Chapitre 11

66 6 0
                                    



Luke se tenait face à moi, droit comme un i, le visage fermé. Mes mains avaient la furieuse envie d'aller s'abattre sur son visage, mais j'étais trop bien élevée pour l'attaquer alors qu'il ne m'avait pas encore provoquer.

Je haussai un sourcil, ne détachant pas mes yeux des siens. Les paroles qu'il m'avaient adressé au restaurent me revinrent en mémoire, et je sentais la colère monter en moi. Il soutenait mon regard d'un air hautain, et à présent c'était mon pied qui rêvait de s'abattre contre son entrejambe.



- Qu'est-ce que tu me veux ?  Demandais-je d'une voix glaciale.

- Te parler.

- Merci Einstein, jusque là j'avais compris.

- Aurore m'a largué.

- Tant mieux. Heureusement que sa passade zoophile n'a pas été trop longue. Allez, à jamais.



Je me retournais vers ma voiture, et ouvrit la portière. La main de Luke me prit par surprise et referma la portière. Il en profita pour m'emprisonner entre la voiture et lui. Je soupirais exagérément, et plantais à nouveau mon regard dans le sien, tout en croisant mes bras sur ma poitrine.



- Dégage de là. Sifflais-je méchamment.

- Non.

- Dé-gage. De. Là. Répétais-je distinctement. Mais il ne semblait pas apte à me foutre la paix.

- Nina, tu vas sortir avec moi.



J'ai essayé. J'ai vraiment essayé de me retenir. Mais vous savez comment c'est, et comme on dit "C'est partis tout seul". Je venais de mettre une belle droite à Luke. Je n'étais plus prisonnière, et il souffrait. Parfait. Il était penché sur le côté et tentais vainement de reprendre ses esprits. Je le regardais avec mépris, et décidai d'enfin répondre à la tirade qu'il m'avait tenu au restaurant.



- Écoute moi bien petit con, tu peux penser ce que tu veux de moi, tu peux croire que je suis la pire salope si ça te chante, parce que c'est peut-être vrai dans un sens. Je suis pas parfaite, comme chaque être humain. Mais toi. Toi seigneur. Toi tu n'es qu'une petite merde. Tu peux essayer de me rabaisser autant que tu veux, essayer de me tirer vers le bas pour que je sois à ta hauteur, mais tu peux me croire, personne, je dis bien personne, ne peux m'atteindre, et toi encore moins. Je sais pas pourquoi tu t'es mis dans la tête de vouloir sortir avec moi, mais tu vas oublier cette idée tout de suite. Jamais je ne m'intéressais à quelqu'un d'aussi creux que toi.



Il leva enfin la tête vers moi. Sa lèvre saignait encore, et si ses yeux pouvaient tuer, je serais sans doute déjà morte. Mais ce mec n'avait tellement pas de couilles, que ça rendait sa réaction pas du tout crédible. Il se redressa totalement et me regarda avec des yeux qui étaient censé m'effrayer.



- Tu vas le regretter.


Ghost LoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant