Mission

1.1K 76 105
                                    

- Vous l'avez quoi ?! S'exclama-t-elle en lâchant la housse.

- Je vous conseille de prendre soin de cette seringue tant qu'elle est toujours pleine. Son contenu vous est quasiment vital à ce que j'ai compris.

Le ton ironique de l'agent d'Hydra ne plaisait pas du tout à Abygail.
Tentant de contrôler ses sens ultra-développés, la jeune femme observait la seringue entre ses doigts, elle venait de la ramasser.

La jeune espionne réfléchissait. Elle savait pertinemment que ses sens n'étaient toujours pas à leur apogée et ils étaient déjà insupportables. Une migraine atroce commençait à presser sa tête.

D'un autre côté, avec ce breuvage, elle étouffait aussi son second don. Don, qui, en réalité, provenait d'un lien. Le seul qu'elle avait avec son frère... Ce pouvoir procuré par leur lien lui prouvait qu'Aslan était toujours en vie. Elle était quasiment persuadée qu'il souffrait à chaque fois qu'elle prenait ce sérum. Mais le laisser ressentir la douleur qu'elle avait durant ses crises pouvaient le tuer. De plus, elle ne préférait pas imaginer dans quel état il était en ce moment. Tout prisonnier qu'il était.

Après quelques instants d'hésitation, la jeune femme releva sa manche, attacha la sangle présente avec la seringue, ferma le poing et planta l'aiguille avant de pousser le piston entièrement.

La sensation produite par le sérum fut quasi-immédiate. Abygail avait l'impression de pouvoir suivre le trajet du fluide à travers ses veines. Elle observa ses vaisseaux sanguins apparents sur son poignet en sentant le fluide les atteindre. Quand le liquide les traversa, la jeune femme fit bouger ses doigts avant de faire faire un tour complet à son poignet.

- Nous sommes arrivés. Annonça alors l'homme devant elle. Votre cible doit déjà être entrain de vous observer depuis sa fenêtre. A vous de le charmer. J'ai cru comprendre que vous étiez assez douée. Votre tenue de cuir est parfaite d'ailleurs. La railla-t-il.

La jeune femme le regarda du coin de l'oeil avec une haine assez... Présente ?
Il voulait du jeu ? Très bien. Il allait perdre.

Abygail enfila les lunettes de soleil présentes dans le vide poche avant d'ouvrir lentement la portière et sortit une jambe avec grâce, puis la seconde.
Faisant rouler son dos tel un félin, la jeune espionne se leva, fit quelques pas, et ferma la portière dans un mouvement sec tout en poursuivant sa route vers l'hôtel.

Droite, le pas gracieux et souple, la tête haute, l'air légèrement hautain et mystérieux, la jeune agent gravit les escaliers du gigantesque hôtel cinq étoiles.

Un portier lui ouvrit alors la porte :

- Madame, bienvenue. Articula l'adolescent.

Sans un mot Abygail entra en retirant ses lunettes.

- Bonjour madame. Ce sera une chambre pour vous seule, ou... Quelqu'un vous attend déjà ? Demanda le gérant.

- Je ne vous permet pas. Et la chambre 3047 sera la mienne. Ordonna-t-elle.

D'après ses observations en entrant dans le bâtiment, sa cible, qui était effectivement très curieuse, et très peu discrète pour être le frère du directeur du KGB, était à la chambre 3044. En d'autres termes, quasiment en face de la porte de la chambre qu'elle avait demandé.

Étonné, le gérant appliqua à la lettre la règle :"le client est roi" et donna la clé à la belle cliente sans broncher.

- Merci. Déclara-t-elle en attrapant la clé d'un geste fluide.

- Tu penses qu'elle vaut combien ? Demanda le garde dans l'oreillette pendant qu'Abygail s'éloignait en la déshabillent du regard.

- Hors de prix. Répondit-il en observant le derrière de la jeune femme qui entrait dans l'ascenseur.

James Buchanan Barnes : The Winter SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant