Chapitre 4 - Grany - Lyon

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La cave était vide... Où étaient-ils ? La panique commença à cloître mon esprit comme on enferme un chien perdu dans la peur.

J'étais immobile, incapable de me mouvoir quand, dans un éclair de lucidité, mon cerveau décida qu'il était temps d'agir. Je sortis en trombe de la pièce, grimpai les escaliers quatre à quatre et arrivai sur le trottoir... Désert... Je ne devais pas crier, je devais retenir le cri de détresse qui grandissait au fond de ma gorge pour ne pas attirer la Milice.

J'avançai, il fallait que je les trouve à tout prix, que pourrais-je faire sinon, les sachant morts, ou sur le chemin de celle-ci ? Je courrais, mes sandales résonnaient sur les pavés comme le cœur dans ma poitrine...

On m'agrippa les bras et les jambes, on me fit taire d'une main sur ma bouche et on m'attira dans un coin de la ruelle, je reçus un coup sur l'ossature de ma mâchoire, il irradia dans tout mon corps tel un frisson puis, dans mon hébétement, j'entendis une voix très familière :

- Sacré bleu, Louis, arrête ! C'est Grany ! Arrête !

- Grany ?! C'est pas vrai ?! Qu'est-ce que tu fais là ?!

J'attendis un instant, le temps de reprendre mes esprits, et je répondis par un gémissement incompréhensible :

- Qwecebtucwoi ?

- Désolé, ma douce, mais on ne comprend rien à ce que tu racontes. Faut dire que tu n'y es pas allé de main morte, hein, Louis ? s'excusa Lucian.

- Si tu savais comme je m'en veux, Grany...

Je fis tout mon possible pour répondre clairement, malgré la fulgurante douleur qui me traversait le menton :

- C'est... c'est pas grave... je te demandais ce... ce que tu croyais... A... à ton avis, où aurais-je pu être ?

- Eh bien je n'en sais rien... Tu sais, on ne peut plus rien savoir...

Je répliquai aussitôt sans hésitation :

- Qu'est-ce que vous, vous faîtes ici, plutôt ?

- Viens, Grany, on va te raconter ça autour d'un bon chocolat chaud... Enfin s'il en reste... Les réserves s'amenuisent...exprima tristement Louis.

Alors, massant passivement mon bleu, traînant mes jambes engourdies par l'angoisse et la peur, je suivis mes deux acolytes, non sans pousser un soupir de soulagement.

The Night Of HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant