Chapitre 9

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Domination


Après être allé à la cafétéria, David et moi sommes retournés dans la salle de cours où tous les élèves étaient déjà installés. Nous avons fait de même et avons attendus l'arrivée du professeur. Et après les deux heures d'histoire, j'ai rangé mes affaires pour aller voir Elijah. J'étais anxieuse de le voir parce que la manière dont il s'était adressé à moi un peu plus tôt ne présageait rien de bon. 

En me dirigeant vers sa salle, j'ai senti une présence derrière moi. Je me suis retournée pour voir de  qui il s'agissait, je me suis heurtée contre David. Celui-ci me pris aussitôt par la taille.

- Houla ! Attention ! me dit-il.

- David ! Qu'est-ce que tu fais ? Es-tu en train de me suivre ? Lui ai-je demandé en me libérant de son étreinte.

- Tu vas voir Datskin, pas vrai ? Jordan, qui était dans son cours, m'a dit que Datskin était grave énervé et qu'il s'en est pris à toutes les personnes qui étaient en train de parler et surtout les mecs ?

- Ok, c'est plutôt normal. Mais ça n'explique pas pourquoi tu me suis ! ai-je dit en croisant les bras.

- C'est évident, je viens pour te protéger.

- Je n'ai pas besoin de protection.. Et puis... Oh regarde Magalie arrive, elle a sûrement pleins de choses à te dire.

Il se retourna

- Mais att- !

- On se voit au prochain cours ! L'ai-je interrompu. Il voulut me rattraper mais j'étais déjà loin et il était maintenant entre les griffes de Magalie, le pauvre...

Arrivée devant la salle d'Elijah, je pris un grand bol d'air et j'ai toqué à la porte. Personne ne répondit, je décidai alors d'entrer dans la salle.

Elijah était tourné vers la fenêtre, il ne se retourna même pas pour voir de qui il s'agissait, il ne fit aucun mouvement. Lorsque j'ai refermé la porte derrière moi et voulu m'approcher de lui, il lâcha brutalement:

- Ne t'approche surtout pas !

- Elijah, je voulais seulement que l'on parle de-, ai-je dit en m'approchant un peu plus.

- Je t'ai dit de ne pas t'approcher! Tu portes son odeur partout sur toi. Et ça je ne peux pas le supporter. Je t'ai demandé une chose ! Une. Seule. Chose ! Qu'est-ce que je t'ai demandé, Adrianna ?

Sa voix dangereusement grave et basse me glaçait le sang.

- Tu m'as demandé de ne plus m'approcher de David, ai-je répondu en baissant la tête.

- Et dis-moi, est-ce que tu as respecté ne serait-ce qu'un mot de ce que je t'ai demandé ?

A chaque mot, sa voix devenait de plus en plus grave et extrêmement étrange, comme s'il était possédé. Mon sang était doublement glacé.

-Non, ai-je chuchoté.

- PLUS FORT ! JE NE T'AI PAS ENTENDU ! grogna-t-il. Ce qui me fit sursauter.

Quand enfin il se retourna, je pus voir que son expression de visage était tendue, son regard intensément noir, son corps était légèrement en avant comme s'il était sur le point de m'attaquer.

-Non, ai-je répété un peu plus fort.

Pas du tout satisfait de ma réponse, il s'approcha très lentement vers moi, avec la même posture et le même regard. Il éjecta quelques chaises et quelques tables sur son chemin. A partir de ce moment, je n'avais plus conscience de ce qui m'arrivait. J'avais l'impression que mon père était devant moi et qu'il allait me faire du mal comme à son habitude. Je sentais la peur et l'angoisse montée en moi et que je n'avais plus possession de moi-même. C'était comme si mon corps s'était déconnecté de mon cerveau. Je me suis mise à trembler et à reculer légèrement.

Il s'approcha encore plus de moi, jusqu'à que l'espace qui nous sépare soit assez restreint.

