Jumelles Mais Pas Amies

EPILOGUE

PDV KHADIJA

Enfin des vacances ! Depuis au moins trois ans je ne me suis pas reposée. Depuis ma dernière grossesse en fait. Aïcha Carmen est ma seule fille mais elle a deux petits frères Jules Moctar et Malick Vincent qui ont trois ans. Des jumeaux! Apparemment ça ne me quittera jamais. Il a fallu que ce soit moi qui aie des jumeaux. Mais bon on ne se bat pas avec le bon DIEU et puis ce n'est pas comme si j'étais mécontente. Juste surprise. Mais ils sont tellement mignons mes deux amours que je n'en veux pas à l'acharnement du destin. Ils sont foncés par contre. Le sang métisse n'est pas allé de leur côtés mais ils sont beaux comme ça mes trésors.

Puis ils ne sont pas très turbulents, il suffit de peu pour les garder tranquilles.

Mais je n'ai pas pu me reposer depuis leur naissance, avec mon boulot allié à mon rôle de maman je cours comme une folle depuis trois ans. En plus de mon agence de communication il me fallait gérer mes boutiques de mode. Ensuite j'ai eu l'idée d'une campagne publicitaire basée sur le thème du wax avec Aïcha et moi comme mannequins. J'ai dû beaucoup parlementé pour qu'elle accepte de poser à mes côtés pour les enseignes des magasins et les panneaux publicitaires. Sa timidité ne l'a pas vraiment quitté mais bon j'ai réussi à la convaincre. Nous avons eu de très beaux clichés d'ailleurs modestie à part.

Depuis hier je suis en congés. De vraies vacances ! Et je n'ai pas raté une minute. Je suis dans l'avion en ce moment même avec les enfants. Nous allons retrouver Jonhatan qui est à New York depuis une semaine pour son travail. Il va rester dix jours encore pour passer un peu de temps avec nous avant de nous précéder à Dakar. D'ailleurs il vient de m'envoyer un selfie avec sa cousine Nathalia.

Ils se ressemblent étonnamment tous les deux ; on croirait que c'est sa soeur. Jonhatan n'a pas beaucoup changé malgré la trentaine bien passée. Toujours aussi beau mon homme ! Je lui envoies un selfie des enfants et moi en retour puis désactive la wifi pour dormir un peu. Je suis K.O. Les préparatifs de mon congé et du voyage m'ont épuisé. Mais bon une fois à New York je pourrais me reposer puis m'amuser avec ma famille.
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- Maman on part quand chez Soraya ?

- Aïcha tu me fatigues. Tu connais leur maison non ? Demande au chauffeur de t'amener.

- Mais maman...

- Il n'y a pas de mais qui tienne. Depuis que nous sommes rentrés sur Dakar tu ne tiens plus en place. Nous ne sommes là que depuis hier nuit mais puisque si tu ne vois pas ta cousine tu vas mourir tu n'as qu'à y aller sans moi.

- D'accord. Je peux amener les garçons avec moi ?

- Oui amène tes frères. Mais n'oublies pas que tu n'as que quatorze ans chérie et même si c'est chez ta tante ne rentrez pas trop tard. En plus je libère Khalilou à 21h aujourd'hui. Okay ?

- Yes Mom. (Oui man).

- Okay. Great. See you babe. (D'accord super. A plus bébé). Salue-moi ton homonyme et tonton Dylan. Dis-leur que je passerai les voir avec papa le vendredi.

- Merci maman. D'accord je n'y manquerai pas.

Je l'entends remonter et appeler ses frères j'en profite pour donner les directives à Khalilou, notre chauffeur. Deux minutes après les jumeaux viennent me dire au-revoir et s'en vont avec leur aînée.
Je me lève et referme mon laptop avant de me diriger vers la cuisine pour me mettre aux fourneaux. Je n'ai pas encore rappelé la totalité des domestiques sauf le boy qui est revenu depuis le retour de Johnatan, quinze jours avant nous, et le chauffeur que j'ai rappelé ce matin. J'ai envie de cuisiner pour mon mari. Le pauvre au lieu d'appeler le cuisinier il a préféré se faire livrer presque tous les soirs, heureusement que parfois ma soeur lui envoyait à manger via leur chauffeur ou par Dylan qui venait alors tenir un peu compagnie à Jonhatan. Aïcha est toujours aussi attentionnée et aujourd'hui notre relation est au beau fixe même s'il nous arrive encore d'être en désaccord. En tout cas je suis contente d'avoir retrouvé ma confidente surtout qu'elle m'a piqué mon meilleur ami pour l'épouser. Notre complicité, que j'ai longtemps dénigré avec amertume après cet épisode du lycée, que je me rends compte avoir trop pris au sérieux à l'époque en pauvre petite adolescente rebelle que j'étais, m'est indispensable à présent. Revivre cette relation avec ma jumelle m'a beaucoup grandit.