Don't forget

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James était enfermé dans une cellule froide humide et sale. Le sol bétonné était irrégulier, couvert d'une pellicule d'humidité cachant la crasse, il faisait office de lit pour les prisonniers.
Cela faisait maintenant quatre bonnes heures qu'il avait été jeté ici, et aucun signe de vie d'Abygaïl depuis...

Affaibli par les coups, la faim et la fatigue, le jeune homme tournait en rond dans sa geôle. Malgré lui, une angoisse commençait peu à peu à grandir aux creux de ses entrailles. Même s'il refusait de l'admettre, il savait pertinemment ce que ces monstres étaient entrain de faire...

Il passait ses mains dans ses cheuveux, et tentait de calmer son rythme cardiaque.

C'est alors que le grincement de la large porte menant aux différentes cellules retentit.

James se précipita vers la porte de son cachot et empoigna les barreaux. Il observait avec attention les mouvements qui suivirent.

Deux hommes d'environ un mètre quatre-vingt dix chacun, le visage brouillé par la pénombre, portait ou plutôt soutenait sans aucune précaution, une troisième personne.
Menue, d'une taille assez petite, c'était une femme. Ses pieds traînaient sur le sol, et sa tête reposait contre son buste. Elle était inconsciente.

Les deux armoires à glace imbibées de Vodka qui tiraenit la jeune femme, empêchaient les genoux de cette dernière de ne pas toucher le sol en tenant fermement l'arrière des coudes de leur prisonnière.

Lorsqu'il arrivèrent face à James, ce dernier posa son regard sur la jeune femme. Une traînée de sang avait été tracée par ses pieds nus. Ses cheveux étaient humides et salis par le sang. Sa respiration était sifflante et irrégulière. Des gouttes carmins coulaient le long de ses bras.

A la vue de ce spectacle, le soldat serra de plus en plus fortement les barreaux. Sa mâchoire se crispa et il leva son regard vers les deux imbéciles finis qui souriaient en voyant sa réaction. Il les regarda droit dans les yeux. La haine présente dans son regard d'acier firent froid le dos aux deux agents qui perdirent leur sourire.

Sans un mot, ils ouvrirent la cellule mitoyenne à celle du soldat et balancèrent violement leur victime sur le sol avant de fermer brutalement la porte de sa geôle.

Sur ce, ils quittèrent la pièce.

Les deux cellules étaient séparées par un mur de béton armé qui empêchait James de voir la jeune femme.

Il s'adossa finalement contre le mur et appuya sa tête contre ce dernier, en fermant les yeux.

- Abygaïl... Je... Je suis désolé... Excuse-moi... Murmura-t-il.

Étendue sur le sol, blessée et inconsciente, la jeune femme respirait avec difficulté.

James leva les yeux aux ciel pour retenir des larmes honteuse. La gorge nouée, et les larmes aux yeux, il poursuivit :

- Je... Je savait qu'ils te tortureraient. Je n'ai rien fait... J'aurai dû... Trouver un plan pour te sortir de là... J'aurai dû comprendre qu'ils me suivaient... Je ne suis qu'un imbécile... ! J't'en pris pardonne-moi Aby... Si tu savais... Si tu savais comme... Je t'aime... Fini-t-il avec une voix quasi-inaudible.

Abygaïl avait beau être inconsciente, elle entendait les paroles de James. Peut-être était-ce grâce à son don, peut-être était-ce tout simplement normal, mais elle entendait sa voix, ses paroles, ses sanglots refoulés, comme dans un songes. Ils paraissaient lointains, mais bien présent.

"Si tu savais comme je t'aime" avait-il dit...

***

Une grande vague glacée recourvrit subitement le visage de la jeune femme.

James Buchanan Barnes : The Winter SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant