- Comment tu te sens ? Me souffla vivement Maël en se laissant tomber sur le bord du lit, attrapant ma main alors que ses yeux me détaillaient avec une inquiétude profonde. Devon ma appelé totalement paniqué. C'est rare que tu sois malade.
- Tes ailes...
J'étais incapable d'articuler très clairement, cela restait bloquée au fond de ma gorge. Maël n'avait pas d'ailes. Pas la moindre trace de ses immenses extensions. Pas de plumes. Rien. Encore ce mot. Rien. Rien. Rien. Pourtant ses yeux sont du même bleu que d'habitude, il a le même visage et la même douceur quand il passe sa main sur ma joue un peu incertain face à ce que je viens de dire. Seul ses cheveux sont plus court, coupé dans une coupe plus moderne je suppose. Cela lui va plutôt bien. Mais je ne comprends toujours pas. Mes yeux le détaille, l'examine de bas en haut mais je ne perçois rien. Rien. Et le vide se créée un peu plus encore dans ma poitrine.
Je me laissai tomber dans le lit, remontant mon bras devant mes yeux alors que j'essayai de rester calme. Paniquer n'arrangerait rien. Il y avait forcément une explication à tout ça. Un sens logique à tout ce monde qui n'était clairement pas le mien. Ce n'était pas que moi qui était impliqué. Ce n'était pas que moi qui était devenue une simple humaine. Ils l'étaient tous devenues. Du moins, Maël et Devon semblaient être tout aussi normal que je l'étais.
- Keyli ? Murmura la voix douce de Maël en venant tirer sur mon bras pour que je cesse de cacher mon visage. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- J'ai l'impression d'être dans un cauchemar, murmurai-je.
- Je ne sais pas si je dois très bien le prendre, maugréa-t-il dans un mince sourire avant de caresser mes cheveux. Tu me prend pour un démon qui te pourchasse ?
Un démon. Il le disait avec tellement de naturelle. Sans aucun sous-entendu. Sans aucun jeu de mot. C'était juste un démon. Le bon vieux démon que j'imaginai quand je n'étais qu'une gamine et que Dacer était bien loin. Je me crispai en détournant le regard. Un cauchemar. C'était un cauchemar. Cela ne pouvait pas être réelle. Comment quelqu'un pourrait-il faire un truc aussi incroyable ? Non seulement il aurait effacé le passé mais il aurait aussi pu nous faire perdre tous nos dons ? Je ne comprenais rien et je cédai doucement à la panique, incapable de trouver la moindre réponse à ce qui se passait.
- Pousse toi un peu.
Me surprenant, Maël me fit me décaler et se glissa dans le lit avec familiarité, sa main glissa sur mon épaule et il m'attira fermement contre lui. Je me laissai faire. Trop perdu pour refuser ce contact dont j'avais profondément besoin. La sensation était douce. Rassurante. Je parvenais à me calmer alors que Maël semblait tellement lui-même. Sa main passa dans mes cheveux, les caressants avec une tendresse qui me faisait croire que tout n'avait pas été détruit. Il m'aimait toujours. Ses lèvres embrassèrent mon front alors que je laissai tomber ma tête contre son torse. Je fermai les yeux. Respirant plus lentement afin de canaliser toutes ses émotions violentes qui me faisait perdre la tête. Son odeur était la même. Sa façon de glisser ses doigts dans mes cheveux était la même. Sa voix était la même. Je serrais mes doigts sur son haut, les battements de mon cœur ralentissant imperceptiblement.
- C'est mieux ? Me questionna-t-il au bout d'un moment, déposant un nouveau baiser dans mes cheveux cette fois-ci.
- Je crois, murmurai-je en gardant les yeux clos. Je me sens tellement perdu, Maël...
- Tu dois avoir de la fièvre, souffla-t-il. Essaye de te reposer, je reste avec toi.
- Je ne parviendrai pas à dormir, affirmai-je mollement, mes doigts crispés sur son haut.
VOUS LISEZ
Water Lily : la floraison.
Fantastik- Maman, murmurai-je. - Bonjour ma chérie, sourit-elle en m'ouvrant ses bras. Je m'y ruais aussitôt, enfouissant mon visage dans sa nuque alors que sa douce odeur me rappelait à qu'elle point le foyer qu'elle m'avait toujours offert me manquait. J...