sur le canapé avec une douceur exacerbante pour les sens et tout à la fois sauvage. Vite et fort en hommage au désespoir qui avait animé chacun un peu plus tôt, comme un exutoire. Ensuite, ils étaient restés imbriqués un petit moment, sans un mot à se câliner et à s'embrasser tendrement.

Une demi-heure c'est ce qu'il avait fallu à Lou pour faire sa valise. Elle y avait entassé ses affaires à la va-vite. Deen y avait ajouté le body incroyablement affriolant qu'elle avait acheté à sa soirée tupperware avec la rouquemoute de son frangin. D'ailleurs elle avait eu raison : il avait adoré. Ce noir, cette dentelle, cette finesse, ouais il adorait ça sur sa Lou. Qu'est-ce qu'elle pouvait être belle sa Lou.

Dans la voiture, l'ambiance était détendue. Comme un renouveau. C'était comme un nouveau départ revigorant qui donnait envie de profiter plus vite, plus fort car rien est éternel, tout est éphémère. Le tout saupoudré par une envie irrépressible de ne pas se séparer, de se toucher sans cesse pour ancrer dans la réalité qu'ils étaient encore et toujours ensemble. Encore et toujours amoureux.

Ils avaient mis l'autoradio sur une sélection nostalgique des années quatre-vingt.

C'est Deen qui conduisait pour le moment. Il chantonnait certains airs et parfois Lou l'accompagnait, un peu faussement. Le reste du temps, Lou lui parlait de tout et de rien et en même temps ils essayaient de se mettre d'accord sur la durée de leur séjour, ils savaient pour combien de temps minimum ils partaient mais pas la date retour. Lou reprenait les cours dans deux semaines, cela lui laissait du temps, et Deen en profitait pour taquiner aigrement sur sa nouvelle disponibilité. Ce séjour ils se l'étaient rêvés, promis.

Balavoine finit de passer pour glisser sur une nouvelle chanson que Deen reconnut immédiatement. Il s'immobilisa avant de sourire et de jeter un regard en biais à Lou.

- Elle est pour toi celle-là, princesse.

« Quand je t'aime
J'ai l'impression d'être un roi
Un chevalier d'autrefois
Le seul homme sur la Terre
Quand je t'aime
J'ai l'impression d'être à toi
Comme la rivière au Delta
Prisonnier volontaire »

Demis Roussos. Quand je t'aime. L'une des deux chansons que Deen lui avait chanté lorsqu'il s'était déclaré. Cette chanson résonna d'autant plus fort qu'elle sonnait comme un renouveau de cette déclaration.

- Loveur à deux balles, commenta-t-elle alors que son cœur s'emballait et qu'un sourire éblouissant s'étalait sur ses lèvres.

Ils avaient pris l'A13 direction la Normandie avant de bifurquer vers les terres bretonnes, plus précisément du côté de Saint-Malo. C'était un bien familial qui appartenait à la famille de Hugo depuis quelques générations déjà. Une maison typique qui n'hébergeait plus que la famille pendant les vacances ou d'éventuels vacanciers pendant la haute saison.

- J'ai faim, émit Lou au bout de deux heures et demie.

Il leur restait encore pas moins de deux heures de route.

- Sandwich-chips-compote ?

- Sandwich-chips-compte, approuva Lou avec enthousiaste.

En traduit cela signifiait un arrêt à la première station-service et de composer son repas dedans. C'était sans doute le repas préféré de Lou quand elle partait en vacances, c'était une tradition avec ses parents.

Main dans la main, ils vagabondèrent dans les rayons, satisfaisants leurs envies. Ils avaient pris beaucoup, peut-être même un peu trop, mais tant pis.

- Attends, de la crème de marron !

Un énième péché mignon pour Lou.

- Et un dessert !

Deen tira sur sa main pour l'arrêter. Elle se tourna vers lui pour le questionner d'un regard interrogatif alors que Deen se coulait contre son dos.

- Tu ne veux pas plutôt que ton dessert soit moi, susurra-t-il en mordant la peau de son cou.

Hum, point sensible, pensa Lou.

- J'ai envie de toi à m'en rassasier pendant des mois.

Hum, intéressant, pensa Lou. Surtout les petits frissons qui naissaient dans son cou lorsque Deen l'embrassait dans le cou avec sa barbe de trois jours.

- J'adore ta barbe, s'extasia Lou. Vraiment.

Et surtout lorsqu'il s'aventurait plus bas.

Parfois, Lou se faisait l'impression d'être une obsédée. Mais c'était avant que Deen ne réponde, voire n'anticipe, tous ses désirs. L'amour décuplait indéniablement sa libido.

- Toilettes ? Proposa-t-il, en se coulant un peu plus contre elle.

- Dans ce lieu si peu hygiénique ? S'offusqua Lou. Hors de question ! Ce lieu est un réel tue l'amour.

Lou frissonna rien qu'à l'idée. Réellement, elle avait un sérieux problème avec les toilettes et la copulation. Même si c'était Deen.

Deen haussa les épaules, quelque peu déçu. Tant pis.

- Vingt-sept euros quinze, annonça la caissière.

Deen paya alors que Lou réunissait les sacs. Sacs dont Deen emporta la moitié.

La voiture avait été garée un peu à l'écart dans une petite zone ombragée. Avec la température extérieure et le soleil tapant dur, ils avaient préférés. Puis, manger devant une foule de voiture qui passe n'était pas leur préférence absolue.

- Bon appétit, lança Lou lorsqu'elle croqua dans sa première chips.

Deen ria devant sa mine extasiée par la nourriture. Qu'il était bon de se nourrir.

Entre chamailleries, taquineries, tâches et miettes un peu partout dans la voiture, ils finirent leur repas. Et effectivement, ils avaient trop pris. Tant pis, ils feraient moins les courses en arrivant.

- Pas d'envie de pipi ? S'enquit Deen, prêt à redémarrer.

- Nop, c'est bon.

Deen enclencha la clef et alors qu'il avait démarré le moteur et jetait un regard en arrière pour s'assurer qu'il n'y avait personne afin de reculer et pouvoir s'engager, Lou posa sa main sur la sienne avant de l'écarter de la clef de contact. Deen l'observa sans comprendre alors qu'elle coupait le contact.

- Tu m'avais proposé un dessert me semble-t-il, lâcha-t-elle simplement avant de l'embrasser.

Deen souri de toutes ses dents avant de répondre à Lou.

- Excusez m'en princesse.

Et ils firent l'amour pour la deuxième fois de la journée.


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⏰ Dernière mise à jour : Jun 07, 2017 ⏰

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« Loveur à deux balles. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant