- Tu es sûr de toi ?
- Évidemment. Elle sera forcément convaincu.
- Je n'en suis pas sûr, elle semble différente...
Deux voix masculines. Je ne les reconnaissais pas mais je me sentais si mal que cela aurait pu être les voix de Kenan et Maël que je ne les aurais pas reconnus. Je gémissais. Peinant à me redresser alors que le sol, sous moi, était froid et dur. Mon cœur palpita brusquement. La sensation froide de la roche me faisant réaliser tout ce qui venait de se passer. Mais cette fois, j'étais revenue à la réalité. Mes dons fonctionnaient. Mes doigts sur la pierre lisse ressentaient l'énergie d'autres marqués. Mes oreilles cessaient de bourdonner alors que mon don de soin faisait son travail à la perfection. Un frisson de délice me parcourut. J'étais de nouveau moi-même. Une fille anormal. Différente. Mais désormais fière de l'être.
Je n'ouvrais pas les yeux, préférant conserver quelques secondes de réflexion, d'analyse d'une situation totalement trouble. J'étais encore incertaine et surtout je n'étais pas seule. Pire je ne savais pas si ceux qui m'entouraient étaient des amis ou des ennemis. Il ne fallait pas agir impulsivement, même si j'avais le besoin violent de voir mes amis. De voir avec certitude que tout était normal. Kenan. Andrew. Devon. Tous. J'appréhendai aussi de voir Maël, mais j'avais tout autant besoin de croiser son regard, de le sentir prêt de moi. De voir ses ailes dans son dos. Pourtant un étrange sentiment de peur voulait aussi envahir ma poitrine. Peur que ce soit différent. Et ce sentiment était tout aussi étrange que ce que je venais de vivre.
Les questions se bousculaient. J'avais cru passer plusieurs jours dans... un autre monde, je crois. Était-ce réelle ? Ou juste l'utilisation d'un don ? Et où étais-je allée? Un monde parallèle ? Un monde totalement fabriqué ? Je n'en savais rien et je n'aimais pas ça, mais alors pas du tout. Si c'était un don marqué, comment y faire face ? Mon esprit n'avait rien pu faire contre lui, je m'étais retrouvée entraînée sans pouvoir opposer la moindre résistance et j'avais sincèrement cru avoir perdu mes dons. Avoir tout rêvé. Comment ? La question ne cessait de tourner dans mon esprit sans que la réponse n'apparaisse jamais.
- Et si elle ne se réveille pas ? Questionna une voix un peu timide.
- Elle se réveillera, lui répondit une voix beaucoup plus grave et ferme. Ce n'est qu'une questions de minutes. Elle est une élue de Dana, il lui en faudrait bien plus mourir.
Mon cœur loupa un battement. D'accord. Garde ton calme. Il sait peut-être que tu es une élue de Dana, mais cela crève les yeux, combien de personne t'ont appelés Tuatha de Dannan ? Des dizaines. Cela ne signifie pas un danger particulier, il ne semblait pas savoir qui j'étais réellement et c'était, au final, un point positif. Mais ce n'était pas ce qui avait fait changer le rythme de mon cœur. C'était sa manière de le dire. Plein de haine. De rancœur. De mépris. Un sentiment m'envahissait comme une certitude alors que mon esprit touchait presque le sien dans une curiosité que je ne parvenais pas à refréner. Il en était un. Lui était un véritable élu de Dana. Et pas n'importe lequel.
Lentement, je me redressai, ouvrant les yeux à la recherche d'une seule et unique personne. De nombreux murmures s'échangèrent sans que je ne porte le moindre intérêt aux hommes et aux femmes qui me fixaient avec inquiétude. Une seule personne me fascinait à l'heure actuelle. Une personne qui ne me connaissait pas. Qui ne savait même pas que j'existai avant que je ne touche cette pierre qu'il avait lui-même créer. Mais moi je le connaissais. Je savais qu'il était. Ses ailes sombre se déployèrent dans son dos, instinctivement, alors qu'il croisait mon regard émeraude. Similaire aux siens. Le lotus dans sa nuque ne me surprenait pas. Il était exactement là où je m'attendais à le voir. Éclos. Large. Terne. Ce dernier adjectif me serre étrangement la poitrine, mais je ne m'y attarde pas. Je suis trop fascinée par celui qui se tient devant moi avec un regard méfiant :
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Water Lily : la floraison.
Fantasy- Maman, murmurai-je. - Bonjour ma chérie, sourit-elle en m'ouvrant ses bras. Je m'y ruais aussitôt, enfouissant mon visage dans sa nuque alors que sa douce odeur me rappelait à qu'elle point le foyer qu'elle m'avait toujours offert me manquait. J...