Take Me As I Am (Version Française)

Chapitre 40

Chapitre 40

L’atmosphère très pesante, et très tendue,  de la maison me donnait la chair de poule. Toutes les filles étaient soudainement devenues très sérieuses, chacune d’entre elles une expression sombre alors qu’elles se racontaient comment elles réagiraient si elles étaient éliminées. Même Trinity, malgré le fait qu’elle ait gagné un petit-copain dans l’aventure, était nerveuse et se rongeait les ongles. Et c’était comme ça depuis une heure.

Nous étions toutes (Hum, elles étaient toutes) en train d’anticiper ce qui allait arriver lorsque les garçons reviendraient de leur salle privée. Ils y étaient entrés une vingtaine de minute plus tôt et chaque seconde qui passait augmentait la pression de la pièce.

Moi, de mon côté, j’étais lancée dans une grande conversation avec un caméraman. Vous vous rappelez de Cole ? Ouaip. Il rigola à la blague que je venais de dire, celle avec la vache et le singe, et s’accouda à une rampe. « Tu pourrais faire rire mon oncle, franchement. »

« Je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit un compliment. Donc je vais faire comme si s’en était un. Merci ! Ça me touche beaucoup ! » M’exclamais-je avec une (fausse) voix enjouée et un pouce levé.

« Tu es vraiment différente. » Dit Cole en secouant légèrement sa tête de droite à gauche avec un petit sourire. «  Tu n’es pas trop stressée pour les éliminations ? »   

« Pas vraiment. Si je reste, j’aurais à faire comme j’ai fait tout au long du mois dernier. Si je rentre chez moi, je serais à la maison ! Je reviendrais enfin à ma vraie vie. Donc dans tous les cas, ça ne me fait pas vraiment peur. » Haussais-je les épaules, complètement indifférente. « Pourquoi tu n’es pas là-bas ? En train de filmer ? Pour autant que je le sache c’est un peu ton métier… »

« Ils n’ont pas besoin de beaucoup de caméramans. C’est pourquoi Joe et moi on est ici. La caméra filme les filles stressées dans le salon. » Me répondit Cole en dirigeant sa tête du côté d’un autre homme, qui était un peu plus vieux et grisonnant. Il me sourit légèrement avant de zoomer sur les filles assises.

« Ouais, elles sont supers intéressantes, pas vrai ? » Dis-je en regardant les filles. « Parfois je me demande si je serai comme elles si mon passé ne m’avait pas changé…. Si je serai ici, comme elles. T’sais, en train de glousser et d’avoir des crises cardiaques parce qu’ils m’ont remarqué. Est-ce que je serais partie dès la première semaine ? Surement. Est-ce que les choses se seraient mieux passées, plus joyeusement du moins ? Est-ce que tout le monde ne serait pas plus joyeux ? »

« Tu es qui tu es, Al. Et oui, quelque chose t’a clairement changé… La plupart des gens ont un événement dans leur vie qui les change. Parce que tu penses que je serais le même si mon frère n’était pas mort ? Probablement pas ; ça m’a aidé à me forger. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas vraiment moi-même, ça veut juste dire que ça m’a poussé sur le chemin sur lequel je suis maintenant. Et pareil pour toi, Honey. Dans la vie, tu ne peux pas faire plaisir à  tout le monde-c’est comme ça. Pourquoi se concentrer sur ce que l’on ne peut pas changer au lieu de ce que l’on pourrait changer ? Je ne veux pas dire que tu dois changer ta vie comme les autres aimeraient la voir, je veux plutôt dire de la changer comme toi tu as envie de la voir. » Me conseilla Col et pour la première fois de ma vie je ne fuyais pas quelqu’un qui essayait de m’aider.