Possession

La possédée

Kyle les conduisit dans de petites ruelles fréquentées par des personnes que Wind aurait qualifiées de "délinquantes" ou " irrespectueuses". Débarrassé de ses affaires scolaires, il finit par entrer dans un bar à l'atmosphère obscure et vaporeuse. Malgré sa réticence, l'enseignante s'y introduisit. Les hommes, pour la plupart mal rasés et une cigarette à la main, l'observèrent.

− Pourquoi me regardent-ils ainsi ? s'interrogea-t-elle.

− Parce que vous êtes fringuée comme une sainte nitouche.

− Je ne vous permets pas de me parler ainsi !

− Vous me posez une question, j'y réponds. Si la réponse ne vous plait pas, il ne fallait pas poser la question.

Wind ouvrit et referma la bouche à plusieurs reprises. Kyle s'arrêta au comptoir. L'homme au crâne rasé qui s'y trouvait vint lui serrer la main.

− Kyle ! Ça faisait un moment. Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Il regarda Wind, totalement perdue.

− Ce sont des amis ?

− Ouais, en quelque sorte. T'en fais pas. Dis-moi ! T'aurais pas aperçu une fille de mon âge traîner ici ? Elle a les cheveux châtain un peu ondulés et une allure de lycéenne.

Le barman réfléchit un instant.

− Il me semble que oui. Elle est montée dans une chambre en compagnie d'un homme ; il y une demi-heure, je dirais.

− Merci.

− J'espère que c'est elle et qu'il ne lui est rien arrivé, s'inquiéta Tristan.

Wind posa la main sur son épaule et esquissa un sourire qui se voulait rassurant. Ils contournèrent le bar et grimpèrent à l'étage. Le plancher grinçait et certaines ampoules ne s'allumaient plus dans le couloir. Wind fut surprise lorsqu'elle entendit des gloussements et des petites exclamations de plaisirs.

− Oh, mon Dieu ! Ne me dites pas que c'est... ?

Kyle lui sourit.

− Bien sûr que si.

− Je... je suis... Il va falloir que vous m'expliquiez comment vous connaissez cet endroit !

− Et comment va-t-on savoir dans quelle chambre elle est ? les questionna Tristan.

− Eh bah, on va tenter au pif, annonça Kyle.

− Je vous l'interdis, s'y opposa Wind.

− Très bien, alors allez-y, l'invita Kyle en lui indiquant une porte.

L'enseignante s'approcha et hésita un instant. Elle saisit la clenche et ouvrit la porte. Elle agita soudain les bras.

− Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je... je suis désolée. Excusez-moi !

Elle referma la porte en vitesse et s'y adossa.

− Ce n'est pas ici, affirma-t-elle comme essoufflée.

Tristan et Kyle tentaient tant bien que mal de contenir leur fou rire. Ce dernier se retourna et ouvrit une nouvelle porte. Il se calma dès qu'elle fut entrouverte. De nombreuses bouteilles d'alcool vides gisaient au sol. Sur le lit se trouvait un homme d'une trentaine d'années complètement ivre accompagné de Kaeïra. Elle repoussa l'homme et se leva.

− Oh, pas vous, s'agaça-t-elle.

Wind s'empressa d'entrer dans la pièce, indiquant au passage à Tristan de rester en retrait. Elle observa l'homme.