Chapitre 1

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Le nouveau professeur


« Où étais-tu Adrianna ? As-tu vu l'heure ? Mais pour qui te prends-tu ? Tu es allée faire la traînée comme d'habitude ? »

« J'étais à la bibliothèque pour finir mes devoirs »

« Tu mens ! Tu mens tout comme ta traînée de mère me mentait ! »

Je me suis mise à reculer petit à petit, car je savais qu'il allait commencer à être violent, comme à son habitude.

Lorsque je sentis le mur derrière moi, je savais qu'il n'y avait plus d'issue de secours. Il s'approcha de moi, son odeur d'alcool s'infiltra dans mes narines, ça me dégoutait. Il me mit une première gifle, puis une seconde avant de me ruer de coups de pieds sur la poitrine et dans les côtes. Je le suppliais d'arrêter mais rien n'y faisait, il continuait jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Après ça, je me suis levée tant bien que mal et suis montée dans ma chambre pour observer mes bleus dans le miroir. Il ne m'avait pas manqué cette fois-ci ... J'avais la lèvre inférieure bien ouverte et des marques de mains sur les joues. En levant difficilement mon T-shirt, je pouvais voir plusieurs bleus au niveau de mes côtes et au bas de mon ventre. Ça me faisait extrêmement souffrir.

Le matin, je pris ma douche, le contact de l'eau sur ma peau me fit sursauter, les douleurs de la veille étaient toujours présentes. J'enfilais un jean noir et un gros pull à capuche de la même couleur afin de pouvoir cacher les bleus de mon visage et mon ventre.

Je descendis les marches des escaliers avec prudence, je n'avais pas envie de tomber nez à nez avec mon père et me faire maltraiter encore une fois. J'ai déjà pris cher hier soir...

Je me dirigeai vers la cuisine pour prendre un petit truc à manger et allai directement vers la porte en route vers le lycée.

Encore une année et je pourrais quitter cette ville, ces gens et surtout cette misérable vie qui est la mienne.

Au lycée, je n'ai pas d'amis. Je fais tout pour que personne ne s'approche de moi, par peur être blessée. Du coup, tout le monde m'évite et parle surement derrière mon dos. Avant, c'était plutôt difficile, mais avec le temps, j'ai réussi à ne plus y faire attention.

La plupart du temps, je reste à la bibliothèque pendant les pauses, recréations, le déjeuner ou derrière le lycée, là, je savais que je pouvais être tranquille;

C'est le début des cours, comme d'habitude je me suis installée au fond de la classe et j'ai attendu que le prof commence son cours. Le proviseur adjoint entra dans la pièce.

« Puis-je avoir votre attention s'il vous plaît... M. Franz votre professeur de mathématiques a eu un grave accident de voiture samedi soir. Nous lui souhaitons un bon rétablissement. Par conséquent, il sera remplacé par un nouveau professeur : M. Datskin. Celui-ci se trouve actuellement dans la salle des professeurs, donc il ne va pas tarder à arriver, je vous prie donc d'être aimable avec lui. Bien, bonne journée à vous. »

Lorsqu'il quitta la classe tout le monde reprit ses activités et moi de même, je sortis mon cahier de croquis afin de terminer le croquis que j'avais commencé la veille.

Je dessine tout ce qui me passe par la tête, « mes altercations » avec mon père par exemple ou bien les scènes qui m'ont frappée.

À ce moment-là, plus rien n'avait de valeur autour de moi, j'étais comme dans un autre monde, mon propre monde, dans ma bulle.

Dix minutes plus tard, la porte s'ouvrit et la classe devint tout un coup plus silencieuse. Un grand homme très musclé et au regard perçant entra dans la pièce. On pouvait voir émaner de lui une prestance et un certain charisme. C'était sans doute le nouveau prof. Il s'approcha du tableau et écrivit son nom avant de se tourner vers nous. Il observa longuement l'ensemble de la classe, avant de poser son regard sur moi...

Pendant un instant, j'avais l'impression qu'il n'y avait personne dans la salle à part lui et moi.

Je me suis sentie intimidée et confuse à la fois. Jamais on ne m'avait regardée aussi intensément.

Aussitôt, j'ai détourné mon regard afin de cacher le rouge qui enflammait mes joues.

« Bonjour, je suis M. Datskin et je serais votre professeur de mathématique le temps que M. Franz se rétablisse de son accident. Bon on va continuer où vous êtes- vous arrêtés la dernière fois? ».

Il commença son cours, de temps en temps son regard croisait le mien et j'avais l'impression que le gris de ses yeux se changeaient en un noir très intense à chaque fois que nos regards se croisèrent.

Il venait plusieurs fois vers ma table pour voir si je suivais ou si j'avais bien compris.

À la fin du cours, j'ai rangé aussi vite que possible mes affaires et je me suis précipitée vers la porte.

Mais j'ai été prise de cours.

« Mlle O'Brien »m'intercepte t-il.

« Huh... Oui ?»

« Pourriez-vous rester quelques minutes... j'ai deux trois choses à vous demander »



Je lui appartiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant