Possession

La Communauté des exorcistes

Wind les conduisit jusqu'à un grand bâtiment ancien à l'architecture néoclassique soignée. Ils descendirent du véhicule et gravirent de larges marches blanches. L'enseignante frappa à la double porte située derrière la colonnade. Un majordome ouvrit et, la reconnaissant, les laissa entrer.

Le hall était immense. Tapissé de marbre, il devait bien s'étendre sur une vingtaine de mètres. Il y avait de nombreuses portes et l'on pouvait distinguer les étages supérieurs accessibles par des couloirs en mezzanine. Une quantité importante de draperies, tapisseries et autres voilages aux couleurs froides ornaient les lieux, accompagnés de multiples fauteuils et canapés. Les étudiants étaient bouche bée. Ils n'avaient jamais rien vu de pareil.

− Venez, prenons l'ascenseur, recommanda Wind.

L'intérieur de celui-ci était tapissé de moquette rouge. Alors qu'ils se trouvaient au premier étage, d'où ils pouvaient apercevoir le bas du hall, un homme d'une cinquantaine d'années les interpella.

− Tania !

Wind se retourna.

− Oh ! Bonjour, Monsieur Eymard.

− Comment se fait-il que tu aies amené des civils ici ?

Wind se tourna vers Kyle.

− Je vous présente, Justin Eymard, le directeur de la Communauté. Monsieur Eymard, je vous présente Kyle Alexandre...

Le vieil homme resta silencieux un moment puis il plissa les yeux.

− Alors c'est donc vous, le jeune Kyle.

Il lui tendit la main.

− Je suis ravi de faire votre connaissance.

Kyle saisit sa main dans un demi-sourire courtois.

− Et qui sont les deux autres ? la questionna le directeur.

− Des élèves victimes d'un possédé. J'emmène ce jeune homme auprès d'Olivier.

Eymard les observa un instant.

− Fais donc, mais nous en reparlerons.

− Oui, dit-elle avant qu'il ne s'éloigne.

Elle frappa à une nouvelle porte en bois. Un homme à la peau noire vint lui ouvrir, esquissant un large sourire.

− Tania ! Bonjour ! Qu'est-ce qui t'amène ?

− J'aimerais que tu examines ce garçon. Il a subi la violence d'un possédé.

− Bien sûr, entrez.

Le cabinet médical était de taille plus modeste, coupant avec la grandeur observée jusqu'à présent. Le docteur allongea Tristan sur la table d'examen et entreprit de l'ausculter.

− Ne t'en fais pas, le rassura le médecin. Ça va aller. Je m'appelle Olivier Lemonnier, et toi ?

− Tristan, Tristan Dulac.

Olivier se mit à rire.

− Tes parents ont le sens de l'humour, mon petit. Quitte à te donner le nom d'un héros, ils auraient dû t'appeler Lancelot.

Tristan sourit, ce qui le détendit. Dans son coin, Kaeïra regardait un peu partout, troublée. Kyle s'en rendit compte et il s'approcha d'elle.

− Quelque chose ne va pas ?

Elle fut surprise.

− Non, non ! Tout va bien.

Wind la considéra avec attention.