Sa respiration était très agitée comme s'il était en train de grogner. Je n'osais pas lever la tête de peur qu'il prenne cela pour un acte de rébellion comme le pensait mon père. À ce moment, la peur que j'ai ressentie était à son summum, je ne savais pas comment réagir. Et les seuls mots de désespoirs qui se sont échappés de ma bouche ont été :

-S'il te plaît ne me fait pas de mal, ai-je chuchoté toujours avec la tête baissée.

Et là, les grognements cessèrent et sa respiration semblait s'être apaisée. Il fit un geste qui me fit sursauter : il caressa très tendrement ma joue avec sa grosse main puis leva ma tête par le menton avec son pouce pour que nos regards puissent se rencontrer.

Il essuya les larmes sur mes joues, puis déposa un baiser sur mon front avant de poser ses lèvres sur les miennes. Sous le choc, je suis restée quelques secondes sans bouger avant de répondre à son baiser. Il me serra très fort contre le lui et moi je déposai mes bras autour de son cou avant de mettre mes mains dans ses doux cheveux.

Ce baiser était si tendre et si sensuel à la fois, que toute la peur que j'avais accumulée en un instant s'était dissipée dans l'air. Je n'avais plus peur, j'étais même heureuse, car je sentais en moi une espèce d'euphorie qui se propageait dans toutes les veines de mon corps. Je me sentais aussi que les doutes que j'avais eu avaient eux aussi disparu.

Nous sommes restés ainsi jusqu'à que nous manquions d'air. Il posa son front sur le mien et ferma les yeux un instant avant de les rouvrir. Ses yeux avaient changé de couleur, ils n'étaient plus noirs charbons mais jaunes or. Je l'ai regardé médusé droit dans les yeux. Il referma les yeux puis les recouvrit, ses yeux étaient redevenus à leur couleur d'origine. Comment un être humain peut-il avoir autant de variation de couleur des yeux à chaque émotion, me suis-je demandée.

Il ouvrit la bouche, puis dit déterminé:

- Jamais, écoute-moi bien, jamais je ne serais capable de te faire du mal. Et jamais je laisserai quelqu'un poser un doigt sur toi. Tu es à moi rien à moi, tu m'appartiens. Compris.

Il ne laissa pas répondre, Il m'embrassa encore une fois, mais cette fois-ci de manière plus possessive, plus sauvage. Puis posa sa tête sur mon épaule et renifla mon cou. Comme par instinct, j'ai fermé les yeux et souris, j'étais si bien.

-Elijah, il faut qu'on parle de ce qui s'est passé ce matin. Entre David et moi..., lui ai-je dit timidement.

- Adrianna, je t'ai dit déjà que je ne veux plus te voir près de ce gamin, me dit-il agacé.

- Je sais mais je ne peux pas. Enfin pas pour l'instant, lui et moi devons faire et rendre un devoir ensemble. C'est pour cela que tu nous as vus discuté dans le couloir et lorsque tu l'as vu m'enlacer, je ne l'ai pas vu venir, pardonnes moi, lui ai-je dit en baissant la tête.

- Il n'a rien à pardonner, je sais que ce n'est pas de ta faute. C'est juste de te voir avec ces deux gamins, je ne peux le supporter. En plus ce David est attiré par toi et toi tu es trop innocente pour le voir.

- David n'est pas attiré, il est comme ça parce qu'il ne trouve rien d'autres d'intéressant que  de m'embêter.

- C'est ce que je t'ai dit tu es trop innocente,il me pris à nouveau dans ses bras. Et pour ce putain de devoir, je ne veux pas que tu te retrouves le seul avec lui, je veux que vous alliez dans un endroit pour que je puisse vous surveiller. Compris ?

J'acquiesçai et collai ma tête contre son torse et fermai les yeux. Je ne me suis pas rendue compte que je m'était suis assoupit juste au moment où la sonnerie du lycée retentit. J'étais confortablement assise sur les genoux d'Elijah. J'avais raté le cours de philo.

- C'est déjà l'heure, j'ai manqué un cours ? Ai-je dit en m'étirant.

- Tu semblais si bien, je n'ai pas voulu te réveiller. Et puis, j'aime t'avoir contre moi et juste pour moi.

Il m'embrassa à nouveau et dit :

- Aller, il est temps de rentrer.




Je lui appartiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant