The Night Of Hope

Chapitre 13 - Grany - Lyon

La sensation d'étouffement persistait, c'était une horreur. L'eau pénétrait dans ma bouche, dans mon nez, j'allais finir par mourir... On me releva la tête d'un mouvement brusque, et on me mit face au visage de l'inspecteur.

- Si tu ne veux pas qu'on te replonge la tête là dedans, tu as intérêt à nous dire où se cache ton petit ami que tu es venue chercher... Allez...

J'aurais voulu leur dire une phrase héroïque. Une phrase qui aurait pu un tant soit peu sauvé l'honneur de la résistance. J'aurais voulu leur dire que j'avais choisi ma voie et pas la leur...pas celle d'Hitler, la voie simple et facile mais le chemin tortueux et risqué de la Résistance, le chemin de la Liberté, à tous. Au lieu de quoi je murmurai faiblement entre mes dents :

- Allez...tous...vous...faire...voir !

Je mis toute la colère possible dans cette phrase malgré la fatigue.

- Oh ! Belles paroles en soi, anarchiste mais tu te trompes de destinataire je crois ! On va passer au niveau supérieur ! Otto, amène le couteau et une chaise !

Non ! Qu'allait-il encore m'arriver ? N'ayant même plus la force de lutter, je me laissais conduire et me retrouvai assise sur une chaise dont le bois était couvert de sang mais que pouvais-je donc en faire ? Tout ce que j'espérais, c'est que le mien ne rejoigne pas celui-là...

- Regarde cette belle lame, ma chère ! N'est-elle pas si acérée ?

Tout en disant cela, il traça une estafilade de sang sur mon cou déjà bleuit par les coups répétés.

- Comme je suis indulgent, on va recommencer du début. Première question : Où se cachent tes petits camarades ?

Fatiguées de répondre en sarcasmes, mes lèvres restèrent closes comme une porte de prison.

- Oh ! Quel toupet ! Regardez-la ! Elle ose se taire ! On va s'amuser à faire de la symétrie...

Je sentis la lame s'enfoncer dans ma chair, provoquant un frisson dans tout mon corps. J'avais désormais un collier de sang dégoulinant. On pouvait dire que c'était assorti à mes poignets...