Chapitre 10 - Aaron - Belfort

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L'odeur était atroce, acariâtre, épouvantable, la chaleur cuisante, étouffante, inhumaine... Le sol souillé de taches était humide et mouillé, j'aurai préféré ne pas savoir avec quoi. Les murs de métal étaient rouillés voire même troués par endroit, ils sentaient l'horreur et l'abomination, la peur et l'angoisse, la maladie et le sang. Le plafond... était... normal... En levant la tête, on observait juste des morceaux de tissus pendus d'un bout à l'autre de la pièce, je n'ai pas regardé ce qui les occupaient, de peur de trouver des cadavres moisissant. Quelques rats couraient sur le sol quand ils n'étaient pas morts dans un coin. L'endroit était indescriptible tellement il était horrible... inhospitalier n'était pas le mot... Lugubre non plus... Non, inhumain convenait mieux...

Je ne pouvais ni bouger, ni trop réfléchir, décrire ceci m'aidait à rester lucide, clair, à ne pas perdre l'esprit et rester rationnel.

Je ne savais pas ce qui m'attendais, le mal probablement, la douleur sûrement, la mort...

Mais le pire était la peur humaine, elle imprégnait chaque endroit comme quelque chose de palpable. C'était une étrange odeur, la peur, vraiment, c'était une odeur qui vous prenait les narines, enivrante mais pas revigorante, au contraire, elle pouvait entraîner le plus fort dans le désespoir et le faire sombrer en quelques heures. C'était vraiment une odeur étrange, la peur.

Je peinais même à me rappeler hier tellement le mal me rongeait... Je me vois en train d'attendre, mais attendre quoi ? Rien, comme chaque jour... Non, ce n'est pas ça... Paul ! Oui, ça y est, j'attendais Paul, je prêtais à peine attention aux faibles craquements du parquet quand ils ont surgi et... Un sursaut me fit revenir à la réalité. Je ne pouvais pas imaginer que... je ne parvenais pas à concevoir le fait de... Non ! C'était impossible, inexplicable ! Quelle faute avais-je commise pour me retrouver là ? Je lui avais promis !
On ne les y reprenait deux fois, ils avaient du se douter de quelque chose... Je... je... les larmes commencèrent à rouler sur mes joues, je n'avais même pas pu lui dire au revoir. Non, qu'avais-je fais pour mériter une telle injustice ? Comment était-ce possible ? Et pourtant, l'idée se formulait dans mon esprit, elle se dessinait et chaque trait était comme un coup de poignard... Oui... Oui, j'étais dans le train, le train pour Auschwitz, le train pour la mort...

The Night Of HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant