« Loveur à deux balles. »

VII.

Lou souffla. Elle allait sacrément avoir besoin d'aide parce que sa carrure ressemblait de loin à celle d'un déménageur ou d'un rugbyman. Comme souvent quand elle avait besoin d'aide, la jeune femme se tourna vers Jake. Attrapant son téléphone, elle tapa son numéro qu'elle connaissait par cœur maintenant :

- Hé, Jake, ça gaze ?

- Bah ça pète bien et toi ? Rebondit-il au mot gaz.

- T'es vraiment bête.

- Lance pas des perches comme ça aussi, rit-il. Bon, en vrai tu veux quoi ?

- J'aurais besoin de toi et de ta voiture surtout, expliqua-t-elle. J'ai un truc à aller chercher et j'pourrais pas le ramener seule avec la force de mes petits bras.

- Quand ?

- Cet aprem.

Jake souffla, visiblement embêté.

- Chaud, j'vais pas pouvoir.

Lou se mordit la lèvre inférieure alors qu'un immense « zut » occupait ses pensées.

- Ouep sûr de sûr, confirma-t-il à contrecœur. Mais attends, deux secondes.

Un blanc s'installa dans la conversation, Jake semblait parler à quelqu'un d'autre.

- A partir de quinze heures c'est bon ?

- Parfait pour moi.

Nouveau blanc.

- Passe à l'appart alors, j'ai un chauffeur pour toi.

- Merci Jake !

- De rien, à plus Lou. Ramène juste ton petit corps et une bouteille un jour dans la semaine pour me remercier.

- Marché conclu !

Contente d'avoir trouvé ce qu'elle voulait, Lou se réinstalla dans son lit face à son ordinateur et relança sa série.

Ce n'est qu'à quatorze quarante-cinq, lorsqu'elle eut fini son deuxième épisode que la jeune femme enfila ses chaussures, qu'elle partit en direction de l'appartement de Jake. Elle allait être un peu en retard. Lou envoya un petit message pour informer de son arrivée imminente et Jake répondit un simple : « Ok. Ton chauffeur n'attend plus que toi devant l'appart'. ».

Lou reconnut sans peine son fameux chauffeur. Un grand brun, assez craquant qui lui tournait autour malgré ses repoussages. Deen. Il se tenait nonchalamment contre le chambranle de l'immeuble et le regard concentré sur son téléphone dans ses mains.

Deen se mit à sourire quand il aperçut la jeune femme.

- Bonjour, charmante demoiselle, je suis votre charmant chauffeur pour cette journée, blagua-t-il dans un faux air de professionnel automobile.

- J'avais cru deviner en te voyant.

- Ma voiture est au coin de la rue, indiqua-t-il. Pas trop déçue que ce ne soit que moi ?

Lou le suivit docilement.

- Non, du tout.

Le visage de Deen s'illumina.

- J'savais bien que tu m'aimais bien, s'exclama-t-il avec une bouille d'enfant heureux. Bon, alors où dois-je aller ?

Lou lui donna l'adresse et Deen l'entra sur le GPS de son téléphone qui lui afficha un itinéraire.