Origins

376 23 72
                                    

L'avion venait à peine de frôler l'asphalte que Jacob sentit une chaleur qu'il avait presque oublié, mais cette sensation ne fit qu'accroître lorsqu'il vit enfin à nouveau son pays d'origine. Il sentait enfin cette chaleur si vivifiante et enivrante qui lui avait tant manqué. Il était chez lui.

Vêtu d'une chemise bleue, un simple sac pour bagage, il marchait les mains dans les poches, quittant l'aéroport, ne pouvant s'empêcher de triturer le bout de papier dans sa poche, la dernière lettre que sa femme lui avait écrite.

Comme pour se redonner des forces, il alla dans le parc central de la ville de Tel-Aviv avant de s'assoir sur un des bancs qui donnait sur une splendide fontaine entourée de terre aride. Il prit une grande inspiration avant de poser ses yeux sur ce bout de papier qui avait hanté ses nuits depuis cinq longues années. Il revit la plume gracieuse de sa femme. Il l'imaginait l'écrire avec ses yeux émeraudes assassins qui l'avaient toujours fait brûler d'amour pour elle. 

"Rybak, 

Tu sais déjà ce que tu vas lire, Don Juan israélien ; Et je vais probablement le regretter, mais je dois le faire. Je dois partir. Nos vies sont... Comme la glace et le feu, en d'autres termes pas compatibles. Aujourd'hui, je dois t'annoncer que tu vas avoir un fils. Je l'appellerai Ashkan, comme je sais que tu le voudrais. 

Je te jure que ton fils  saura qui est son père. Un abruti atrocement courageux pour qui sa mère brûlait d'amour, mais qu'elle a dû quitter pour protéger leur enfant. Qui aurait cru que cet enfant viendrait au monde un jour ? 

Je ne sais pas où tu seras lorsque tu liras cette lettre, mais moi, j'aurai cette maison dont on avait parlé. Cette maison au bord de la falaise, menant à une crique dont personne n'aura connaissance... Un paradis secret.

Je t'aime abruti. 

Évite de te faire tuer trop rapidement,

J."

Jacob esquissa un discret sourire après avoir lu cette lettre dont il connaissait déjà le contenu sur le bout des doigts. Après l'avoir rangée consciencieusement dans sa poche, il se releva, déroba trois roses carmins chez un fleuriste et se dirigea là-bas, vers le paradis secret.

Après une bonne heure de marche dans les terres de ses ancêtres, le beau gosse à la peau dorée la vit enfin, cette maison où sa famille s'était réfugiée. 

Allait-elle l'accueillir ? Où le gifler ? 

Probablement les deux. 

Confiant, Jacob grimpa les marches qui permettaient de rejoindre la vieille bâtisse, avant d'arriver dans la petite cour qui donnait sur une gigantesque porte en bois blanc. 

Bercé par le bruit des vagues et la brise discrète, il donna trois coup contre la porte avant d'entendre des pas s'approcher.

Finalement, la porte fut tirée, lentement, comme pour le faire languir.

- J'ai faillit attendre. Déclara la voix suave et si douce de sa femme. 

Ses longs cheveux bruns déposés sur son épaule épousait parfaitement ses courbes de lionne qui le faisaient déjà languir. Une étincelle dans son regard émeraude, elle esquissait le même sourire qu'au premier jour. 

Tout chez elle représentait la femme qu'il avait aimé et qu'il aimait toujours. Cette manie d'incliner légèrement sa tête sur le côté avec un sourire presque provocateur, tout en veillant à ce que chacune de ses courbes soit la plus sensuelle possible. En feignant le naturel bien évidemment.

Le même sourire sur les lèvres, Jacob présenta les trois roses à sa femme qui portait encore sa bague, tout comme lui.

- Toujours aussi séducteur à ce que je vois. Remarqua-t-elle en ouvrant finalement complètement la porte.

Un feu brûlant son être, Jacob s'approcha d'un simple pas vers sa femme, frôla ses courbes de sa main gauche avant de lâcher son sacs sur sol pour laisser son autre main effleurer la nuque de sa belle avant d'enfin déposer un baiser sur ses lèvres. La passion commençait à peine à le déposséder de tout contrôle qu'elle déposa deux doigts sur ses lèvres avec délicatesse.

- Tu ne veux pas voir ton fils, père indigne ? Le nargua-t-elle

Elle glissa finalement sa main jusqu'à celle de son mari avant de l'amener jusqu'au jardin qui menait à la fameuse crique, lui faisant découvrir une somptueuse maison sublimée par la lumière du soleil et les longs rideaux translucides qui virevoltaient avec volupté dans le grand salon. 

Enfin, ils arrivèrent dans un petit jardin simplement mais habilement décoré, et là, assis avec des jouets de bois, un petit garçon pourvus des délicates boucles brunes de son père.

- Ashkan ? L'appela sa mère.

Le petit se tourna vers cette dernière avant d'ouvrir de grands yeux vers l'homme qui tenait la main de sa mère. Ses grandes iris vertes s'illuminaient tellement que Jacob en fut surpris.

- Papa ? 

- Oui mon fils, ton père est rentré à la maison. 



James Buchanan Barnes : The Winter SaviorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant