XXIII.

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Le lendemain matin fut atroce pour Lou. Elle se sentit nauséeuse dès son réveil. Un bras entourait sa taille et elle comprit vite qu'elle était collée à un corps. Celui de Deen sans doute si ses souvenirs étaient fiables.

Elle souffla pour se redonner constance et tenter de chasser sa nausée. En vain.

Le corps collé à son dos s'agita. Il était réveillé.

- Deen ? Emit-elle doucement.

- Oui, c'est bien moi.

Cela devait bien faire deux heures que Deen était réveillé. Il n'avait pas pu laisser Lou seule dans la chambre, il avait eu peur, et il se savait un peu stupide et parano sur le coup, que Lou ne fasse un mauvais trip pendant son sommeil ou à son réveil. Alors il avait veillé sur elle jusqu'à ce qu'elle se réveille. Il l'avait gardé près de lui, ça, par égoïsme, uniquement pour son pur plaisir.

Rassurée, Lou se retourna. Deen lâcha immédiatement sa taille pour faciliter le retournement de Lou. Cette dernière se plaqua instinctivement contre Deen, la tête sur son épaule puis sur son torse qu'elle trouva plus confortable. Deen hésita mais finit par remettre son bras autour de la taille de Lou.

- Ça va, toi ? Commença-t-il d'une petite voix douce, de peur que la jeune femme n'ait les oreilles fragiles après cette nuit.

- Non. Faut vraiment que j'arrête de boire autant.

- Et la drogue aussi.

Lou s'immobilisa. Le ton de Deen n'était pas agréable, il était plein de reproches. Froid et implacable.

- T'es fâché ? Couina-t-elle, doucement.

- Tu me poses vraiment la question ? Réellement.

Lou se tut.

- T'apparais à l'appart' comme si tu t'échappais d'une colonie de hippie fleuris et tu viens me demander si j'suis fâché ? Il s'est passé quoi dans ta tête pour que tu prennes des trucs bizarres et que tu te trimballes dans tout Paris, seule la nuit en plus ?

- Arrête.

Lou voulait fuir cette discussion.

- Certainement pas.

- Deen, bordel ! J'ai mal au crâne, parlons-en un peu plus tard.

- Dis-toi que ton mal de crâne n'est qu'un début. J'vais te décrasser les idées, moi !

Pourtant Deen n'enfonça pas plus le clou.

- Allez, viens manger.

Lou se leva de mauvaises grâces et s'avachit sur le canapé. Deen s'affaira en cuisine dans un bruit assourdissant.

- Moins de bruit, j'ai les oreilles qui explosent, implora-t-elle.

- Assume tes conneries, répondit-il sans changer sa manière de cuisiner.

Lou savait qu'elle le méritait dans le fond. Elle avait vaguement souvenir d'avoir été quand même assez inconsciente sur le trajet jusqu'à l'appart'. Mais elle était si bien hier soir, totalement dans un autre monde, totalement heureuse. Ca, elle s'en souvenait aussi.

Lou s'extirpa du canapé pour aller chercher son téléphone. Elle l'avait laissé en silencieux toute la soirée ainsi il n'avait pas sonné pendant la nuit lorsqu'on avait essayé de l'appeler trois fois. C'était Clément, l'un de ceux avec qui elle avait passé la soirée. Elle le rappela.

« Loveur à deux balles. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant