Chapitre seize

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Toys-Noise

Je cours, je cours, encore et toujours, le cœur en morceaux et le corps en feu.

Putain de merde. Je hais Jawad. Je le hais de tout mon être. Ce connard qui me fait la morale pour faire pire. Quel putain d'enfoiré !

Je m'arrête, le cœur a deux doigts d'exploser et repense qu'il y a moins d'une heure j'étais tranquillement dans les bras d'Arthur, après lui avoir fait l'amour alors que maintenant je vais à l'hôpital pour voir un putain de crétin qui ne m'écoute jamais ! Je tente de me calmer et rejoue la scène encore et encore dans ma tête.

- Je dois y aller, Arthur. Je suis désolé.

Ce dernier se redresse, remarquant à quel point je suis troublé et s'inquiète :

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je, c'est Jawad. Il est à l'hôpital. Et je, bordel.

Je passe mes mains dans mes cheveux. Et je répète, pour la dixième fois au moins depuis une minute :

- Je dois y aller.

Je m'habille tout tremblant, les larmes au coin des yeux sous le regard blessé et impuissant d'Arthur. C'est minable ce que je fais, comme toujours.

Je termine de m'habiller et regarde mon bouclé. Il paraît si déçu que je sens une boule se former dans ma gorge. Je m'approche de lui et tente de l'embrasser, mais il recule. Mes sentiments en prennent un coup, mais ça ne m'empêche pas de murmurer près de ses lèvres :

- Je t'aime aussi.

Je ne m'attends pas à ce qu'il réponde et il ne le fait effectivement pas. Je recule et me dirige vers la porte, mais Arthur lâche avant :

- Kian...

Je me retourne et le vois complètement désemparé et pommé :

- Reste.

Je déteste la tournure que prend les événements et ce mot plein de supplication.

Ce n'est pas un simple "reste" et nous le savons tous les deux. C'est un choix et qui aura ces conséquences. Je baisse la tête parce que nous comprenons tous les deux ce que signifie le fait que je parte : je choisis Jawad et pas lui.

Une bataille entre mon cœur partagé se joue et c'est insoutenable. Je ne peux pas choisir. J'ai besoin autant de l'un que l'autre. Et ce pour différentes raisons.

- Ne pars pas, s'il te plaît.

- Je suis désolé.

Et je suis parti. Une partie de moi restant sur place.

J'arrive enfin à l'hôpital et trouve Sophia en train de fumer près des portes d'entrées du hall. Je m'approche d'elle et dès lors que je suis assez proche, elle me prend dans ses bras. Elle tremble légèrement et j'ai le cœur retourné de la voir dans cet état.

- J'ai eu tellement peur quand ils m'ont appelée pour me prévenir.

Je hoche la tête, incapable d'articuler un mot, et elle me propose d'aller voir notre patient une fois qu'elle a terminé son mégot.

- Que voulais-tu dire par "il est dans un sale état" ? je m'inquiète, une fois que je me trouve face à la porte de sa chambre.

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