Chapitre quatorze

4K 252 22
                                    

Troye Sivan-Surburbia

Ce que je vais faire est complètement fou, mais j'en avais besoin et je crois qu'Arthur aussi. Étant donné que nous venons de passer nos examens, le besoin de souffler s'est fait ressentir. J'ai alors décidé de l'amener à Caen, dans ma ville.

Ça peut paraître suicidaire étant donné ma famille, mais Arthur avait l'air ravi. Je suis partagé entre l'appréhension de la réaction de mon géniteur et l'excitation lorsqu'il verra mon bouclé débarquer avec ses tenues. Mais la peur prend tout de même le dessus. De toute façon, mon père n'oserait pas me toucher en présence d'un ami à la maison, non ? Je sais que je joue avec le feu et je crains de me brûler.

- Alors ce week-end nous serons simplement amis ?

Arthur fait la moue et je ne peux m'empêcher de rire. Je détache une de mes mains du volant et viens prendre la sienne.

- Oui, mais pas dans mon cœur.

Je le vois sourire et rougir avant qu'il ne tourne le visage vers la fenêtre. Je me concentre à nouveau sur ma conduite surtout que ce n'est pas ma voiture mais celle d'Arthur. J'ai réussi à le convaincre de conduire pour le trajet. Je peux dire que sa Rang Rover à côté de ma Twingo, c'est le top. Nous finissons par arriver chez moi et mon compagnon examine tout.

- Je suis vraiment content de découvrir ta vie.

- Ma vie d'avant. je rectifie, avant de sortir du véhicule noir.

Arthur me suit et je sonne à la porte de chez moi.

- Pas de bêtises, hein ? je me moque.

Arthur fait mine de ne pas comprendre ce que je veux dire et je pouffe. La porte s'ouvre et ma mère sourit. Elle n'avait pas l'air super ravie que j'invite un "étranger", selon ses dires, à la maison. Mais je crois que l'effet Arthur opère et ma mère semble sous son charme à la minute où il se salue.

- Enchanté, madame. Arthur, un ami de fac de votre fils.

J'ai envie de rire tellement c'est comique. "Bonjour madame" et pourquoi pas "votre altesse" ou "ma reine" tant qu'on y est ? Je garde mes commentaires pour moi et pénètre dans la maison. Arthur semble fier de son entrée et continue de tout épier du regard. A l'opposé de ma mère, mon père détaille d'un très mauvais œil ma compagnie comme s'il était une anomalie. Il n'a pas intérêt à dire quoi que se soit de mal envers lui. Je salue brièvement mon père avant qu'Arthur ne lui sert la main avec politesse.

- On va poser nos affaires, j'annonce.

- J'ai préparé l'ancienne chambre de ta sœur.

- Merci, Maman.

Je file en haut et après qu'Arthur est posé son sac dans sa chambre pour le week-end, nous restons dans la mienne. Et j'adore la manière qu'il a de scruter à ma chambre, comme si c'était la chose la plus intéressante au monde. Il se retourne vers moi et vient s'asseoir à mes côtés sur le lit qui grince lorsqu'il pose ses fesses dessus. Je pousse un petit rire et mon bouclé vient poser sa tête sur mon épaule.

- C'est agréable d'être ici avec toi.

- Si tu le dis, je souffle.

Le Gars Du Trottoir✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant